VOYAGE D’HIVER. L’hiver vient à peine de commencer que ce voyage dans les bosquets des jardins de Versailles, dont certains ne sont ouverts qu’à cette occasion, se termine bientôt. Présentée en fin d’année au lieu de l’été comme pour les neuf manifestations précédentes, cette exposition d’art contemporain fait appel à seize sculpteurs internationaux ainsi qu’à Cécile Minard qui publie un texte, Grenouilles en grands manteaux, dans le catalogue.
La plupart des œuvres présentées dans ces bosquets sont des installations. Deux d’entre elles sont mêmes des installations sonores, comme celle de Oliver Beer, très réussie, qui utilise les tuyaux d’alimentation en eau des bassins, vides en cette saison, pour faire circuler des sons, comme dans des tuyaux d’orgue. Nous avons des œuvres de toutes tailles, depuis les petits tableaux de Louise Sartor disséminés dans les arbres de l’Allée du Labyrinthe, jusqu’à l’immense tête en bronze patiné (même la corde qui semble la retenir sur son appui est dans cette matière) de Mark Manders, disposée au milieu de l’immense pelouse du Bosquet de l’Étoile.
Certaines réalisations ne sont pas figées et doivent avoir changé d’aspect depuis l’inauguration. C’est le cas de Matrice minérale - Équilibre saturé, un ensemble d’œuvres réalisées par Hicham Berrada avec des concrétions artificielles en bronze, placées à l’intérieur de colonnes de verre et dégradées par des courants électriques, ce qui donnent à l’ensemble un aspect neigeux. C’est aussi le cas de l’ensemble monumental très réussi de Stéphane Thidet, Bruit Blanc, placé au centre du Bosquet de la Salle de Bal, où nous voyons un piano et divers objets entièrement recouverts de glace, scène fantasmagorique à la fois fragile et spectaculaire, comme figée dans le temps.
Le parcours en images qui accompagne cet article permet d’appréhender l’ensemble de ces œuvres. Sur place il convient de suivre l’ordre indiqué par des numéros et des plans pour ne pas en manquer une au milieu du dédale des bosquets. Une exposition riche et variée à ne pas manquer. Jardins du château de Versailles 78. (Lire).