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 ARTURO 
              BRACHETTI  Article 
              publié dans la Lettre n° 167 
               
 ARTURO 
              BRACHETTI, l’homme aux mille visages. 
              Mise en scène Serge Denoncourt. Directeur artistique Pierre Bernard. 
              Arturo Brachetti, mais qui est-il? Un chanteur de Bel Canto, un 
              footballeur à la mode, l’inventeur d’un spaghetti révolutionnaire. 
              Oui et non, tout à la fois. Avec son toupet sur le front, ce Tintin 
              a l’espièglerie de Bibi Fricotin. Il remet au goût du jour un genre 
              un peu oublié: le transformisme. Fregoli (1867-1936) donna ses lettres 
              de noblesse à cet art issu de la Comedia dell’Arte, ses changements 
              rapides de costumes firent de lui une vedette de music-hall dont 
              le souvenir perdure.
 Une énorme caisse en bois tourne sur elle-même. Cette boîte de Pandore 
              se change en saloon et Arturo Brachetti nous fait un western à lui 
              tout seul: Pianiste, barman, entraîneuse, shérif, bandit. Il lui 
              faut quelques secondes pour changer de costume, treize secondes 
              exactement pour la transformation la plus longue. La boîte se referme, 
              un petit tour et nous voici propulsés dans un autre monde. Le costume 
              de clown blanc se muera en tableaux des quatre saisons, superbe! 
              Arturo Brachetti ne se contente pas de changements intempestifs 
              de costume, il est un artiste complet, magicien, prestidigitateur, 
              comédien. L’hommage rendu à Fregoli est à la fois instructif et 
              plein de poésie. De ses doigts s’échappent mille papillons. Avec 
              un simple cercle de feutre, Arturo interprète une trentaine de personnages, 
              son don d’observation est inouï. La boîte tourne et nous voici à 
              Hollywood. Il est Gene Kelly, Bogart, Julie Andrews et surtout Esther 
              Williams, nageant dans les ” ondes ” du Théâtre Marigny, c’est à 
              se tordre de rire! Arturo est un tendre, il rend hommage à sa mama 
              et à Fellini. C’est tout simplement magnifique. Il ne s’agit pas 
              d’un amoncellement de tenues que l’on enlève rapidement, l’intérêt 
              s’émousserait vite, nous assistons à un spectacle de music-hall 
              étourdissant où chaque métamorphose laisse ébahi par tant de virtuosité. 
              Tous les numéros sont applaudis par une salle ébaubie par tant de 
              maestria, de talent et par un comédien hors normes qui fait l’événement 
              de ce début d’année. Théâtre Marigny 8e (01.42.56.04.41).
 
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