LA
MADELEINE PROUST (2008)
Article
publié dans la Lettre n° 287
LA MADELEINE PROUST de et avec Lola
Semonin. Mise en scène Caroline Loeb.
Son seau à charbon des années 50 d’une main et son portable de l’autre,
la Madeleine Proust fait le grand écart pour entrer résolument dans
le XXIe siècle. Résolument mais non sans une certaine préoccupation
: « Depuis que j’ai été mise en retraite j’ai rien à faire et j’arrive
pas à faire c’que j’ai à faire […], j’aurais jamais cru que j’allais
être vieille si jeune », confie-t-elle avec son franc-parler à l’accent
inimitable. Elle à fort à faire tout de même entre les souvenirs
du temps passé, les cancans à propos des voisins, le monde qui ne
tourne pas rond, c’est les pieds de Damoclès, l’arrivée de
l’ordinateur et d’Internet dans son univers ainsi que celle du jeune
Kamel avec lequel elle entretient des relations irrégulières et
houleuses. Ce chameau vient du 9-3 et ses séjours dans le
2-5 ne se font pas sans heurt mais avec le temps et son bon sens
sans faille, notre Madeleine a tôt fait de l’apprivoiser … Il faut
dire qu’entre les champignons « ça veut donner ct’année » et le
baromètre qui a remonté « il veut faire beau…pi c’est parti pour
rester », elle a des cordes à son arc !
Lola Semonin nous revient, forte d’un nouveau spectacle. Une table,
une chaise, un perroquet, un téléphone et un balai pour les célèbres
ch’nis lui suffisent. Elle parvient à embobiner une fois encore
un public fidèle et à entraîner dans son monde celui qui la découvre.
Sa chanson rap et son poème final, très tendance, sont particulièrement
réussis. Un tour de force car, mis à part des bruitages bien venus,
une mauvaise prise de son, des lumières approximatives et une mise
en scène bien pâle sont loin de la servir. Théâtre Rive Gauche
14e.
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