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Lettre n° 458
du 4 juillet 2018
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THEATRE

 
 


Photo Claire Besse


 

FRANÇOIS D’ASSISE de Joseph Delteil. Adaptation Adel Akim et Robert Bouvier. Mise en scène Adel Akim avec Robert Bouvier.
La joie parfaite… celle qui habite François d’Assise, celui que l’on dira saint, mais qui est avant tout un homme pétri d’humanité, dans les désirs et le parcours d’une vie d’homme. Tout simplement. Joseph Delteil, qui écrivit le roman dont est adaptée cette mise en scène, se disait tout chargé de messes et de raisin, écrivant lentement, à la fortune du mot. Il écrivait encore : « J’aimerais que le dernier mot soit le même que le premier, le seul mot dont je rêve pour mon épitaphe « innocent »».
Le spectacle joué par Robert Bouvier et mis en scène par Adel Akim en est une magnifique illustration. Ce François d’Assise qu’ils nous donnent à déguster est merveilleusement païen au meilleur sens du terme, plein de verve luxuriante, de mots goûteux en bouche. Et François au soir de sa vie - au matin de sa nouvelle aventure de la mort, aurait-on envie de dire - sourit, la bouche pleine de frangipane, cette délicieuse friandise qui a accompagné et comme caractérisé toute sa vie. ... (Lire).


 


Photo Stanislas Liban


 

IL FAUT QU’UNE PORTE SOIT OUVERTE OU FERMÉE d’Alfred de Musset. Mise en scène Anne-Sophie Liban avec Anne-Sophie Liban et Matthias Fortune Droulers et en alternance Katia Miran et Vladimir Perrin.
Ils s’aiment mais peinent à l’avouer. Elle est coquette, il est maladroit. Ils se battent aux confins de l’insulte, sans éviter la violence physique, les vêtements arrachés, les cheveux sauvagement empoignés. A se demander pourquoi rendre si tortueux les aveux les plus simples. La porte en ombres chinoises matérialise la jalousie et la mauvaise foi, les faux départs et les vraies douleurs, jusqu’à ce que la violence de la vindicte se mue en assaut amoureux et vainqueur. De ce constat intemporel de la difficulté à accepter l’amour, que Musset donnait à voir en 1847, la mise en scène offre ici le tableau contemporain de deux bobos parisiens qui noient leur désœuvrement dans un badinage absurde, cruel et burlesque, qui conserve le texte authentique. ... (Lire).


 


Photo Bernard Richbe


 

OÙ EST JEAN-LOUIS ? de Gaëlle Gauthier. Mise en scène Arthur Jugnot avec Karine Dubernet, Loïc Legendre, Arnaud Gidoin, Flevie Péan, Alexandre Texier, Sébastien Pierre.
Confortablement installé dans votre fauteuil d’orchestre, imaginez-vous un instant montant sur scène afin de prêter main forte à six personnages en quête d’un septième !
Philippe a convoqué les membres de son entreprise chez Aurélie et Ben parce que, selon lui, celui-ci « n’a pas bien travaillé cette année ». La soirée est déterminante. Il annonce la venue d’un certain Jean-Louis, susceptible de sortirla société de la m…. selon ses propres termes. Il a également invité Berlot, un investisseur potentiel. Mais Jean-Louis n’arrive pas. Le comédien interprétant le rôle de Philippe finit par annoncer au public que Jean-Louis ne viendra pas. Il requiert alors l’aide d’un spectateur pour le remplacer au débotté… ... (Lire).


 


Photo Marion Duhamel


 

NOTRE CHER ANTON d’après Tchekhov. Conçu et interprété par Catherine Salviat. Mise en scène François Cabanat.
Comment mieux témoigner de l’humour et de la poésie de l’ordinaire d’Anton Tchekhov qu’en reprenant ses propres mots ? Car il s’agit bien d’une vraie tendresse pour l’humain, même s’il la cache derrière un cynisme d’apparence, un sens aigu de la formule et de l’aphorisme ravageur, une misogynie feinte. Tchekhov, c’est tout sauf le grandiloquent, le larmoyant, le pathos, qu’il reproche à juste titre à ses interprètes contemporains. C’est au contraire le regard plein d’acuité de ce voyageur qui se veut nomade perpétuel, des confins de l’extrême Sibérie, à Sakhaline, jusqu’aux séjours plus tempérés de l’Europe. Le regard du médecin qu’il fut, le style du conteur et de l’écrivain qu’il ne cessa jamais d’être par vocation.
Catherine Salviat s’approprie avec bonheur les notes du Journal et les lettres qu’il adressa, entre autres, à son épouse Olga. Elle les fait siennes, en français comme en russe, elle chante Offenbach, elle lit des passages de la littérature qu’il aimait, ... (Lire).


 


Photo Jennifer Guillet


 

LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ d’après Shakespeare. Adaptation Florence Le Corre et Philippe Person avec le Collectif Même Service (2e promotion de l’École d’art dramatique du Lucernaire).
De la facétie shakespearienne, le prologue effleure seulement la cruauté d’une loi qui interdit le mariage des amoureux, et glisse sans s’appesantir sur le chantage odieux qu’Obéron fait peser sur sa Titania.
L’accent est mis sur la jeunesse et la fantaisie, renforcées par le rythme rock n’roll de la guitare.
Dans l’emboîtement de ce double théâtre de dupes, on retrouve la fleur magique, le cortège des fées, l’âne ridicule, les élans amoureux contre nature de la reine Titania. Tous se frôlent entre invisibilité et croisements impromptus. Obéron, malgré sa plaisanterie d’un goût douteux, est débonnaire et primesautier, son étourdi de Puck et ses sauts et ressauts font miroir avec les assauts et poursuites des amoureux jaloux. ... (Lire).



 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 


Photo The Museum of Modern Art, MoMA

 

KUPKA. Pionnier de l’abstraction. Né en Bohême orientale en 1871 dans une famille modeste, mort à Puteaux en 1957 après avoir passé plus de soixante ans en France, František Kupka est incontestablement l’un des artistes les plus novateurs du XXe siècle. Il suit des cours de peinture à l’École des beaux-arts de Prague (section de peinture historique et religieuse), puis à celle de Vienne, obtenant très jeune des commandes de portraits de l’aristocratie autrichienne. Mais il se passionne également pour la philosophie allemande et grecque, la littérature classique, les traités de théosophie et d’occultisme et lit de nombreux ouvrages scientifiques (astronomie, anatomie, chimie, histoire naturelle). Le Bibliomane (1897) traduit sûrement cette boulimie de lecture. Plus tard, en 1905, il suit à la Sorbonne des cours de physique, de physiologie et de biologie tout en poursuivant l’illustration des cinq premiers volumes de l’Homme et la Terre de l’historien-géographe anarchiste Élisée Reclus, mort la même année.
Cette soif de connaissances se retrouve dans sa peinture, en particulier dans les toiles où il cherche à traduire les connaissances scientifiques comme les rayons X, les disques de Newton, la courbure de l’espace-temps, etc. Il publie en 1923 La Création dans les arts plastiques, un livre dont il dira « Je suis satisfait et insatisfait avec mon livre « création ». Il semble plutôt incohérent, mais cela correspond probablement à la mentalité intellectuelle des artistes ».
Kupka participe à certaines expositions, comme le Salon des Réalités Nouvelles et organise quelques expositions personnelles mais cela reste relativement confidentiel. En effet ce n’est qu’à 80 ans qu’il signe son premier contrat avec un marchand d’art et, en 1952, dans un entretien pour la revue américaine Vogue, il fait part de ses réticences à exposer, de crainte d’être copié. Il n’avait pas tort. ... (Lire).

 
 


Photo Ph. Levy

 

PASTEUR. L’expérimentateur. Voici une exposition qui s’adresse à tous publics, à partir de neuf ans. Dans une scénographie spectaculaire conçue comme une pièce de théâtre en six actes avec un prologue et un épilogue, nous découvrons les grandes étapes de la carrière de Louis Pasteur (1822 – 1895), l’un des rares savants à avoir connu une telle réussite scientifique et sociale, comme en témoigne le nombre d’avenues, écoles et institutions scientifiques qui portent son nom.
Pour décrire un tel parcours scientifique, les commissaires, scénographes et muséographes, aidés par un comité scientifique et culturel de quinze personnes ont conçu une exposition aux propos clairs, vivante, interactive, avec de nombreuses vidéos et panneaux didactiques.
Le parcours commence par un prologue qui nous présente Louis Pasteur. On y parle de lui, de ses études, de sa famille, de ses travaux et de ses débats passionnés avec d’autres scientifiques.
Nous assistons ensuite au premier acte consacré aux « Cristaux et dissymétrie (1847-1857) ». A 25 ans, le jeune agrégé propose à Balard, son directeur, de résoudre le mystère de l’acide paratartrique. Deux acides qui semblent identiques n’ont pas le même comportement face à la lumière. Pour en savoir plus sur ces substances, Pasteur prépare des cristaux à partir des deux acides et les étudie. Le visiteur peut réaliser une expérience d’optique et un jeu de tri de cristaux pour comprendre la démarche de Pasteur. ... (Lire).

 

 
 
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