LE QUATUOR. BOUQUET FINAL
Article
publié dans la Lettre n° 373
du
27 octobre 2014
LE QUATUOR. BOUQUET FINAL de et avec
Jean-Claude Camors (violon), Laurent Vercambre (violon), Pierre
Ganem (alto), Jean-Yves Lacombe (violoncelle). Mise en scène Alain
Sachs.
Faute de moyens, le quatuor se produit dans un environnement très
cheap. Pour tout décor quatre chaises, pour tout éclairage
une ampoule blafarde et un misérable néon qui finissent par exploser.
Dieu soit loué, le troisième millénaire n’a pas provoqué l’éradication
des chandelles. Les quatre musiciens, en apparence très sérieux,
vont pouvoir commencer leur concert même s’ils se voient tout à
coup privés de leurs archets ! Les quatre saisons, oeuvre
pourtant entamée dans le plus grand recueillement dévie, on ne sait
comment, sur Summer time puis, entre autres, sur la musique
du sirtaki, qui les entraîne, danse oblige, dans un ballet impromptu.
Après cet intermède, le concert reprend mais les notes dérivent
de nouveau. La cacophonie n’est pas loin, chaque musicien voulant
s’imposer !
Une pose et le violoncelle n’en croit pas ses cordes : une main,
trois archets, ils sont quatre à le faire vibrer. Le rythme de croisière
est pris. L’un profite d’un moment de calme pour jouer en solo un
peu de country music, bien vite interrompu par ses camarades
qui prônent quelque chose de beaucoup plus sérieux : Wolfgang Amadeus
Mozart. Le passage, pourtant attaqué dans la plus grande concentration,
est interrompu par un hurlement du joueur de country, excusez le
langage : « no more fucking classic music » ! Après un bref retour
sur la musique et l’ambiance du Far West, avec soirée autour du
feu et violoncelle en tournebroche, les choses sérieuses reprennent.
Un maestro dispense une Master class, s’exprimant dans plusieurs
langues à la fois, la musique n’est-elle pas internationale ? Mais
les trois autres n’ont pas joué leur dernière note. Le festival
musical inédit se poursuit...
Drôle, facétieux, en pleine forme et d’une incroyable virtuosité,
utilisant violons, alto, violoncelle et bien d’autres instruments
plus ou moins identifiables, Le Quatuor offre pour sa dernière
apparition sur scène le bouquet final d’un feu d’artifice qui dure
depuis trente-cinq ans, fruit d’une carrière exceptionnelle. Reprenant
les vieux classiques, imaginant de nouveaux tours qui laissent pantois,
il emporte dans sa folie douce un public enthousiaste qui reprend
en chœur airs et chansons aux rythmes endiablés, toutes époques
et genres confondus. Les lumières habillent certaines parties du
spectacle d’ombres chinoises évocatrices. Le karaoké et le sketch
des palmes, bien connus mais tant attendus, déclenchent une ovation
finale sans précédent.
S’agit-il vraiment d’un adieu, seul bémol de cette soirée mémorable?
Théâtre des Bouffes Parisiens 2e. Pour
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