LE BAL DES VAMPIRES
Article
publié dans la Lettre n° 376
du
29 décembre 2014
LE BAL DES VAMPIRES. Mise en scène
Roman Polanski. Livret Michael Kunze. Musique Jim Steinman avec
plus de 60 artistes et musiciens.
Le mythe du vampire a la dent longue et se régénère d’un sang nouveau.
Roman Polanski et Stage Entertainment France (Cabaret ; Zorro ;
Mamma Mia ; etc.) reprennent le spectacle créé à Vienne en 1997
et qui depuis a fait le tour du monde, faisant du Bal des Vampires
(film « culte » de 1967 de Roman Polanski) un musical. Inutile
d’être nostalgique des chefs-d’œuvre cinématographiques : Nosferatu
(Murnau, 1922) ou Dracula. Les genres sont différents. Ici
il s’agit de chant et de danse. Michael Kunze signe livret et paroles ;
Jim Steinman (géant du rock) la musique. Sont conservés les gags
humoristiques (le miroir, la séduction particulière du fils du comte)
et le scénario. Apprécions ce qui est nouveau. D’entrée, un écran
géant nous conduit en Transylvanie à la suite de l’excentrique professeur
Abronsius et de son jeune et naïf assistant Alfred qui traquent
le vampire. Nous approchons du château du comte Von Krolock de sinistre
réputation. Tandis qu’à l’auberge on décongèle Abronsius, nous assistons
à une vigoureuse danse villageoise de l’ail qui rappelle certain
tableau de Brueghel. Rebecca (Solange Milhaud), matrone et maîtresse
femme de l’aubergiste caricatural Voine Chagal (Pierre Samuel) ont
une fille, Sarah, qu’ils préservent jalousement et tant, qu’elle
sortira à la recherche de l’Interdit et entendra la voix charismatique
du comte Von Krolock, dont elle subira la fatale séduction malgré
le dévouement du professeur et d’Alfred, tombé amoureux d’elle …
Dennis Callahan (chorégraphe de Grease) signe cette danse
endiablée, les chorégraphies inquiétantes des morts vivants et celles
sulfureuses et sensuelles du bal des vampires. Les danseurs, costumés
par Sue Blane, ont une présence indéniable. Les éclairages d’Hugh
Vanstone, (créateur lumière), et une teinture phosphorescente dans
le noir, ajoutent au mystère. On retiendra la voix envoûtante et
émouvante, lorsqu’il déplore son fatal destin, du comte, interprété
par Sinan Bertrand, vu dans Hair, West Side Story et le
Cabaret des hommes perdus (Lettre 260). Moniek Boersma,
la servante, est provocante à souhait. Mais c’est David Alexis,
le professeur Abronsius, qui déchaîne les applaudissements par la
virtuosité de sa voix et son exceptionnelle diction, servie par
un texte scientifique truculent et touffu. Michaël Reed dirige l’orchestre
et signe les arrangements. Donnons quelques chiffres « mortels » :
300 faux bouts de doigts, 800 faux ongles, 300 litres de nitrogène
liquide par spectacle et 11 machines à neige et brume. Les vampires
apparaissent en salle, œil langoureux et quenottes suggestives.
Mais nous nous contentons de rajuster crânement nos foulards. Même
pas peur ! L.D. Théâtre Mogador 9e. Lien
: www.mogador.net.
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