EDVARD MUNCH. Un  poème de vie, d’amour et de mort. Après Akseli Gallen-Kallela en 2012 (Lettre n°337) et Âmes sauvages en 2018 (Lettre n°457), le musée d’Orsay présente une nouvelle exposition consacrée à un  peintre nordique, et pas le moindre, Edvard Munch (1863-1944), connu du grand  public grâce à une œuvre devenue iconique, Le  Cri (1893). Déjà, en 2010, la Pinacothèque de Paris avait intitulé une de  ses expositions Edvard Munch ou « L’Anti-Cri » (Lettre n°314) pour montrer que l’œuvre  de cet artiste ne se réduit pas à ce seul tableau. Avec une cinquantaine de  peintures majeures et autant de dessins et de gravures, nous avons une véritable  rétrospective de la carrière de Munch, qui se déroule sur une soixantaine d’années.   
Le parcours ne suit pas exactement un ordre chronologique  mais se construit sur le principe du cycle, qui a joué un rôle clé dans la  pensée et l’art de Munch. La première section évoque les débuts de la carrière  de cet artiste qui a appris le dessin et la peinture avec sa tante, Karen  Bjølstad, qui l’élève depuis le décès prématuré de sa mère. En 1885 il séjourne  à Paris grâce à une bourse d’études. Cela lui permet de se confronter aux œuvres  des naturalistes, appréciés par les peintres norvégiens, et d’emprunter aux  impressionnistes leur facture rapide et leur traitement libre des couleurs.  Finalement, c’est le portrait qui a sa préférence comme le montre ceux exposés  dans cette salle. C’est à cette époque que Munch écrit qu’il veut « un art  qui nous prend et nous émeut, un art qui naîtrait du cœur ». C’est ce qu’expriment  les trois tableaux de la section suivante, Désespoir.  Humeur malade au coucher du soleil (1892) ; Puberté (1894-1895) et L’Enfant  malade (1896), réminiscence de la mort précoce de sa sœur aînée.
La troisième section évoque ce que Munch appellera La Frise de la vie, à savoir la  présentation de ses toiles en les regroupant par principaux motifs. On y voit  des tableaux sur les thèmes de la plage (Danse  sur la plage, 1899-1900), du baiser (Le  Baiser, 1897), du vampire (Vampire  dans la forêt, 1924-1925), de la mort (La  lutte contre la mort, 1915) et, bien sûr, Le  Cri dont on voit la version lithographique de 1895. On retrouve ces thèmes  dans la section suivante, « Les vagues de l’amour », où viennent en  contrepoint les sentiments de jalousie ou d’angoisse, et la séparation. ...  (Lire la suite).