TEMPUS FUGIT ?
Une ballade sur le chemin perdu
(Cirque Plume)

Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 374
du 17 novembre 2014


CIRQUE PLUME. Tempus fugit ? Une ballade sur le chemin perdu. Pour son trentième anniversaire, le Cirque Plume, fort d'une troupe d'une vingtaine d'artistes et de techniciens, revient avec un spectacle tout en poésie et en drôlerie.
Au début, la scène, qui fait face aux gradins sous le chapiteau, ressemble à un capharnaüm. Elle est encombrée par une structure extravagante faite de caisses et de tuyaux, tandis que des seaux, des tonneaux et des bidons jonchent le sol. Rien à voir avec la piste de 13 mètres de diamètre des cirques traditionnels ! Les numéros, mêmes les plus classiques comme l'équilibre sur des plots, le mât chinois ou la roue cyr sont ainsi présentés dans un environnement original.
La musique est omniprésente avec pas moins de neuf musiciens dont certains font aussi des numéros, mais c'est peut-être l'inverse ! On remarque ainsi Alain Mallet qui s'envole sur la scène, comme David Copperfield, mais en continuant à jouer du violon. Ou encore Mick Holsbeke qui, entre deux numéros de clown, joue de l'ukulélé. Ce dernier est une attraction à lui tout seul avec un numéro de chapeau étourdissant, une promenade sur la scène, perché au-dessus d'une grosse boule qui va dans tous les sens, et surtout un spectacle d'ombre chinoise où il jongle avec un énorme soleil rouge qui devient, à la fin, un nez rouge, l'emblème du clown.
Tous les numéros bénéficient d'une mise en scène inventive et divertissante. Celle-ci joue un très grand rôle dans le spectacle. Tandis que Molly Saudek, la danseuse sur fil, fait son numéro, l'orchestre apparaît derrière elle en ombre chinoise. La troupe est presque toujours tout entière présente sur le plateau au cours des numéros réalisés en solo, tout en restant discrète, à part les musiciens. La musique, justement, n'est pas celle du cirque traditionnel mais puise ses morceaux aussi bien dans le jazz ou les airs de fanfare que dans la musique classique ou exotique.
Entre deux numéros, tandis que toute la troupe s'active pour changer le décor, Bernard Kudlak, le directeur de celle-ci, nous explique qu'il a fait ce métier pour devenir riche … ce qu'il dément aussitôt ! Ces intermèdes ne sont pas ce qu'il y a de mieux, mais ils sont sans doute nécessaires pour occuper le temps durant les changements de décors. Au final c'est un très beau spectacle, qui plaît aussi bien aux grands qu'aux petits, tant il est varié et original. La Villette - Espace Chapiteaux 19e. Jusqu'au 28 décembre 2014. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici.
Lien : www.cirqueplume.com.


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