LES FIANCÉS DE LOCHES

Article publié dans la Lettre n° 370
du 16 juin 2014

LES FIANCÉS DE LOCHES d’après Feydeau. Adaptation et couplets Jacques Mougenot. Mise en scène et musique Hervé Devolder avec Christine Bonnard, Charlotte Filou, Clara Hesse, Claudine Vincent, Adrien Biry-Vicente, Arnaud Denissel, Fabrice Fara, Patrice Latronche, Franck Vincent.
S’il est un prestidigitateur du quiproquo, c’est bien Feydeau. Les mots fusent, la cuisse est légère, et la grivoiserie y fait d’autant plus florès que les intrigues virevoltent autour de cocottes en mal d’honorabilité, de bourgeoises en passe d’épousailles, de demoiselles un peu mûres en désir d’amour. Dans ce poulailler nuptial, les coqs se poussent du jabot, le faux colonel est un vrai aliéniste volage, la demi-mondaine a la griffe vengeresse, les sœurs se pavanent du vertugadin, les provinciaux font assaut de crédulité, et les domestiques ne sont plus ce qu’ils étaient… De quoi donner une joyeuse migraine !
Totalement fou ? Normal, puisque dans l’asile d’aliénés, les bains tentent de calmer le seul bon sens ! Comme à l’accoutumée, Feydeau stigmatise, avec et derrière le rire, le snobisme, les ridicules, l’hypocrisie, l’âpreté au gain, la pusillanimité de bourgeois de convention, leur mauvais goût foncier à l’aune des vêtements hideux qu’ils croient de la dernière mode. Et quand les naïfs de la province, tout à leur mirage de respectabilité, viennent se prendre dans les fils d’une telle araignée…
L’adaptation déjantée de ce vaudeville est jubilatoire, dans une alternance débridée entre dialogues et couplets, scandés par le rythme effréné des instruments en coulisse.
Un vrai musée, ce Louvre hydrothérapique… ! Les rires pétillent sans reprendre souffle. A propos, Saint-Galmier, c’est bien un monde de bulles, non ? A.D. Théâtre du Palais-Royal 1er. Lien : www.theatrepalaisroyal.com.

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