LE QUATUOR « DANSEURS DE CORDES »

Article publié dans la Lettre n° 331
du 24 octobre 2011


LE QUATUOR « DANSEURS DE CORDES ». Spectacle conçu par Jean-Claude Camors et Alain Sachs en collaboration avec Pierre Ganem, Jean-Yves Lacombe et Laurent Vercambre. Mise en scène Alain Sachs avec Jean-Claude Camors, Laurent Vercambre, Pierre Ganem, Jean-Yves Lacombe.
Trente ans déjà depuis son premier spectacle où un public ébahi avait découvert un quatuor pour le moins atypique, jouant de ses instruments à corde d’une drôle de façon! Ensuite, pris au jeu, il s’était habitué à le revoir virevolter sur scène, ravi d’un nouveau rendez-vous avec le florilège fabuleusement riche qu’il offrait, mélange détonant et incongru de la grande musique et de la petite. Pour Alain Sachs comme pour les musiciens encore présents aujourd’hui autour de Jean-Claude Camors, au sein du groupe depuis 1990, ces années-là signifient des années de « compagnonnage ». Pour le public assidu, elles sont le souvenir mémorable d’un talent rare, parsemé de virtuosité et de génie. Drôles et inventifs, le Quatuor a su tout au long des décennies renouveler ses spectacles, au gré de son inspiration débridée. Le plus bluffant chez ces « danseurs de cordes », c’est une fois encore leur façon de s’approprier les différents instruments, leurs cordes et leurs archets pour suggérer n’importe quel autre objet ou passer en un clin d’œil du morceau le plus classique à la chansonnette. Violons, violoncelle et alto, pâle ersatz de piano et autres instruments, profèrent n’importe quel son et passent par tous les états, réduits parfois même au rôle peu enviable de tournebroche dans l’atmosphère nocturne du grand ouest américain pendant que d’autres violons encore moins enviables servent de buches !
Ce public fidèle ne se lasse pas de passer sans transition de deux mesures d’une oeuvre de Bach à la 5e de Beethoven, d’une valse de Strauss à Pierre et le loup, d’un opéra de Mozart aux Lumières de la ville, de la Vie parisienne à Nuit d’amour, nuit d’ivresse, de la Marche funèbre à la Marche nuptiale, de Lakmé à une tarentelle, des Feuilles mortes au Lac des cygnes, qui, soit dit en passant, permet à l’un des musiciens de suggérer quelques mouvements que n’importe quel cygne pourrait envier !
Joueurs dans tous les sens du terme, facétieux ou caractériels, ils emplissent la scène de leur talent, un metteur en scène pygmalion irremplaçable à leurs côtés, nous l’espérons pour longtemps encore. Théâtre de Paris 9e.


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