VLAMINCK,
UN INSTINCT FAUVE
Article
publié dans la Lettre n° 284
VLAMINCK. UN INSTINCT FAUVE. Cette
flamboyante exposition rassemble 69 tableaux, 19 céramiques et 9
objets africains provenant de 25 musées situés dans 10 pays différents
pour illustrer la période 1900-1915, c’est-à-dire celle des premières
œuvres conservées de Vlaminck (1876-1958) jusqu’aux dernières qu’il
fit avant d’être mobilisé au début de la Première guerre mondiale.
Né à Paris d’un père professeur de violon et d’une mère pianiste,
deuxième d’une famille de cinq enfants, il manifeste très tôt son
esprit d’indépendance et ne fera que peu d’études. Plus tard, provocateur,
il prétendra « qu’il ne savait ni lire ni écrire et qu’il n’avait
jamais mis les pieds dans un musée » ! En fait il aime la lecture
et écrit une quinzaine de livres auxquels il accorde autant d’importance
qu’à ses toiles. Son père lui apprend le violon. C’est très utile
pour lui car c’est en donnant des cours de violon et en jouant dans
les cabarets qu’il fait vivre sa famille jusqu’en 1906. Sa carrière
commence véritablement avec sa rencontre avec Derain, plus jeune,
en 1900 au cours d’une permission. Les deux hommes louent un atelier
commun dans l’Île de Chatou. Vlaminck fréquente les milieux anarchistes
et publie son premier roman en 1902. Sur les conseils de Matisse,
bouleversé par la peinture des deux amis, il expose en 1905 au Salon
des Indépendants et effectue sa première vente (Les Bords de
la Seine à Nanterre). Il achète aussi trois sculptures d’art
africain mais se défendra d’avoir été influencé par cet art. L’exposition
nous montre neuf de ces sculptures lui ayant appartenu.
En 1906, Ambroise Vollard lui achète la majeure partie de son atelier.
Il commence également une collaboration avec le céramiste André
Metthey à Asnières. Nous pouvons voir une vingtaine de ses œuvres,
des assiettes et des plats principalement, en fin de parcours. Sa
situation financière s’améliore et il cesse de jouer dans les cabarets,
mais conserve ses leçons de violon.
Les années suivantes, il participe à toutes sortes d’expositions
et, à partir de 1908, il peut enfin vivre de sa peinture.
Les toiles présentes illustrent cette période. Il y a non seulement
des paysages, en particulier de la Seine au Pecq ou à Chatou (Les
Péniches à Chatou, 1905 ; Vins, Liqueurs, 1910), mais
aussi des natures mortes (Nature morte au compotier, 1905 ;
Nature morte au couteau, 1910) et des portraits (Sur le
zinc, 1900 ; La Fille du Rat Mort, 1905 ; Femme au
chien, 1906 ; Autoportrait, 1911 ; Le Chapeau à plumes,
1911). Si toutes ses peintures éclatent de couleurs - il aimait
à utiliser les couleurs pures, les poussant au paroxysme de leur
intensité - les dernières œuvres exposées témoignent le l’influence
de Cézanne dans la construction des sujets. Ce ne sont pas les moins
intéressantes ! Un enchantement. Musée du Luxembourg 6e.
Jusqu’au 20 juillet 2008.
Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici.
Lien : www.museeduluxembourg.fr.
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