MON ÂGE D’OR. Texte écrit, chanté et interprété par Nathalie Akoun. Mise en scène Olivier Cruvelier. Avec Vincent Leterme (piano), Laurent Valero (violon).
Saltimbanque ! Il est des appels comme ça qui vous tiennent si intensément au corps et à l’esprit qu’il est recommandé de ne pas leur résister, pour pouvoir les raconter plus tard. À plus forte raison lorsque, dès la première colonie de vacances, les petits cailloux semés sur le sentier de l’enfance mènent tous au théâtre, aux chansons en résonance, au bonheur sans partage qu’on partage justement avec les complices de toujours, au piano, au violon, à la flûte, avec qui on crée les conditions de ses rêves. Ce ne sont pas des faire-valoir, ces instruments et leurs virtuoses, Vincent Leterme et Laurent Valero, ils impriment le ton, le rythme, le pétillement de l’humour.
Et comme il s’agit de donner à voir et à entendre ce qui relève de l’intimité chaleureuse de toute une vie, on va se lover dans les souvenirs du passé qui déteignent si délicieusement sur le présent. Nathalie Akoun nous prend par la main et par la voix pour nous promener dans la foule joyeuse de la Fête de l’Huma sur les épaules de son père, la papille émoustillée par le hot-dog traditionnel, pour recréer la fresque des chanteurs des époques successives. Et nous chantonnons à mi-voix avec elle Maxime Leforestier et Boris Vian, Barbara et Guy Béart. Les premières amours se poétisent avec Serge Rezvani et Julien Clerc. Et l’on rit malicieusement avec le père, on goûte aux friandises des grands-mères, on entre tout ému sur les talons de Nathalie dans les couloirs du conservatoire. ... (Lire la suite)

MARC RIBOUD, histoires possibles. Le Musée national des Arts asiatiques - Guimet rend un vibrant hommage au photographe Marc Riboud (1923-2016) à travers une sélection d’environ 200 photographies prises entre 1942 et 2006. Après une première dation de ses meilleures photos au Musée national d’Art moderne, l’intégralité de son œuvre, soit plus de 50 000 photographies (négatifs, diapositives, épreuves sur papier), entre en 2016 dans les collections du musée, rejoignant les donations de son frère Jean et de sa belle-sœur Krishna Riboud (Lettre n°320).
Pour ses 14 ans, son père offre à Marc, garçon timide, un Vest Pocket Kodak, que l’on voit ici, en lui disant : « Si tu ne sais pas parler, tu sauras peut-être regarder. » En parcourant l’exposition on voit que Marc Riboud savait regarder ! S’il se considère plus comme un photographe que comme un journaliste, il rejoint néanmoins, en 1953, l’agence Magnum, fondée par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson qui lui conseillent de faire des reportages à l’étranger. Il quittera l’agence en 1979, tout en conservant des liens amicaux.
Le parcours de l’exposition, chronologique, nous montre des photographies qu’il a prises dans les nombreux pays qu’il a visités, sur tous les continents, même s’il a privilégié l’Asie et tout particulièrement la Chine.
Parmi ses toutes premières photos, au milieu de ces vues de la France d’après-guerre : bidonville, appel de l’abbé Pierre, promeneuses élégantes avenue de l’Opéra,  on remarque surtout Le Peintre de la Tour Eiffel (1953) qui fit le tour du monde et lui ouvrit les portes de l’agence Magnum. Robert Capa l’envoie alors faire un long séjour en Angleterre en 1954, pour parachever sa formation, « voir les filles et apprendre l’anglais ». ... (Lire la suite et voir le parcours).