IRMA
LA DOUCE
Article
publié dans la Lettre n° 172
IRMA LA DOUCE.
Comédie musicale de Alexandre Breffort.
Musique Marguerite Monnot et Raymond Legrand. Mise en scène Jérôme
Savary. Orchestration Gérard Daguerre. Chef de chant Klaus-Lothar-Peters.
Chorégraphie Friederike Betz avec vingt-deux comédiens et musiciens
dont Clotilde Courau, Arnaud Giovaninetti, Patrice Bornand, Denis
Brandon, Laurent Delvert, Pierre Jacquemont, Gilles Janeyrand, Patrick
Rocca, Nina, Vincianne Regattieri.
« L’histoire qu’on va vous raconter, c’est l’histoire d’un ménage
à deux: on ne voit pas ça tous les jours! », déclare l’auteur en
préambule. Rue Coulaincourt, au Bar des Inquiets, Irma fait le trottoir,
mais son coeur est pris. Elle en pince pour Nestor le Fripé... et
lycée de Versailles! Nestor devient donc son hareng mais c’est le
début de leurs malheurs car le jeune homme devient jaloux des clients
d’Irma. Il a alors l’idée de s’affubler d’une barbe et d’un accent,
se renomme Oscar et devient le riche client attitré d’Irma qui tapine
dorénavant en circuit fermé. C’est le même billet de 10 sacs qui
se balade de la poche d’Oscar à celle d’Irma et de celle d’Irma
à celle de Nestor! Mais ce dernier devient jaloux d’Oscar, c’est
à dire de lui-même. Il faut en finir! Irma la Douce fut créée le
11 novembre 1956 avec Colette Renard et Michel Roux. Le livret est
d’Alexandre Breffort, journaliste au Canard enchaîné et la musique
de Marguerite Monod, compositeur attitré d’Edith Piaf. Compte tenu
de l’argot employé dans le livret, un lexique était distribué aux
spectateurs! Première comédie musicale française, son succès est
immédiat mais dépasse les frontières, à la grande surprise de l’auteur
qui avouera ne rien comprendre à l’engouement international de sa
comédie.
Après cinq reprises depuis sa création, voici Irma la Douce revisitée
par Jérôme Savary. Grâce à son imagination débordante, Irma devient
un conte de fées typiquement parisien. Il a cherché la simplicité
parce que, dit-il, l’histoire se suffit à elle-même. Un petit orchestre,
renforcé par le grand accordéoniste Roland Romanelli, est mené de
main de maître par Gérard Daguerre, le complice de La Périchole
(n°164). A l’aide d’un décor très astucieux, metteur en scène, musiciens
et comédiens nous transportent avec entrain dans ce quartier Coulaincourt
où survit toute une faune de petits voyous qui croient en l’amour
et en l’amitié. Tout repose sur le talent des deux personnages principaux.
Clotilde Courau s’en sort à merveille et Arnaud Giovaninetti est
excellent. Il faut dire qu’ils sont remarquablement épaulés par
des danseurs et des chanteurs chevronnés. La soirée est chaude et
d’une gaieté folle. Théâtre National de Chaillot 16e (01.53.65.30.00).
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