J'AI
OUBLIE DE VOUS DIRE
Article
publié dans la Lettre n° 247
J’AI OUBLIE DE VOUS DIRE de et avec
Jean-Claude Brialy.
Pour Jean-Claude Brialy, le ruisseau de la vie coule, personne ne
peut en arrêter le flot. Il est chargé de souvenirs bons ou moins
bons, que l’on garde, pêle-mêle, en mémoire. Ces moments du passé
ressurgissent au détour d’un mot ou d'une phrase. Deux livres, le
Ruisseau des singes et J’ai oublié de vous dire sont
sa mémoire. Ils rassemblent les épisodes d’une vie suite de la page
3 pleine et passionnante, faite d’une succession de joies et de
peines, toutes chargées d’émotions.
Sur la scène des Bouffes Parisiens, Jean-Claude Brialy est
chez lui. Il s’adresse à son public comme s’il s’agissait d’un vieil
ami et déroule le long ruban de son enfance heureuse en Algérie,
celle moins drôle durant la guerre, les années de pension à la Flèche,
le service militaire puis sa carrière de comédien parsemée de rencontres.
Le temps s’écoule à mesure qu’il raconte mais le spectateur n'y
prend pas garde. Le comédien, magicien des mots, conteur chevronné,
tient son auditoire suspendu à ses lèvres, ému à l’évocation des
anciens : Marie Bell, Arletty, Sacha Guitry, Jean Cocteau, Marcel
Carné mais aussi des plus jeunes : Alain Delon ou Romy Schneider.
Personne dans la salle ne les a oubliés parce que, de par leur métier
de comédien, d’auteur ou de metteur en scène, de par leurs bons
mots ou phrases devenues célèbres, ils ont fait rêver et mis un
peu de bonheur dans la grisaille de la vie de tous. Deux heures
quarante-cinq plus tard, le conteur prend congé d’un public interdit
d’avoir oublié l'heure, heureux d’avoir participé à ce moment privilégié
où chacun s’est cru l’espace d’un instant l’oreille unique de ce
formidable comédien. Il quitte la salle l’espoir au cœur car il
sait que ce dernier a gardé à l'esprit d’autres souvenirs et qu’un
jour peut-être il reviendra les lui confier. Théâtre des Bouffes
Parisiens 2e.
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