BARBARA
20 ans d'amour
Article
publié dans la Lettre n° 312
BARBARA - 20 ans d’amour. Spectacle
musical de Roland Romanelli. Mise en scène Bruno Agati avec Rébecca Mai
et Roland Romanelli.
Le décor nous fait immédiatement entrer dans ce que nous imaginons
avoir été l’univers intime de Barbara, profusion de meubles et d’objets
divers disséminés sur la scène comme dans un salon, piano noir,
tentures, sofa, et tapis rouges et noirs. Celui qui fut son accompagnateur
durant vingt ans retrace avec une émotion contenue ces années de
musique et de travail avec la chanteuse, les joies, les peines,
les angoisses et la fatigue partagées, où « chaque jour voyait
naître un nouveau trésor ». D’une chanson à l’autre, il remémore
en quelques mots les circonstances de leur rencontre, le tempérament
bien trempé de l’artiste et les frasques amusantes dont elle le
gratifiait lors d’incursions originales dans les magasins, mais
surtout le labeur commun de recherche du mot et de la note juste,
de l’éclairage parfait toujours dispensé par le fidèle Jacques Rouveyrollis,
présent encore aujourd’hui pour le souvenir. Si vingt ans de chansons,
de tournées, de levers de rideau sont évoqués, un peu plus d’anecdotes
auraient été les bienvenues mais la discrétion de Roland Romanelli
peut se comprendre. Ce que fut leur univers de travail est sans
doute difficile à retracer, à faire partager.
La grande réussite de son spectacle, il la doit également à la présence
de Rébecca, artiste complète. Ancienne danseuse classique au palmarès
flatteur, elle sait se déplacer, légère et aérienne, et sa présence
sur scène est grande. Musicienne, elle sait laisser courir ses doigts
sur un accordéon ou un piano. Chanteuse accomplie, elle sait recréer
l’émotion des plus belles chansons de Barbara sans la contrefaire,
de sa voix chaude et bien timbrée.
Avec les plus belles d’entre elles, en un coup de baguette magique,
nous voici donc projetés quelques années en arrière et il nous semble
tout à coup revivre l’une des dernières apparitions de Barbara sur
scène. Après, Toi, Gare de Lyon ou Nantes, hommage
très émouvant au père disparu, suivent Vienne et le célèbre
Dis, quand reviendras-tu ?, entrecoupés de passages d’interviews
de la chanteuse elle-même, nous faisant part de son engagement:
« si je pouvais seule faire taire les armes », ou de quelques-unes
de ses réflexions sur le mal de vivre ou la solitude: « si c’est
pour être seule à deux, il vaut mieux être seule, seule ». Un
grand moment de bonheur avec, entre autres, sa mémorable cantate
Si, mi, la, ré, si, mi, la, ré, si, sol, do, fa ou le tant
attendu Aigle noir en rappels. Roland Romanelli et Rébecca
ne ménagent pas leur peine ni leur enthousiasme mêlés d’émotion
pour faire revivre celle qui « parlait musique en images et en couleurs »
et que ses inconditionnels sont venus entendre une fois encore.
Théâtre des Nouveautés 9e.
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