LA BELLE ET LA BÊTE
Article
publié dans la Lettre n° 362
du
30 décembre 2013
LA BELLE ET LA BÊTE. Musique Alan
Menken ; paroles des chansons Howard Ashman & Tim Rice ; livret
Linda Woolverton; mise en scène originale Robert Jess Roth ; adaptation
livret Ludovic-Alexandre Vidal ; adaptation paroles des chansons
Nicolas Nebot & Claude Rigal-Ansous ; chorégraphie John Macinnis
; mise en scène Glenn Casale, avec Manon Taris, Yoni Amar, Didier
Clusel, Alexis Loizon, David Eguren, Dan Menasche, Léovanie Raud,
Alix Briseis, Gabriella Zanchi, Alexandre Faitrouni et plus de 40
chanteurs, danseurs et musiciens.
Cette histoire d’amour entre une belle jeune fille et une bête monstrueuse
trouve ses origines dans d’anciennes légendes grecques, indiennes
et africaines et devient très populaire à la Cour Française au XVIIIe
siècle. C’est à cette époque que Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
écrit Le magasin des enfants, paru en 1757, dans lequel se
trouve la version contemporaine de La Belle et la Bête. Le
cinéma s’en empare et l’on ne dénombre pas moins de sept films,
sans compter deux qui vont sortir prochainement, qui s’inspirent
de celle-ci. Le plus célèbre de ces films est sans conteste celui
de Jean Cocteau, sorti en 1946 avec Jean Marais, inoubliable dans
le rôle ingrat de la Bête.
Bien sûr le studio Disney s’empare lui aussi de ce conte et, pour
lui donner plus de fantaisie, ajoute les serviteurs de la Bête,
qui se transforment peu à peu en objets, frappés eux-aussi par la
malédiction qui touche leur maître. Il remplace également les méchantes
sœurs qui tourmentent Belle par un soupirant, Gaston, aussi stupide
que prétentieux. Le film, sorti en 1991, rencontre un immense succès
aussi bien de la part de la critique, surtout pour la musique d’Alan
Menken, que du public.
En 1994, Disney, voulant lui aussi occuper les planches de Broadway,
décide d’adapter à la scène son film La Belle et la Bête.
L’entreprise est complexe car la scène ne permet pas toutes les
audaces et les fantaisies du film d’animation. Le problème des serviteurs
transformés en objets n’est pas le plus simple à résoudre pour les
rendre crédibles. Néanmoins, grâce au talent de techniciens rompus
aux différentes ressources de leur métier, l’entreprise devient
possible et, en 1994, le spectacle occupe la scène du Palace Theatre
à Broadway. Il y reste treize ans avant de voyager dans 28 pays
et d’arriver enfin à Paris dans une adaptation française très réussie.
Le spectacle est bien un dessin animé joué sur une scène, avec des
décors et des personnages extravagants inspirés du film, des effets
spéciaux qui fonctionnent bien, comme les bougies du valet « Lumière »,
qui s’allument à volonté, et des chansons, pas trop ridicules, qui
rythment les différents épisodes du spectacle. Les chanteurs-comédiens
sont excellents et l’on comprend bien ce qu’ils chantent. Les changements
de décors, quant à eux, se font en un clin d’œil, ce qui est remarquable
sur une scène aussi grande.
Si l’on oublie la genèse de ce musical, on peut le trouver désuet,
surtout en ayant en tête le film de Cocteau. En revanche, si l’on
pense au film de Disney, c’est vraiment une prouesse et les spectateurs
de tous âges sortent absolument ravis de ces deux heures quarante-cinq
de « musical ». Faites comme eux, courez voir ce spectacle ; ils
ne sont pas si nombreux que cela à Paris. Théâtre Mogador 9e.
R P. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.mogador.net.
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