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Lettre n° 485
du 18 septembre 2019 |
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Nos sélections de la quinzaine |
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THÉÂTRE
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Photo Fabienne Rappeneau
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MADAME PYLINSKA ET LE SECRET DE CHOPIN de Eric-Emmanuel Schmitt. Mise en scène Pascal Faber avec Eric-Emmanuel Schmitt et Nivolas Stavy au piano.
Le Schiedmayer, piano d’étude au son rébarbatif, aurait pu étouffer dans l’œuf la vocation de l’enfant de neuf ans si, un beau jour, sa tante Aimée n’avait pas fait vibrer l’instrument en caressant le clavier de ses doigts experts. L’émotion éprouvée à l’écoute du Nocturne n°1 opus 9 fut intense, « l’épiphanie d’une manière d’exister différente ». Chopin, évidemment, se blottit pour toujours dans le cœur de l’enfant.
Sur scène, Eric-Emmanuel Schmitt donne vie à son récit musical autobiographique publié chez Albin Michel en 2018. Il raconte ses années d’études au piano et son insatisfaction face aux œuvres d’un Dieu qui lui résiste. Sa rencontre avec Madame Pylinska, une professeure de piano polonaise excentrique à l’enseignement peu banal, est déterminante. Toutefois, cueillir les fleurs sans faire tomber la rosée, faire des ronds dans l’eau, observer l’effet du vent dans les arbres, ceci durant des semaines avant de poser enfin les mains sur le clavier, aurait découragé les plus enthousiastes. Mais le jeune homme s’y plia, déterminé à avoir raison de la frustration de ne pouvoir maîtriser préludes, polonaises, études et autres concerti du maître. Il entreprit ainsi la quête du « secret de Chopin ». ... (Lire la suite).
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Photo Lot
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ENTRETIENS D’EMBAUCHE ET AUTRES DEMANDES EXCESSIVES. Texte d’Anne Bourgeois. Mise en scène de l’auteure avec Laurence Fabre et la présence vocale de Fabrice Drouelle.
« Il faut avoir les notes qui vont avec les rêves ». Des mots qui tuent lorsque la confiance en soi est loin d’être le point fort d’une fillette de huit ans et demi ! Mais que répondre à cette question primordiale posée par la maîtresse sur son avenir lointain : « que veux-tu faire plus tard ? » ? La petite phrase assassine assénée par l’autorité éducative par excellence trottera longtemps dans la mémoire de la jeune femme trop empathique qu’elle est devenue, comme un frein à son ambition d’enfant.
Mais elle se bat cette jeune femme à la recherche d’un emploi, face à la vie professionnelle qui s’ouvre devant elle à vingt ans, avec tous les espoirs qui vont avec mais qui fondent comme neige au soleil avec le poids de l’âge. Que représentent la sollicitude bienveillante de Solange, la conseillère de Pôle-emploi, les multiples stages de formation ou les programmes de reconversion face aux questions biaisées tellement pernicieuses lors des entretiens d’embauche qui font tomber la candidate la plus déterminée ? Respectant comme elle le sent le code vestimentaire, notre « demandeuse » hésite entre répondre ce que son interlocuteur souhaite entendre ou lui asséner ce qu’elle pense réellement. ... (Lire la suite).
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Photo Caroline Stefanicci
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DANSER À LA LUGHNASA de Brian Friel. Mise en scène Gaëlle Bourgeois. Avec Nicolas Bresteau, Emilie Chesnais ou Caroline Stefanucci, Bruno Forget, Pauline Gardel, Vincent Marguet, Céline Perra, Jennifer Rihouey, Mathilde Roehrich.
Des cercles concentriques, matérialisés par divers objets sur le plateau, tracent un enfermement dont chacune des cinq femmes cherche ou a cherché à s’abstraire, que chacun des trois hommes a fui. Le plus jeune d’entre eux, Michael, vient témoigner, comme un récitant en front de scène, des événements dont il a été jadis partie prenante à la mesure de son jeune âge d’alors. Enfant unique choyé par sa mère et ses quatre sœurs qui l’entourent, jusqu’à l’étouffer de leur tendresse explosive, il rêve de fuite au travers des cerfs-volants qu’il construit malhabilement en les décorant de figures de masques grimaçants, métaphore du malaise ambiant qu’il ressent sans savoir l’expliquer. Dans cet univers aussi asphyxiant et hystérique que joyeux et débridé, les hommes adultes apparaissent écartelés. Oncle Jack, prêtre missionnaire au bord de la mort, perd la tête et ses mots, revit les rituels flamboyants qui ont rythmé son existence africaine. Gerry, délicieux matamore, passe et repasse en météore dans la vie de Christina et de Michael, ce fils né de leurs rapides amours, auquel il multiplie les promesses de cadeaux. Les quatre autres sœurs dessinent une palette variée de la condition des femmes irlandaises des années 30, Kate l’aînée pieuse et pudibonde est le censeur des comportements indécents, Maggie rêve de musique et de danse, Agnès lit des romans à l’eau de rose et bougonne dans son rôle domestique, Rose la benjamine explose de vitalité incontrôlée. Des femmes frustrées d’amour et de danse, qui voudraient aller au bal de la Lughnasa, quitte à braver les regards d’opprobre d’un village peu enclin à accepter de telles indépendances revendiquées. ... (Lire la suite).
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Photo Patrick Berger
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MACBETH (the notes) d’après Shakespeare. Adaptation et écriture Dan Jemmett et David Ayala. Mise en scène Dan Jemmett. Avec David Ayala.
Macbeth, une histoire de sang et de folie, d’extravagance, « un récit plein de bruit et de fureur raconté par un idiot, et puis qu’à un moment, on n’entend plus et qui ne signifie rien ». À l’image de cette démesure, le metteur en scène, seul sur le plateau déserté à l’issue de la répétition, relit et commente les notes qu’il a prises, en se livrant au jeu de massacre des comédiens et autres techniciens qui ont trahi sa vision de la pièce. Chacun en prend pour son grade, gestes et intonations après une louange formelle sont caricaturés à l’envi, rien ne trouve grâce aux yeux de cet apôtre du « corps transgressif de la distorsion », pour qui seul compte le « tempo tempo tempo ». Émaillant ses propos de métaphores contemporaines, de références picturales et cinématographiques, de mimes dans l’outrance, d’attaques contre le public et les critiques, il se lance dans une « représentation » très personnelle de ses attentes, franchissant les actes, jouant en halo les monologues de Shakespeare, singeant les acteurs, dévidant le fil explicatif de l’intrigue. Le portier ivre titube, les roulettes de la maquette grincent, la cloche sonne faux et lady Macbeth se pâme. La folie et le sang envahissent peu à peu l’obscurité terrifiante de l’espace et des paroles. ... (Lire la suite).
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Photo Lot
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ANNA ATTEND L’AMOUR de Vincent Fernandel et Elisa Ollier. Mise en scène Samuel Sené. Avec Elisa Ollier.
Elle l’avait aperçu au beau milieu de la caserne, empoignant un carton d’emménagement malgré son corps gracile et, en l’observant, elle avait pensé qu’elle aurait voulu être un carton. Anna et Jordan n’avaient pas encore seize ans, deux adolescents face à un premier amour. Il lui avait donné le gout de la Bretagne, de la mer et de l’amour. Il avait une façon de poétiser tout qui la faisait rêver, leur destin se devait d’être intimement lié. Anna s’était alors acharnée à fuir une famille nocive et à extirper Jordan de la sienne qui l’était tout autant. Mais dans cette fuite, il avait lâché la corde, tombant du troisième étage. Depuis, déjà mort ou encore un peu vivant, Jordan « est porté disparu » et Anna a décidé de quitter la vie et son injustice.
La brève existence d’Anna, de son adolescence à sa mort, est le thème de cette pièce sombre et poignante. Elle révèle la fragilité d’une enfant élevée dans un milieu familial toxique, berceau des peurs et des obsessions vécues et terreau des névroses qui conduisent à la folie. ... (Lire la suite).
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SPECTACLES
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Photo Cl. Masse
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UNE VIE DE PIANISTE de Agnès Boury et Paul Staïcu. Mise en scène Agnès Boury. Avec Paul Staïcu.
Paul Staïcu avait trois ans et demi lorsque sa mère Irina, professeure de piano, lui posa les mains sur le clavier, l’air de rien. Puis la « Ceauseschool » prit le relais des leçons maternelles. En 1984, à Bucarest, on préconisait l’excellence à la russe. « Compromettre la joie de vivre par la terreur » était la politique. La méthode, dite de l’entonnoir, était la pratique. Sortir vainqueur de cet écrémage, l’obligea à devenir « un sportif de haut niveau du bout des doigts aux poignets ». Mais à la radio puis à la télévision, soufflait un vent de liberté, un ailleurs chaque jour rêvé. Entre les cours de musique classique à l’école et la pratique du jazz en douce à la maison, Paul perfectionna son art.
« Vous n’avez pas idée de ce que représente la France pour ceux qui l’aiment de loin » confie-t-il à son auditoire. Deux ans plus tard, événement exceptionnel, les Staïcu père et fils obtinrent en même temps un visa pour sortir du pays. Ils choisirent alors la liberté, ironie du sort, à un moment clé de l’histoire. La suite est digne d’un artiste en exil…
Entre deux extraits ou morceaux classiques ou modernes, Paul Staïcu relate l’histoire rocambolesque de « sa vie de pianiste » et le long tunnel qu’il lui fallut parcourir pour devenir ce qu’il est aujourd’hui, à raison de 28 heures d’exercices hebdomadaires pendant quarante-huit ans, et il est passionnant. ... (Lire la suite).
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EXPOSITIONS ET SITES
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Photo © Allison Chipak
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LA COLLECTION ALANA. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne. À l’exemple de Nélie Jacquemart et Édouard André qui ont créé une extraordinaire collection comprenant plus de 5 000 pièces, dont les œuvres italiennes constituent le fleuron, Álvaro Saieh et Ana Guzmán, dont la contraction des deux prénoms donne Alana, ont rassemblé la plus importante collection de peintures italiennes du XIIIe au XVe siècle en mains privées. Ces collectionneurs américains poursuivent aujourd’hui leur quête de chefs-d’œuvre d’art italien avec des tableaux des XVIe et XVIIe siècle. C’est la première fois qu’ils font découvrir au public leur extraordinaire collection.
Le parcours de l’exposition, dans une scénographie très réussie d’Hubert le Gall, commence avec une salle surchargée de tableaux, comme c’était l’habitude dans les Salons jusqu’au XIXe siècle. En effet, c’est ainsi que leurs propriétaires présentent chez eux leur collection. Dans cette première salle nous avons, à droite et au fond, un panorama d’œuvres du XIV et XVe siècle et, sur le mur de gauche, des tableaux essentiellement du XVIe siècle. Si les fonds d’or des premiers sont dans la continuité du style gothique, on y trouve déjà les innovations stylistiques propres au Trecento et au Quattrocento, en particulier l’attention nouvelle portée aux figures.
Le parcours se poursuit ensuite de manière chronologique. Dans la section 2, on trouve des peintures et sculptures du XIIIe et XIVe siècle réalisées par des maîtres de Florence, Pise et Sienne. On remarque tout particulièrement une Vierge à l’Enfant en majesté par le Maître de la Madeleine (vers 1285-1290) et un tableau s’inspirant de l’art byzantin, Huit scènes de la vie du Christ (Troisième quart du XIIIe siècle) par un peintre romain du XIIIe siècle.
Vient ensuite la section la plus saisissante de l’exposition, consacrée à « La Première Renaissance Florentine ». ... (Lire la suite).
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Photo © CNAC/MNAM - Jean-François Tomasian
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DUFY AU HAVRE. Né au Havre en 1877, Raoul Dufy conserve toute sa vie un profond attachement à sa ville natale. Lors d’une permission durant la Première Guerre mondiale, il fait promettre à son épouse Émilienne, née à Nice, de ne « jamais oublier le Havre ». C’est pourquoi le MuMa est riche d’un fond d’œuvres de Dufy comptant 128 numéros dont 70 légués directement au musée par Mme Dufy en 1963. Si la présente exposition puise dans ce fond pour cet hommage à Dufy, elle fait également appel aux grandes institutions nationales, à d’autres musées de province ainsi qu’à des institutions étrangères et des collectionneurs privés. Ainsi, tout en mettant l’accent sur des sujets en relation avec Le Havre, nous avons une vue d’ensemble de la carrière du peintre, de son évolution au fil des ans et de ses recherches sur la question de la lumière et de la couleur.
Si le parcours manque de clarté dans ces espaces largement ouverts de tous côtés, en revanche il aborde avec précision les différents styles et motifs de Dufy, sans trop se soucier de la chronologie. Un grand panneau nous montre un ancien plan du Havre avec les lieux où Dufy a posé son chevalet, parfois en compagnie d’un autre havrais, Othon Friesz, ou de son ami Albert Marquet. Si Dufy connaît intimement sa ville natale, celle-ci lui apporte ce dont le peintre a besoin, selon lui, à savoir « une certaine qualité de lumière, un scintillement, une palpitation aérienne qui baigne ce qu’il voit ».
Quelques tableaux évoquent les débuts de Raoul Dufy. En premier lieu, Fin de journée au Havre, peint en 1901 dans un contexte social agité. C’est un tableau réaliste montrant des charbonniers épuisés quittant leur labeur. C’est avec ce tableau ambitieux que Dufy fait ses débuts à Paris au Salon des Artistes Français. Sa Fillette assise, peint vers 1898-1900, témoigne déjà de sa grande maîtrise de moyens et d’un sens aigu de la psychologie du modèle.
Les sections suivantes nous montrent comment Dufy s’imprègne des grands courants picturaux de son époque.... (Lire la suite).
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THÉÂTRE |
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CONCERTS
(musique classique) |
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CONCERTS
(sauf musique classique) |
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Spectacles Sélection
13 chemin Desvallières
92410 Ville d'Avray |
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