LA CARMENCITA

Article publié dans la Lettre n° 258

LA CARMENCITA. Adaptation de CARMEN de Georges Bizet. Livret Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après le roman de Prosper Mérimée. Transcription pour treize musiciens réalisée par Tony Burke. Adaptation et mise en scène Matthew Jocelyn. Direction musicale Dominique My avec les chanteurs des Jeunes Voix du Rhin, promotion 2005 / 2006 et l’Ensemble Fa.
Dans la chaleur écrasante de l’Andalousie, Micaëla apporte à don José une lettre de sa mère. Celle-ci l’exhorte à prendre femme et il pense à cette messagère qui ne serait pas contre. Le destin veille cependant, en la personne d’une belle gitane aux yeux de braise. Carmen va faire chavirer le cœur de don José mais aussi celui d’Escamillo le torero.
Cet opéra de Georges Bizet, le plus joué au monde, nous plonge dans l’Espagne torride du flamenco, des grands châles bariolés, des oeillets à la bouche et des couteaux à la main. La Carmencita réalisée par Tony Burke est tout autre. Le suffixe, diminutif affectif, reflète ici une Carmen plus intimiste dont l’intrigue débarrassée du folklore espagnol est davantage centrée sur le drame passionnel et la psychologie des personnages. Il s’agit là d’une version pour neuf chanteurs sans choeur , avec un orchestre de treize musiciens. Un comédien interprète le personnage de Prosper Mérimée. Si cette réduction d’orchestre et l’absence de chœur permet au spectacle « d’être créé dans une souplesse de théâtre et d’être donné sur des scènes avec une petite fosse », pour reprendre les termes de Matthew Jocelyn, cette version est aussi plus accessible aux jeunes générations moins attirées que leurs aînés par les opéras longs et touffus. La mise en scène, plutôt minimaliste au premier acte, prend corps et s’étoffe peu à peu et, sous la direction musicale énergique et précise de Dominique My, il nous est donné d’apprécier à sa juste valeur le travail réalisé par les jeunes solistes du centre de formation lyrique de l’Opéra national du Rhin qui allient avec brio de grandes qualités de chanteurs à celles de comédiens rompus à l’art dramatique. Athénée Théâtre Louis-Jouvet 9e.

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