EN JEU ! Les  artistes et le sport 1870-1930. En cette année de Jeux olympiques à Paris,  comme beaucoup d’autres institutions, le musée Marmottan Monet nous présente  une exposition consacrée au sport. Il a fait le choix de s’intéresser aux  débuts de cette activité, au tournant des XIXe et XXe siècles, c’est-à-dire au  cours des périodes impressionniste et post-impressionniste qui virent la  création des Jeux olympiques contemporains par Pierre de Coubertin.
La première section nous rappelle que c’est en Angleterre  que furent créés les sports modernes. Peu à peu les classes aisées d’Europe et  d’Amérique s’emparèrent de ces activités qu’étaient l’équitation, l’aviron ou  les régates. Les artistes s’y intéressèrent également, d’autant plus qu’à cette  époque le paysage avait leur préférence et que ces activités se déroulaient en  plein air. Degas nous offre une 
Course de  gentlemen (1862) tandis que Renoir et Sisley représentent des régates, à  Argenteuil et à Molesey (1874). Daumier prend le contrepied de ses confrères  avec des dessins tels que 
Un  vainqueur de steeple-chase (1845) ou encore
 Continuation de l'amélioration des chevaux et  de la détérioration des jockeys (1859). Voyant l’intérêt du sport  pour le comportement de leurs employés, les industriels encouragèrent sa  pratique avec des disciplines moins élitistes tels que le football, le rugby,  le cyclisme et même la boxe. Ceux-ci n’étaient pas toujours bien identifiés  puisque George Oberteuffer intitule une toile
 Le  Foot-Ball (1906) alors qu’il s’agit  manifestement d’un match de rugby ! La nature des sports avec leurs  exigences d’entraînement, leurs relations interindividuelles, le  travail en équipe, intéressent aussi les artistes qui représentent les sportifs  en plein effort comme le font Emile Friant (
La  Lutte, 1899), Monet (
Les  Patineurs à Giverny, 1899), Signac (
Vélodrome Buffallo, 1899) ou encore Metzinger (
Au vélodrome, 1912).
Chacun sait que pour Coubertin, le rôle des femmes aux Jeux  olympiques était de «couronner les vainqueurs». Ces dernières ne  l’entendaient pas ainsi et développèrent la pratique de certains sports comme  le hockey sur gazon, le golf, le tennis. De spectatrices elles devinrent peu à  peu des adeptes de la plupart des sports non violents, tels le patinage, le  ski, la bicyclette. 
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