APRÈS UNE SI LONGUE NUIT de Michèle Laurence. Mise en scène Laurent Natrella.
Ils sont quatre en rang d’oignon dans la salle d’attente de l’hôpital où leur maman d’adoption est sur le point de mourir. Ils ne se sont pas vus depuis dix ans et les retrouvailles sont à la hauteur des sentiments mêlés qui les étreignent, face à la perte de leur dernier point d’ancrage.
Venus des quatre coins du monde, ils ont été adoptés ensemble par Jean et Manou qui les ont élevés en tâchant d’apaiser les souffrances définitivement inscrites dans leur mémoire tout en leur insufflant un souffle de paix. « Fais la paix avec toi-même et avec les autres » est l’ultime conseil murmuré à chacun par la mourante.
Sarah, la fillette juive, est longtemps restée muette après avoir recueilli le soulier ensanglanté de sa mère montée dans un bus avec toute sa famille juste avant qu’il n’explose. Emmanuel a renié sa religion catholique. Sa mémoire effacée après le génocide commis dans son village africain, il réapprend lui aussi à parler et a longtemps répondu au nom de Tekitoi, faute de se souvenir de son prénom et de sa date de naissance. Samir, le musulman, a vu sa maison s’écrouler sur les siens. Pierrot, lui, n’a pas de religion. Il a été retrouvé à côté des poubelles d’un hôpital parisien, abandonné là, à peine sorti du ventre maternel, par une immigrée peut-être bosniaque, d’après un témoin peu fiable. ... (Lire).

DALIDA. Une garde-robe de la ville à la scène. Bruno Gigliotti, plus connu sous le nom d'Orlando, frère cadet et producteur de Dalida, vient de faire don au Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, d’un ensemble riche de 209 tenues et accessoires ayant appartenu à sa soeur. Soigneusement préservée jusqu’à ce jour, cette collection rejoindra les ensembles de vêtements tels que celui de la comtesse Greffulhe que nous avions vu ici même l’année dernière (Lettre 391). C’est dans une scénographie éblouissante, à l’image de la diva, réalisée par le metteur en scène d’opéra Robert Carsen, que nous pouvons admirer cette garde-robe à laquelle Dalida était très attachée.
Dès l’entrée, « 1956-1965 - La silhouette de la jeune fille », nous sommes fascinés par une robe bustier de velours couleur rideau de scène créée par Jean Dessès pour son premier récital en tête d’affiche à Bobino, en 1958. Elle a alors vingt-cinq ans et cette ancienne Miss Égypte apparaît sur la scène, en femme fatale, selon les standards hollywoodiens. Cette robe, comme toutes les autres que nous verrons, « met en valeur son buste généreux, sa taille de guêpe et ses hanches voluptueuses ». ... (Lire).