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Lettre n° 465
du 31 octobre 2018
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THEATRE

 
 


Photo
Charlotte Spillemaecker

 

HARD. D’après la série Hard de Cathy Verney. Mise en scène Nicolas Briançon avec François Vincentelli, Claire Borotra, Nicole Croisille, Charlie Dupont, Stéfan Wojtowicz, Isabelle Vitari, François Marielle, Dany Verrissimo-Petit, Sarah Gellé.
Sophie Rousseau vient de perdre à 39 ans l’homme de sa vie et le père de ses enfants. Le ciel lui tombe sur la tête lorsque qu’elle apprend qu’elle hérite d’une entreprise pour le moins spéciale. Loin d’être une société de transport de marchandises comme le lui avait laissé entendre son mari, celle-ci s’adonne à la production de films X. Le film porno se révélant peu lucratif, Alexandre a investi dans le porno sur Internet. Élevée dans une famille catho, très BCBG, Sophie réagit tout d’abord par un « vade retro satanas » sans appel. Mais Louise sa belle-mère, Pierre, cheville ouvrière de la société « Soph-x », et Lucile, sa meilleure amie, avocate d’Alexandre, lui apprennent que l’industrie du film porno étant en berne, Alexandre a hypothéqué leur maison pour investir les fonds dans une nouvelle cible : Internet !
... (Lire).


 


Photo Julien Jovelin


 

CAMILLE CONTRE CLAUDEL. Texte et mise en scène Hélène Zidi avec Hélène Zidi, Lola Zidi.
Elle avait vingt ans. Elle voulait pétrir la terre, modeler le plâtre, sculpter le marbre, devenir en un mot le meilleur sculpteur de son temps, la première sculptrice de ce rang, un art cependant « plutôt fait pour les grandes barbes ». Elle en avait la passion et le talent, trop sans doute. En face d’elle, Auguste Rodin, le monstre sacré, observait avec un intérêt croissant le génie de sa muse et ses charmes qu’il exploita sans vergogne, promettant un mariage qu’il ne conclut jamais, pris dans les filets de l’acariâtre Rose Beuret, la maîtresse en titre. Elle eut contre elle, des artistes trop médiocres pour créer mais assez fourbes pour lui voler ses idées et copier ses œuvres et un frère plus absorbé par sa profession voyageuse que par la folle excentricité de sa sœur. Cette « folie », il l’étouffa avec la complicité du médecin de famille et d’une mère indigne. Camille avait pourtant pour elle un père aimant qui l’encouragea dans sa voie mais ne put, par sa mort, empêcher l’inéluctable. L’inéluctable, ce furent les barreaux de l’asile où Paul et sa mère firent enfermer Camille durant trente ans. ... (Lire).


 


Photo Richebe


 

LE VIEUX JUIF BLONDE. Texte d’Amanda Sthers, sous le regard de Volker Schlöndorff avec Camille Razat, et Stanislav Makovsky (violoncelle).
Sors de ce corps, Joseph Rosenblatt ! du corps de Sophie, la blonde jeune fille de 20 ans, qui se débat dans la douleur de son hystérie schizoïde, autrement dit fait vivre en elle les personnalités multiples de sa dissociation mentale. Elle s’attife d’un informe manteau sans âge, peut-être celui du vieillard de 77 ans qui la hante ? « Je suis une surface », se plaint-elle. Comment vivrait-elle sereinement en se sentant vieille dans un jeune corps ? « Qui suis-je ? ». Identité refusée et terrible mal de vivre, donc. Pourquoi a-t-elle choisi un Juif, dont elle éprouve la malédiction millénaire, les coups endurés à chaque gifle que son agressivité et son insolence suscitent de la part de son entourage ? « Même les nazis ne m’ont jamais fait ça, tu es un monstre ! », répète-t-elle en leitmotiv, en se recroquevillant sur le sol jonché de feuilles mortes.
L’adolescente est très perturbée, certes, mais par qui, par quoi ? Par sa mère qu’elle déteste et singe en fausset nasillard ? Par sa grand-mère qui répète ses questions d’une voix de crécelle ? Par son père si indifférent, dont elle quémande et espère le geste de tendresse salvatrice ? Autant de voix, et d’autres aussi, que Camille Razat imite à s’y méprendre. ... (Lire).


 


Photo
Hout Kov

 

L’ÊTRE OU NE PAS L’ÊTRE. Texte et mise en scène Mohamed et Oussamah Allouchi avec les membres de la troupe Les Voyageurs sans bagage François Binon, Barbara Borguet, Marie Darah, Mikael Di Marzo, Yassin El Achouchi, Fionakis, Rachid Hirchi, Mohamed Ouachen, Anaïs Tossings.
Richard III est dégoûté par le portrait exécrable que l’auteur britannique le plus prisé du royaume a brossé de lui. Il veut être beau et charmeur et non cet avorton difforme. Il prépare fébrilement quelques notes pour rectifier le texte et interrompt William confortablement installé devant le film « Shakespeare in love ». William le somme de suivre les changements qu’il a apportés au texte mais le dramaturge s’enferre. Le roi use alors de son pouvoir. Il ordonne à son fidèle Catesby de mettre Shakespeare au cachot.
Entre temps, Juliette recueillie par la reine Anne, apparaît. Richard n’est pas insensible à ses charmes et décide d’organiser un bal pour la séduire. Mais c’est le moment que choisit Romeo pour rentrer d’un voyage au Japon sensé lui faire oublier Rosaline, son amour perdu. ... (Lire).



 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 

Photo Courtesy of Sotheby’s

 

JEAN-MICHEL BASQUIAT. La Fondation Louis Vuitton, qui possède de nombreuses œuvres de Jean-Michel Basquiat (1960-1988), rend hommage à cet artiste pétri d’influences diverses par ses origines (Haïti et Porto Rico) et par son appétence pour les cultures les plus diverses. Loin d’être un « autodidacte sauvage », c’est un artiste qui fait son apprentissage par la fréquentation avec sa mère des grands musées new yorkais, regrettant que ses œuvres n’y soient pas accrochées !
Après celle du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2010 (Lettre n°320), la présente rétrospective, avec près de 120 œuvres prêtées par des Institutions et des collectionneurs du monde entier, nous donne un panorama très détaillé de l’œuvre de Jean-Michel Basquiat. Pour cela la quasi-totalité des salles du bâtiment conçu par Franck Gehry sont utilisées.
L’exposition commence par la réunion, pour la première fois, de trois têtes monumentales (Heads, 1981, 1982, 1983), comme autant de Vanités. Viennent ensuite des œuvres des années 1980-1982, réunies sous le titre « L’Atelier de la rue », pour rappeler que les rues de New York, que Basquiat avait choisies pour en faire son atelier, étaient aussi pour lui source d’inspiration, comme ce Sans titre (Car Crash) de 1980. De nombreux tableaux évoquent un thème cher à Basquiat, celui de la dualité, par exemple ce policier noir de Irony of a Negro Policeman (1981). ... (Lire).

 
 

Photo Courtesy of Ernst Ploil, Vienne

 

EGON SCHIELE. Parallèlement à l’exposition qu’elle consacre à Jean-Michel Basquiat, la Fondation Louis Vuitton présente une rétrospective, riche d’une centaine d’œuvres, d’Egon Schiele (1880-1918). Il n’y a aucun lien entre ces deux artistes nés à quatre-vingt ans d’écart si ce n’est leur anticonformisme et leur mort à l’âge de 28 ans.
Schiele est repéré très tôt par ses professeurs qui l’orientent vers l’Académie des beaux-arts de Vienne où il est admis en 1906, à seize ans. Néanmoins le conservatisme de cette institution l’impatiente et, en 1909, il doit quitter l’Académie qui le juge défavorablement dans la plupart des disciplines. En 1907 Schiele fait la connaissance de Gustav Klimt qui aura une influence décisive sur les œuvres de sa première période. C’est avec des dessins de cette période, qualifiée de « Ligne ornementale » (1908-1909) que s’ouvre la présente exposition.
Néanmoins, dès 1910, Schiele rejette le Jugendstil et la ligne ornementale pour développer, au fil d’une expérimentation incessante, un style expressif très singulier. Cette période de 1910-1911 est qualifiée de « Ligne expressionniste ». Les œuvres se caractérisent par les distorsions et les déséquilibres des figures, parfois anatomiquement impossibles. ... (Lire).

 
 

Photo © Artcurial

 

CAMILLE CLAUDEL, PAUL CLAUDEL : LE RÊVE ET LA VIE. A l’occasion des 150 ans de la naissance de Paul Claudel, le musée Camille Claudel présente une exposition consacrée au dialogue artistique entre Camille Claudel (1864-1943) et son frère Paul (1868-1955). Cécile Bertran, commissaire de cette exposition, a voulu montrer ainsi que Paul Claudel n’est pas seulement cet homme qui a fait interner sa sœur mais qu’il est aussi celui qui a défendu son œuvre.
Le parcours se divise en trois parties. La première, « Des années d’enfance à l’internement de Camille Claudel », retrace la trajectoire des deux artistes. Cela commence par « Les jeunes années (1864-1881) », marquées par les séjours chez la grand-mère maternelle dans l’Aisne, où Paul situe le cadre de l’acte III de La Jeune Fille Violaine, et par la vocation d’artiste de Camille, encouragée par Alfred Boucher (1850-1934), jeune sculpteur nogentais qui commence à connaître le succès à Paris. C’est lui qui la présente à son ami Auguste Rodin (1840-1917) dont elle deviendra l’une des praticiennes, son modèle, son inspiratrice, sa confidente et son amante.  Pendant ce temps Paul Claudel poursuit ses études au Lycée Louis-le-Grand et passe le concours du ministère des Affaires étrangères, tout en publiant Tête d’or, sous couvert d’anonymat. Le frère et la sœur voyagent ensemble à Londres où Camille introduit Paul dans les milieux artistiques tandis que ce dernier l’emmène à Paris dans les cercles symbolistes. ... (Lire).

 

 
 
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