OLYMPISME, UNE HISTOIRE DU MONDE 1896-2024. C’est probablement l’exposition la plus intéressante sur les Jeux olympiques parmi toutes celles qui s’emparent de ce thème en cette année olympique à Paris. Conçue par une équipe de sept co-commissaires, la plupart historiens, elle nous raconte, au fil des olympiades, les faits marquants de chacune d’entre elles depuis la création du Comité International Olympique (CIO), en 1894 par Pierre de Coubertin. Le sujet pourrait paraître austère mais grâce à une scénographie originale, colorée et variée, à la présence de quelque 600 objets, films et photographies d’époque et à des panneaux didactiques intéressants et lisibles, même les enfants peuvent y prendre plaisir.
Le parcours de l’exposition est divisé en six grands périodes au sein desquelles sont présentés un à un les Jeux olympiques qui s’y sont déroulés. On commence par une introduction qui nous montre qu’il n’y a pas qu’un seul modèle d’athlète comme ceux du groupe des
Lutteurs Médicis, pris jadis comme modèle, mais qu’il y a une multiplicité de corpulences alliant musculature et souplesse en fonction des sports pratiqués, de la gymnase au sumo.
La première période, «La (re)naissance de l’olympisme (1896-1920)» est celle des premiers Jeux et de l’élaboration de leur formule. Créé par des aristocrates, le CIO limite la participation aux classes aisées en imposant l’amateurisme. On verra plus tard qu’il devra supprimer le tennis des épreuves olympiques lorsqu’il y aura des joueurs vivant de ce sport. Autre règle, pas de femmes. Mais celles-ci, ne l’entendant pas ainsi, arrivent peu à peu à s’imposer, quitte à organiser en 1922 à Paris des Jeux Olympiques féminins. Les Jeux de Paris 2024 bénéficient pour la première fois d’une véritable parité. Les premiers Jeux (1896) se déroulent à Athènes avec le soutien de la famille royale grecque. Les trois suivants, Paris (1900), Saint-Louis (1904), où la participation étrangère est très faible du fait du coût du voyage, et Londres (1908) sont jumelés avec les expositions internationales. Ce n’est qu’à la cinquième édition, en 1912 à Stockholm, que les Jeux deviennent autonomes. Au cours de cette période, Saint-Louis se distingue en organisant des «Journées Anthropologiques» faisant s’affronter de prétendus «sauvages» dans des épreuves sportives.
Pour illustrer ces Jeux, nous avons des films d’époque, comme ceux de Jules Marey (1890-1904), des tenues de sport, des équipements sportifs, des affiches de ces Jeux, des photographies et même des objets souvenirs. Pour chacun des Jeux nous avons un tableau statistique recensant le nombre de nations participantes, le nombre d’athlètes, hommes, femmes et par continent et le nombre de médailles des trois premières nations.
Avec la guerre de 14-18, les Jeux sont annulés et il faut attendre 1920 pour les reprendre, à Anvers.
Une deuxième section commence alors, intitulée « Le temps des nationalismes (1920-1945) » qui nous emmène jusqu’aux Jeux très controversés de Berlin, en 1936.
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