TABOO
Article
publié dans la Lettre n° 230
TABOO, nouveau spectacle. En 1951
Alain Bernardin était parvenu à donner de ses danseuses nues, l'image
de femmes « les plus érotiques, les plus féeriques et les
plus inaccessibles au monde ». Son cabaret représentait un
art érotique typiquement français d'où son succès mondial. Si Teasing
reprit ce souhait après la disparition de son fondateur, Taboo,
la nouvelle revue, marque un tournant dans l'art du nu du célèbre
cabaret. Dix-sept tableaux se succèdent à un rythme soutenu. La
reprise de certains, éprouvés, tels que God save our bareskin
ou La leçon d'érotisme, n'ont rien perdu de leur efficacité
ni de leur charme, d'autres comme Beauty boudoir ou Champagne
taste marquent un certain changement dans la continuité. Il
est clair pourtant que l'érotisme laisse une place à l'art de la
danse proprement dit et à celui de l'expression de la beauté corporelle
du nu féminin. Le nu intégral d'Alain Bernardin disparaît au profit
de la danseuse savamment dénudée dont le discret cache-sexe retire
ce qui faisait la spécialité et l'originalité du cabaret. La présence
des effets techniques se montre alors indispensable. Les fabuleux
jeux de lumière sculptent les corps parfaits, s'attardant sur la
courbe d'une hanche ou l'arrondi d'un sein, mis en valeur par les
mouvements des danseuses que l'on sent rompues à la danse. Les tableaux
successifs expriment la grâce, la beauté, la perfection du mouvement
et une sensualité toujours présente mais l'art du nu cher à son
créateur marque le pas, ce qui peut déconcerter les amateurs de
cette époque. Qui dit cabaret, dit attractions. Elles sont d'une
qualité exceptionnelle. Crazy Horse 8e (01.47.23.32.32).
Lien: www.lecrazyhorseparis.com
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