VUILLARD (1868-1940)

Article publié dans la Lettre n° 217

VUILLARD (1868-1940). Voici une très belle exposition, à la scénographie remarquable, la plus importante jamais consacrée à ce peintre, passionné par l'art des musées - Le Sueur, Chardin - mais qui rejoint très vite le groupe des Nabis (Sérusier, Denis, Bonnard, …) et son synthétisme, pratiquant une sorte d'abstraction avant la lettre. Première surprise le long de ce parcours en neuf parties, l'intérêt considérable de Vuillard pour le théâtre. Co-fondateur du Théâtre de l'œuvre, il déploie une grande activité de scénographe et de décorateur. Une salle entière est consacrée à cet aspect de son art. Viennent ensuite les sujets qui feront sa célébrité, Les intérieurs où s'activent à des tâches ménagères sa mère, sa sœur et des ouvrières de l'atelier de corset (L'Aiguillée, Le Prétendant).
En 1894 il peint les Jardins publics. Huit des neuf panneaux aujourd'hui dispersés de ce décor commandé par Alexandre Natanson sont réunis exceptionnellement pour l'exposition. Cette œuvre réellement magistrale le projette sur le devant de la scène et lui amène de nombreuses commandes.
La guerre de 1914-1918 marque une rupture. Vuillard est engagé un temps comme peintre aux armées. De cette période nous voyons L'Interrogatoire du prisonnier. Après le conflit il continue à saisir dans ses portraits « l'admirable tremblement du temps ». De nombreuses toiles, très intéressantes, illustrent ce travail pour lequel Vuillard disait « Je ne fais pas de portraits, je peins des gens chez eux ».
Les vingt dernières années de sa vie marquent l'apothéose de sa carrière, faisant une dernière fois place au décorateur pour le Théâtre de Chaillot à Paris et la Société des Nations à Genève (1938). Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. Grand Palais 8e (01.44.13.17.17) jusqu'au 5 janvier 2004.

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