FELIX ZIEM, « J'AI RÊVÉ
LE BEAU »
Peintures et aquarelles
Article
publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre
n° 356
du
17 juin 2013
FELIX ZIEM, « J'AI RÊVÉ LE BEAU
». Peintures et aquarelles.
Qui, en dehors des habitants de Martigues, où un musée porte son
nom, connaît aujourd'hui Félix Ziem (1821-1911) ? Pourtant, ce peintre
prolifique - plus de 10 000 dessins et 6 000 peintures - était l'un
des plus connus de son époque et sa cote, au début du XXe siècle,
était supérieure à celle d'un Renoir ou d'un Sisley ! En 1905 il
fit une importante donation au Musée du Petit Palais (177 pièces).
Celui-ci lui consacra toute une salle, de son vivant.
La présente exposition nous permet donc de « découvrir »
ce peintre voyageur, grand aquarelliste, rivalisant avec ses homologues
anglais, dont les toiles avec des paysages orientaux ou vénitiens
avaient un immense succès. C'est sans doute à cause de celui-ci
que ces peintures apparaissent aujourd'hui de moindre qualité que
les aquarelles et dessins qu'il avait faits. Il fallait satisfaire
la demande et le style s'en ressent.
Heureusement le Petit Palais possède des pépites sous forme de carnets
de dessins et d'aquarelles qui prouvent à quel point Félix Ziem
était doué. Fils d'un modeste tailleur d'habits polonais, il naît
à Beaune en 1821 et, à douze ans, entre à l'École des Beaux-Arts
de Dijon, en section architecture, grâce à une bourse. A vingt ans
il est renvoyé et part rejoindre son demi-frère à Marseille. C'est
à Martigues que va naître sa vocation de peintre tandis que le port
de Marseille lui donne le goût des voyages et de l'exotisme. A l'invitation
du prince Gagarine, il se rend en Russie où il séjourne durant plus
d'un an (1843-1844). En 1856 il concrétise enfin son rêve en visitant
notamment Constantinople, Damas, Beyrouth et l'Égypte, d'Alexandrie
à Assouan. Il en ramènera des carnets de croquis qui lui serviront
durant toute sa vie pour faire ses peintures orientalisantes. Mais
sa grande passion est Venise où il se rend plus de vingt fois à
partir de 1842. Ziem est vraiment le peintre de Venise et c'est
parmi ces toiles à la gloire de la cité des doges que l'on trouve
ses tableaux les plus célèbres comme Le coup de canon (non
daté, comme la plupart de ses œuvres).
Les commissaires ont adopté un parcours thématique, partant des
croquis et aquarelles réalisés à ses débuts et au cours de ses voyages
jusqu'à ses peintures de Venise et de l'Orient. Au milieu du parcours
nous avons une évocation de ses travaux en compagnie des peintres
de Barbizon (Millet, Rousseau) et quelques toiles réalisées lors
de ses « escales parisiennes ». En effet Ziem, qui n'aimait
guère Paris, devait s'y rendre pour rencontrer ses marchands. Il
s'était néanmoins fait construire successivement deux ateliers sur
la Butte Montmartre, dont le second était tout près de celui du
jeune Picasso. Il n'en reste rien et son nom n'est même pas associé
à l'histoire de la célèbre butte. Après la visite de cette exposition
intéressante et plaisante, nous ne serons pas surpris d'apprendre
que la tombe de Ziem, au Père-Lachaise, a la forme d'un palais vénitien
! Petit Palais 8e. Jusqu'au 4 août 2013. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien:
www.petitpalais.paris.fr.
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