SLAVA’S SNOWSHOW

Article publié dans la Lettre n° 334
du 26 décembre 2011


SLAVA’S SNOWSHOW. Création Slava Polounine. Mise en scène Victor Kramer. Scénographie Victor Plotnikov, Slava Polounine. Costumes et effets spéciaux Slava Polounine. Conception musicale Roman Doubinnikov, Slava Polounine. Avec Slava Polounine, Artiom Jimolokhov, Robert Saralp, Alexander Frisch, Tatiana Karamycheva, Iouri Moussatov, Ivan Polounine, Nikolaï Terentiev, Elena Ouchakova.
Du rêve, de la magie, de la poésie, du charme, du jeu, de la fantaisie et de l’émotion, c’est ce dont Slava Polounine nous régale en créant ce show. Sur scène, un clown et ses comparses, grimés et vêtus avec art, miment situations et sentiments, jouant de leur corps avec les lumières, au rythme des musiques et d’un extraordinaire bruitage qui éclaireront et porteront tout le spectacle. Avec la nuit et le jour, la lune et le soleil, la poésie est à l’honneur et les facéties muettes des clowns font sourire. Un clown pêcheur passe, un poisson pendu à sa main. Un peu plus tard, il repassera, son poisson toujours à la main, mais avançant à pas menus à l’intérieur d’un énorme ballon transparent. Un lit cage, pourvu d’une voile, flotte sur les eaux au ralenti. L’équipage aperçoit trop tard la poupe du paquebot qui se profile. C’est le drame, d’autant plus qu’un requin sournois tournoie autour des rescapés…
La démesure. Là réside en grande partie la réussite de ce spectacle inouï. Un clown soufflant des bulles de savon, c’est amusant. Une scène et une partie de l’orchestre envahies par des milliers de bulles de savon, c’est magique. Et ce ne sont que les agapes. Bientôt, Slava Polounine et son équipe se déchaînent. Ils n’hésitent pas à emprunter les dossiers des fauteuils d’orchestre pour aller à la rencontre d’un public stupéfait (il est préférable de se munir d’un parapluie) et de kidnapper dans la foulée une jeune spectatrice qui n’en peut mais et que l’on apercevra ensuite au fond de la scène, tentant de s’échapper en courant, poursuivie par ses ravisseurs. Ce magicien du cœur nous offre aussi des moments de pure émotion comme celui du départ de l’aimé. Un manteau et un chapeau pendus à un perroquet se meuvent tout à coup grâce à la dextérité de Slava. Une main dans une manche lui suffit pour insuffler la vie au mannequin devenu la jeune femme qu’il quitte et qu’il serre une dernière fois dans ses bras sous le ronflement insistant de la locomotive et le coup de sifflet bref et strident du chef de gare. Et puis trois maisons passent, attachées par une corde, leurs toits couverts de neige, tirées par le clown dont les pas crissent sur la neige. Un calme assourdissant règne avant la tempête, l’une des apothéoses du spectacle. Une soufflerie gigantesque expulse flocons et brouillard, une profusion de petits rectangles de papiers blancs, tels d’innombrables confettis et une immense toile d’araignée qui s’avance au rythme de Carmina Burana. Il serait dommage et surtout vain de dévoiler un épilogue tout aussi inénarrable. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que l’on voit, ce qui se passe, et surtout l’engouement d’un public debout, tous âges confondus, qui pleure, rit, saute et danse, uni dans une formidable ovation. It’s wonderful, chante Paolo Conte. Yes, really Sir Polounine, it’s wonderful. Le Trianon 18e. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.theatreletrianon.com.


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