DORA MAAR. C’est la première grande rétrospective présentée dans un  musée national, puis au J. Paul Getty Museum de Los Angeles et à la Tate Modern  à Londres, consacrée à cette artiste. Décrite trop souvent comme la « Maîtresse  et la muse de Picasso », Dora Maar (1907-1997), née Henriette Théodora  Markovitch, est enfin reconnue comme une artiste à part entière, non seulement  en tant que photographe mais aussi en tant que peintre. Plus de 400 œuvres et  documents provenant de 80 prêteurs institutionnels et particuliers permettent d’apprécier  les talents multiples de cette femme aux origines slaves, qui a passé son  enfance en Argentine, où son père, architecte, avait fait carrière. 
En 1923 elle s’inscrit à l’École  des arts appliqués pour femmes, autrement appelé « Comité des dames ».  Elle y apprend la peinture et fait la connaissance de Marianne et Marie-Rose  Clouzot, cousines d’Henri-Georges Clouzot, qui s’en souviendra pour un  personnage de son film Quai des Orfèvres (1947). Néanmoins elle suit des cours de photographie à l’Académie Julian ainsi  qu’à l’École technique de photographie et de cinématographie de la Ville de  Paris. On le voit, elle a une formation artistique variée qui lui servira tout  au long de sa vie.
Le parcours de l’exposition,  après une brève introduction sur les débuts parisiens de « Dora Markovitch »  relatés ci-dessus, se déroule en six étapes bien distinctes, selon un ordre  chronologique. Au début de sa vie professionnelle, Dora Maar choisit la  photographie et publie ses premiers clichés en 1930. Elle s’associe avec Pierre  Kéfer, directeur artistique et décorateur de cinéma, pour créer la « Kéfer  - Dora Maar », un studio de photographie. De 1930 à 1939 elle réalise des  photographies de mode et d’architecture, des travaux publicitaires (on parle  alors de « réclames »), des portraits et des nus.  ...  (Lire la suite).