DESIRS
DESIRS. Mise en scène Philippe Decouflé.
Direction artistique Ali Madhavi. Musiques Fred Pallem.
Voici la création tant attendue du chorégraphe Philippe Decouflé
et du photographe Ali Madhavi pour le Crazy Horse. Rien n’a changé
au premier abord : courtoisie de l’accueil, ambiance, entrée de
la salle. D’ailleurs la revue commence, à l’heure exacte, comme
toujours en ce lieu, par le mythique numéro créé en 1989 par Alain
Bernardin, le fondateur de ce cabaret, God save our bareskin,
où une armée de filles dénudées, avec le fameux bonnet à poil de
la garde de la reine d’Angleterre, exécute une « relève de la garde »
que l’on ne se lasse pas de revoir. Après, tout change ! Voici des
ombres chinoises. Alain Bernardin avait introduit ce type d’intermède
avec, par exemple, My neighbour is a real blond, sur une
idée du dessinateur Wolanski.
Aujourd’hui les intermèdes de Decouflé sont une débauche d’effets
spéciaux avec lumière laser, projections lumineuses ou imagées de
toutes sortes, films, etc… qui s’intercalent entre deux numéros
de danseuses. Danse, par exemple est un film où l’on ne voit
que des yeux en mouvement ! Legmania est un numéro avec six
danseuses allongées sur le dos dont on ne voit que les jambes et
les fesses. Avec Scanner, ne sont dévoilées à un instant
donné que des « parties » des cinq danseuses, tournoyant autour
de barres verticales, dont les corps cambrés sont zébrés par des
lumières tourbillonnantes et des effets stroboscopiques. Très réussi.
Dans cette revue, plusieurs numéros se rapprochent du strip-tease,
comme Good Girl, Teasing, Crisis ! What crisis ? ou encore
Rougir de désir, mais toujours avec chic et avec les projections
lumineuses qui habillent les corps et ont fait la renommée de ce
cabaret, depuis sa création en 1951.
A côté des numéros que l’on pourrait qualifier de « classiques »
comme Jungle Fever, où la danseuse est derrière des barreaux
élastiques, nous avons des numéros, ou de « simples » intermèdes,
résolument « futuristes », comme Lithion, qui se veut une
sorte de voyage dans l’espace, ou amusants, comme Souvenir de
Paris, où une soubrette en passant le plumeau sur des affiches,
efface les danseuses qui sont dessus !
Decouflé et Madhavi sont aussi restés fidèles à la tradition de
numéros de cabaret internationaux. Ici ce sont les jumeaux ukrainiens
Roman & Slava qui font un numéro de claquettes inoubliable et très
original qui laisse la salle pantoise.
Ceux qui ont admiré les spectacles d’Alain Bernardin regretteront
peut-être ses audaces, avec des filles intégralement nues, habillées
de lumière mais tous les autres sortiront de ce lieu unique, la
tête pleine d’images et de rêves, grâce à une troupe essentiellement
française (quatorze des dix-sept danseuses), très professionnelle,
évidemment composée de très belles filles, à la taille « adaptée »
à la petitesse de la scène, aux noms toujours aussi extravagants,
Jade Or, Nooka Karamel, Daisy Blu, Volta Reine, Psykko Tico, etc...
Une heure trente inoubliable. Crazy Horse 8e. R.P.
Lien : www.lecrazyhorseparis.com.
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