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Lettre n° 548
du 25 mai 2022
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THÉÂTRE

 
 


Photo Bernard Richebé

 

BERLIN BERLIN de Patrick Haudecœur et Gérald Sibleyras. Mise en scène José Paul. Décor Édouard Laug. Lumière Laurent Béal. Avec Anne Charrier, Maxime d’Aboville, Patrick Haudecœur, Loïc Legendre, Guilhem Pellegrin, Marie Lanchas, Claude Guyonnet, Gino Lazzerini.
Impossible de passer à côté de la nouvelle pièce de Patrick Haudecœur et Gérald Sibleyras et, pourtant, cette fois, son contexte historique est dramatique : Août 1961, date fatidique de la construction du mur de Berlin, comme en témoigne le super décor d’Édouard Laug.
Dans la ville coupée en deux, personne ou presque ne tente l’évasion vers l’ouest. Personne ? Rien n’est moins sûr. Emma Keller (Anne Charrier) est bien décidée à tenter l’exploit avec Ludwig, son fiancé (Patrick Haudecœur). Aide soignante, elle n’entre pas par hasard au service de Werner Hofmann (Maxime d’Aboville) pour s’occuper de sa maman grabataire mais encore très lucide. Un ancien patient lui a confié l’existence d’un passage secret dans l’appartement menant dans les caves. Reste à le localiser et à forer quelques trous pour s’évader. Mais le projet est voué à une succession d’imprévus. Werner Hofmann ne tarde pas à tomber amoureux d’Emma et surtout à lui dévoiler être un agent de la Stasi. L’infirmier de la maman (Loïc Legendre) est lui aussi un souci de taille. Il révèle assez vite être un agent de l’ouest. Si Emma reste pourtant très déterminée malgré le risque de finir, au mieux, en Sibérie, Ludwig, plus timoré et pas très futé, est de moins en moins chaud…
Bref, tous les ingrédients pour tisser un drame politique seraient là sans l’imagination et le sens de l’humour des deux auteurs et de l’incontournable José Paul pour en faire la meilleure pièce comique de l’année. ... (Lire la suite).





 
      SPECTACLES

 
 


Photo Manuelle Toussaint

 

TOUS LES MARINS SONT DES CHANTEURS de François Morel, Gérard Mordillat, Antoine Sahler. Chansons Yves-Marie Le Guilvinec adaptées et réarrangées par François Morel, Gérard Mordillat, Antoine Sahler. Avec François Morel, Gérard Mordillat ou Romain Lemire, Antoine Sahler, Amos Mah, Muriel Gastebois. Et la chorale éphémère Les Fouphonix.
Yves-Marie Le Guilvinec !  Le patronyme renvoie sans conteste à la Bretagne et ses falaises battues par l’océan, dernière vision emportée par les équipages partant pour des mois vers Terre-Neuve ou Saint-Pierre, parfois sans retour.
Des chansons écrites par le marin Le Guilvinec, disparu en mer le 17 mai 1900 à l’âge de trente ans, François Morel en aurait découvert douze dans La Cancalaise, une brochure de 1894, à la faveur d’un vide-grenier à Saint-Lunaire. De là à restaurer et remettre en musique les textes à moitié effacés, il n’y avait qu’un pas. Il fallait sortir de l’oubli le poète disparu. Un conférencier s’en charge avec entrain, venu tout spécialement célébrer l’anniversaire de sa mort pour la première, un 17 mai, quelle coïncidence !
Avec traits d’esprit et plaisanteries à foison, François Morel et ses trois musiciens chantent les œuvres restaurées, entrecoupées par le récit de la vie de son auteur que Romain Lemire, passionné par son sujet, conte dans le détail, à grand renfort de vidéos. Vrais petits bijoux d’humour et de poésie, les paroles dépeignent les premiers pas du métier comme moussaillon puis comme matelot, livrent la solitude inquiète des femmes, « l’œil rivé sur l’horizon », ou l’angoisse des enfants qui tremblent quand sonne le glas… ... (Lire la suite).


 


Photo Alejandro Guerrero

 

EGO SYSTÈME, le musée de votre existence. Texte et musique Raphaël Callandreau. Mise en scène Nicolas Guilleminot. Chorégraphie Johan Nus. Lumières Patricia Luis-Ravelo. Avec Adrien Biry-Vicente, Marie Glorieux, Vincent Gilliéron, Cloé Horry, ou Jeanne Jerosme.
Alban a quitté le cabinet d’architecte et son associé qui « décidait de tout et s’attribuait tous les mérites ». Depuis six mois, il ne fait rien d’autre que retaper gratis une maison ! A-t-on jamais vu garçon plus perdu ? : « J’ai aperçu de la lumière, alors je suis entré », chante-t-il. Et il se retrouve dans une soirée, accueilli par Vincent, Licia et Camomille, la spécialiste du gâteau « chargé ». Elle a malheureusement oublié de bien mélanger tous les ingrédients. Résultat, Alban plane et se retrouve plongé dans le musée de son existence où l’attend la guide-Licia pour un retour sur sa vie. Et elle défile cette vie, passant au crible ses trente-deux ans, face aux principaux acteurs de son existence. Même s’il n’a duré que deux minutes, ce « voyage » salutaire le fera revenir à l’essentiel…
Comment mettre en scène semblable argument ? Nicolas Guilleminot choisit la façon la plus originale mais aussi la plus ardue, stimulé par la pluridisciplinarité des artistes. Dans une chorégraphie digne des Producteurs (n°543), et pour cause, Adrien Biry-Vicente, Marie Glorieux, Vincent Gilliéron et Cloé Horry dansent et se contorsionnent tout en chantant à capella, galvanisés par un excellent choix de partitions de tous les styles et époques. ... (Lire la suite).



 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 


Photo Pep Daudé


 

GAUDI. Les expositions sur des architectes sont souvent frustrantes car on ne voit que des dessins, photographies ou maquettes de leurs œuvres. Dans le cas d’Antoni Gaudi (1852-1926) c’est différent car il ne se contenta pas de construire des « casas » ou des églises mais également de les meubler. La présence de ce mobilier en tout genre tout au long du parcours rend celui-ci aussi agréable qu’instructif.
Dès l’entrée, on est confronté à un grand ensemble de boiseries pour le vestibule d'un appartement de la Casa Milà (1906-1910), dans le plus pur style de l’art nouveau. Après cette introduction, le parcours nous montre tout d’abord « Gaudi à l’œuvre » avec des vidéos, des moulages, des livres d’architectures, des dessins et des photographies. Dans une vaste salle les commissaires évoquent l’atelier et la bibliothèque de Gaudi et, plus loin, sa formation à l'École provinciale d'architecture de Barcelone et ses premiers projets. On raconte qu’au moment de la remise du diplôme, le directeur se serait écrié : « C'est un génie, ou un fou ! ». De conditions modestes, issu d’une famille de chaudronniers de Reus, la seconde ville de Catalogne, dont il se revendiquera pour son approche pratique de l’architecture, Gaudi cesse toute relation avec son école et se met au service de différents architectes. Il travaille ainsi avec Joan Martorell pour la restauration de la façade de la cathédrale de Barcelone. Cette rencontre est fondamentale pour la carrière de Gaudi car Martorell est l’architecte qui connaît le mieux les innovations à l’étranger et le plus brillant de Barcelone. C’est également lui qui mettra son jeune confrère en relation avec le marquis de Comillas et Eusebi Güell, qui deviendront ses principaux clients.
Justement, la section suivante, « Barcelone », nous rappelle le contexte historique. La ville s’est enrichie grâce au commerce colonial et aux nouvelles industries comme le textile. Un projet urbanistique prévoit la construction de grandes demeures le long de larges avenues comme le Passeig de Gràcia. Ce projet oublie la population plus modeste, anarchiste et anticléricale, qui recherche une identité mettant en avant la langue et les traditions catalanes. Cela aboutit à des attentats à la bombe et aux émeutes de la Semaine tragique durant l'été 1909, dont Gaudi sort ébranlé. ... (Lire la suite).



 
 


Photo Spectacles Sélection


 

TOYEN. L’écart absolu. Après Prague et Hambourg, c’est au tour de Paris d’accueillir cette rétrospective comptant plus de 150 œuvres (peintures, dessins, collages et livres) venant de musées et de collections privées. Le commissariat français est assuré par Annie Le Brun dont on avait déjà apprécié le travail en 2014 avec « Sade. Attaquer le soleil » au musée d’Orsay (Lettre n°375).
Marie Čermínová (Prague 1902 – Paris 1980) pris le nom de Toyen d’après le mot français « citoyen ». Bien avant d’avoir lu l’utopiste Charles Fourier qui préconisait de s’éloigner des routes connues, Toyen pratique « l’écart absolu ». C’est ainsi qu’elle quitte sa famille à 17 ans pour rejoindre les milieux anarchistes et communistes, qu’elle abandonne au bout de quelques mois l’École des arts décoratifs, qu’elle rejoint les avant-gardes de l’Europe centrale, alors en pleine mutation dans tous les domaines artistiques et intellectuels, qu’elle participe au surréalisme international et ne cesse de dire qu’elle n’est pas peintre, une affirmation plutôt contredite tout au long des cinq parties du parcours !
Avec « Mirage (1919-1929) » on découvre les premières œuvres de Toyen qui vient de rencontrer sur une île croate le jeune peintre Jindřich Štyrský, lui-aussi en rupture de tout ordre établi. Leur collaboration durera jusqu’à la mort de ce dernier en 1942. Les premières œuvres exposées témoignent d’une certaine naïveté (Les Rois mages, 1925),  d’une attirance pour les spectacles en tous genres (Les Avaleurs d’épées, 1925 ; Le Cirque Conrado, 1925 ; Les Danseuses, 1925) et d’une joie de vivre (Le Paradis des noirs, 1925). Ce tableau témoigne, comme d’autres, et surtout ses croquis et, plus tard, ses illustrations d’ouvrages de Sade ou Pierre Louÿs, de son intérêt pour l’érotisme, une composante majeure de sa sensibilité.
Avec « La femme magnétique (1930-1939) », les motifs abstraits apparus dès ses débuts (Nature morte cubiste, 1923) sont de plus en plus présents dans ses toiles avec une touche d’érotisme et surtout de surréalisme. C’est manifeste avec des peintures telles que Le Spectre jaune (1934), Le Reste de la nuit (1934) ou encore La Dormeuse (1937) ... (Lire la suite).



 
 


Photo F. Doury

 

JUIFS ET MUSULMANS. De la France coloniale à nos jours. Comment traiter un tel sujet dans une exposition ? On le conçoit plus en termes d’ouvrage historique, voire de colloque, qu’en parcours des vastes salles du Palais de la Porte dorée. Pourtant, Benjamin Stora, commissaire principal, et ses deux associés, Karima Dirèche et Mathias Dreyfuss y parviennent à grand renfort d’œuvres d’art, de documents historiques, d’audiovisuels et de panneaux didactiques d’une grande clarté. Il n’est pas aisé de rendre compte en détail d’une telle manifestation qui se déroule, après un avant-propos, en cinq grandes étapes. « I - 1860-1914, ensemble mais différents dans la société coloniale ; II - 1914-1939, engagés dans le projet impérial français ; III - 1939-1945, le chaos de la guerre ; IV - 1945-1967, nouveaux états, nouveaux destins ? ; V - 1967 et après, éloignement et oubli. Vers d’autres destins. »
Les relations entre les communautés juives et musulmanes sont complexes et évoluent au fil des ans en fonction des événements mondiaux. Après avoir partagé les mêmes langues et la même culture pendant près d'un millénaire, les juifs et les musulmans du Maghreb voient leurs destins collectifs bouleversés par la colonisation française. La conquête violente de l'Algérie (1830), puis la mise sous protectorat de la Tunisie (1881) et du Maroc (1912) transforment les sociétés maghrébines sur le plan religieux, politique, économique et culturel. Avant la conquête de l’Algérie, on compte en France 70 000 juifs, soit 0,2% de la population, citoyens depuis 1791. Leur culte est reconnu depuis 1808 (décret de Napoléon) comme l’un des trois cultes professés par les français aux côtés du catholicisme et du protestantisme. Rien de pareil pour l’islam qui ne compte alors qu’un millier de fidèles.
En 1870 le décret Crémieux octroie collectivement aux 35 000 « indigènes » juifs d’Algérie, mais pas aux musulmans, la citoyenneté française, créant une première fracture et générant un antisémitisme chez les européens d’Algérie. Il n’en sera pas de même plus tard pour la Tunisie et le Maroc où juifs et musulmans resteront des « indigènes ». ... (Lire la suite).


 

 
 
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