LES IMPERTINENTES
Les grandes de demain montent sur scène

Article publié dans la Lettre n° 367
du 14 avril 2014

LES IMPERTINENTES. Les grandes de demain montent sur scène. Le sous-titre est trompeur car les neuf finalistes de ce premier concours « Les Impertinentes », organisé par le théâtre du Grand Point-Virgule et le groupe aufeminin.com, le 8 avril 2014, sont déjà toutes montées sur scène.
La sélection s’est faite à partir des vidéos envoyées par 170 postulantes. Trente ont été sélectionnées pour passer un casting, au cours duquel l’une d’entre elle a déclaré « qu’elle était ravie d’être là, devant six personnes, un nombre qu’elle affectionne particulièrement et qui ne la change pas trop du nombre de gens qui viennent voir son spectacle ! ». Enfin neuf ont été sélectionnées pour convaincre, en moins de dix minutes, le jury et le public du Grand Point-Virgule.
Après une présentation, sentant malheureusement le travail de dernière minute, par les quatre marraines (Elisabeth Buffet, Bérengère Krief, Sophie Mounicot et Shirley Souagnon) et par la présidente du jury, Anne Roumanoff, c’est Laura Laune qui se lance la première dans la compétition. Son sketch - une femme qui vient à un entretien d’embauche pour faire le catéchisme - est très enlevé. Elle a de jolies trouvailles comme ce « En Palestine où les gens s’appellent Mohamed, Rachid, Ali, Jésus a trouvé douze personnes qui s’appelaient Jacques, André, Mathieu … C’est un miracle !». Ou encore, toujours en parlant de Jésus, « Il a rendu la vue aux aveugles. C’était un opticien … Kris ». D’autres candidates incarnent aussi des personnages. On citera Béatrice Facquer en patronne féministe qui vire les collaboratrices qui sont enceintes et Julie Gallibert, qui monte sur scène en venant de la salle, habillée comme une Vamp, et incarne une vieille alcoolique, Mamie-Whisky. Les autres préfèrent se moquer d’elles et de la gent féminine. La Bajon explique qu’elle vient de la DASS, que sa famille d’adoption lui faisait faire Ramadan tous les mois, parce qu’elle était grosse et que, quand sa mère a dit à son père : « va donc changer la petite », celui-ci est retourné à la DASS ! La tunisienne Samia Orosemane, qui a épousé un noir, arrive sur scène habillée en mama africaine car elle trouve ce costume seyant. Elle nous imite avec brio les divers accents du Maghreb et des accents d’Afrique noire, sauf celui des « sénégaulois », trop assimilés ! En revanche, contrairement à leur principale marraine de la soirée, la politique est absente de leurs propos.
Carole Guisnel, bretonne ayant grandi à Paris, 32 ans, élève du Cours Simon, remporte le Prix de l’Impertinente 2014. Elle avait déjà été récompensée en 2009 au Point-Virgule et avait alors fait ses premières armes sur les scènes ouvertes de Paris. Bouchra Benosmane remporte le prix Coup de Cœur de Bouygues Télécom, tandis que Laura Laune et Samia Orosemane reçoivent chacune une mention spéciale de la part du jury, manifestement embarrassé par le haut niveau des candidates pour n’en retenir que deux.
Ce concours était très plaisant et la salle a ri de bon cœur durant les deux heures. Maintenant il ne vous reste qu’à surveiller la programmation des salles de spectacles pour voir à votre tour ces humoristes. Notez bien leurs noms, elles le méritent toutes et vous ne le regretterez pas. Les femmes humoristes connues sont peu nombreuses. Nous ne pouvons citer que Sylvie Jolie, Murielle Robin, Anne Roumanoff, Florence Foresti et bientôt Bérengère Krief, qui se produit depuis plus de deux ans dans cette salle (Lettre 348). R.P.
Par ordre alphabétique :
La Bajon - Marine Baousson - Elsa de Belilovsky - Bouchra Beno - Béatrice Facquer - Julie Gallibert - Carole Guisnel - Laura Laune - Samia Orosemane. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici.

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