LE NEO-IMPRESSIONNISME
DE SEURAT A PAUL KLEE

Article publié dans la Lettre n° 242


LE NEO-IMPRESSIONNISME DE SEURAT A PAUL KLEE. C’est la première exposition consacrée à ce mouvement en France et c’est tout simplement passionnant car, avec quelque 130 œuvres exposées, sans compter celles de l’exposition « Dessins de Georges Seurat et des artistes néo-impressionnistes » dans d’autres salles du musée, elle nous permet de bien mesurer l’importance de ce mouvement et remet à leur juste place des peintres aujourd’hui peu connus.
Au début des années 1880, Georges Seurat s’intéresse aux traités d’optique et d’esthétique, ceux de Chevreul, de Rood, de Charles Henry en particulier, et met au point la technique de la division des couleurs. L’œuvre manifeste de cette nouvelle école est la fameuse Un dimanche sur l’île de la Grande Jatte (1884-1886), restée malheureusement au musée de Chicago, dont on voit la belle esquisse du Metropolitan Museum. Les premiers tableaux néo-impressionnistes, ceux de Seurat, Signac, Camille et Lucien Pissarro, sont exposés en 1886.
Le mouvement fait rapidement des émules en France et chaque artiste lui trouve des usages très variés : paysages urbains, nature vierge, portraits, etc. Citons Albert Dubois-Pillet (Les Tours, Saint Sulpice), Maximilien Luce (Le Louvre et le pont du Carrousel, effet de nuit), Charles Angrand (L’Accident), Henri-Edmond Cross (Madame Hector France). Puis il gagne la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, suscitant des vocations à plus ou moins long terme. C’est ainsi que Van Gogh use d’une touche pointillée au cours de sa période parisienne (Autoportrait, Chicago).
Cette technique qui remplace le mélange des couleurs sur la palette par une juxtaposition de taches colorées pour créer un « mélange optique » intéresse presque tous les artistes novateurs à l’aube du XXe siècle. L’exposition présente à ce titre des œuvres de Matisse (Luxe, calme et volupté), Derain (Le Port de Collioure), Braque, Vlaminck et même des pères de l’abstraction tels que Kandinsky (L’Eglise Saint-Louis à Munich), Mondrian, Malevich, Picasso, Severini et Klee (Rivage classique). Musée d’Orsay 7e (01.40.49.48.14) jusqu’au 10 juillet 2005.


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