GUMBOOTS
Article
publié dans la Lettre n° 236
GUMBOOTS - Rhythm is a language. Direction
Zenzi Mbuli avec douze danseurs, chanteurs et musiciens.
Depuis le fond de la salle, six jeunes gens massifs et râblés, pantalon
bleu, torse nu, ceinture et bandana assortis, chantent en choeur
une chanson de mineurs. Puis ils gagnent la scène, où seule une
estrade fait office de décor avec, posée en évidence, une paire
de bottes en caoutchouc. Ces bottes sont le symbole du travail des
mineurs dans les mines d’or sud africaines et leur unique moyen
d’expression.
Originaire d’Afrique du Sud, le Gumboots est non seulement
un mélange de chants et de danses mais aussi un hommage à la population
noire, victime de l’Apartheid, mineurs broyés dans la grande machine
du profit. Sous terre et dans le noir durant des mois, ils avaient
pris l’habitude de communiquer entre eux en tapant le sol du talon
de leurs bottes, faisant cliqueter les chaînes de leurs chevilles,
créant ainsi un langage codé, sorte de morse.
Tapant des pieds et des mains en cadence, réussissant des figures
complexes, dans un ensemble parfait, à six puis à neuf, ils racontent
la vie, le désespoir, la maladie et la mort. Grâce à une chorégraphie
inventive, remarquablement réglée, chacune de leurs danses semble
différente. Tout en dansant et en chantant, ils s’occupent à monter
un décor, monumental et plus vrai que nature. La précision de l’éclairage
donne la dernière touche à ce spectacle durant lequel ces artistes
accomplis et leur orchestre initient le spectateur béotien à un
folklore étonnant et riche d’enseignement. Leur dextérité, leur
énergie, leur humour et leur sympathie gagnent un public enthousiaste,
pris par le rythme endiablé de la musique et du chant. Un spectacle
original et très professionnel qui, après avoir créé l’événement
à Paris en 2003, revient pour un second triomphe. La Cigale 18e.
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