LEONARD DE VINCI.
Projets, dessins, machines
Article
publié dans la Lettre n° 351
du 4 mars 2013
LEONARD DE VINCI. PROJETS, DESSINS, MACHINES.
La présente exposition nous permet de mieux comprendre la
pensée et la méthode de travail de cet homme considéré
comme l’archétype de l’Homme de la Renaissance.
Peintre de très grand talent, ingénieur, scientifique
mais aussi scénographe, musicien et homme de cour, Léonard
de Vinci était avant tout un homme d’une curiosité
insatiable comme on le voit à la lecture des nombreux carnets
de notes qu’il nous a laissés.
Fils illégitime d’un notable florentin, né dans la petite bourgade de Vinci en 1452, il fut élevé par ses grands-parents paternels et sa jeune belle-mère. C’est sans doute là qu’il commença à se passionner pour la nature et à l’explorer sous toutes ses formes pour s’en inspirer plus tard dans ses travaux. A l’âge de 14 ans il part pour Florence, ville de 40.000 habitants où se termine la construction du Dôme réalisé par Brunelleschi à l’aide de diverses machines qui ont dû frapper son imagination, et entre dans l’atelier du peintre Andrea Verrocchio (vers 1435-1488). Il y apprend des techniques de dessin, peinture, mécanique, architecture, sculpture et orfèvrerie, car cet atelier était capable de réaliser toutes sortes de travaux de décoration pour les riches florentins.
En 1482 il quitte Florence pour Milan. Dès lors il se met au service de grands personnages de l’époque tels Ludovic le More à Milan, Isabelle d’Este à Mantoue, Cesare Borgia, Charles d’Amboise, gouverneur de Louis XII, à Milan, Julien II de Médicis à Rome et enfin François Ier à Amboise, où il meurt en 1519. Ses protecteurs avaient autant besoin de ses talents de peintre que de ceux d’ingénieur. Il reçut ainsi des commandes pour l’asséchement des Marais Pontins, un projet d’urbanisme pour Florence, le détournement de l’Arno et, s’il est appelé en France, c’est d’abord pour construire un vaste palais comprenant tous les services de la Cour et du gouvernement dans une ville nouvelle, à côté de Romorantin. Les travaux commencent mais sont abandonnés au profit du projet de Chambord où certaines de ses idées, comme le transport des matériaux sur un canal, ici le Cosson, qui a été détourné, semblent avoir été reprises.
En marge de ses travaux de peintre et d’ingénieur, Léonard de Vinci met en scène des spectacles somptueux, avec toutes sortes d’effets spéciaux, pour célébrer les fêtes données par ses protecteurs. C’est sans doute dans cette intention qu’il conçoit quelques-unes de ses célèbres machines sur lesquelles on a tant écrit et qui constituent l’essentiel de cette exposition. En effet nous pouvons voir une quarantaine de maquettes construites à l’occasion du 500e anniversaire de sa naissance pour le Museo Nazionale della Scienza e della Tecnologia Leonardo da Vinci di Milano, qui les a prêtées à cette occasion, tout en assumant le commissariat scientifique avec Claudio Giorgione, l’un de ses membres.
Léonard de Vinci n’est pas l’inventeur de toutes ces machines. Beaucoup d’entre elles étaient irréalisables avec les moyens de l’époque. Il a fallu interpréter et compléter les plans et schémas qu’il a laissés pour réaliser ces maquettes d’arbalète géante, de char automobile, de scaphandre de plongée, de char de guerre blindé, de catapulte à ressorts, de vaisseau volant, de parachute, etc. D’autres maquettes reproduisent des machines qui ont peut-être été utilisées à son époque telle cette machine destinée à tailler automatiquement les limes, celle destinée à retordre les cordes, cette machine à carder à mouvement alternatif ou encore cette machine à polir les miroirs.
Léonard de Vinci s’appuie sur les travaux réalisés avant lui par d’autres ingénieurs, pour les perfectionner, ou simplement les décrire dans ses carnets, destinés à son usage personnel. L’exposition met fort bien en perspective les travaux du grand homme en les inscrivant dans les recherches de son époque et surtout dans le contexte militaire où il était appelé à travailler.
A côté de ces maquettes, nous avons de nombreuses attractions tels des films, des dispositifs multimédia interactifs, des jeux ainsi que des maquettes de machines contemporaines (Airbus A380), des robots « bio inspirés » (Octave, robot qui vole comme une abeille ; ANGELS, robot anguille électronique ; SmartBird, robot qui vole comme un oiseau) que Léonard de Vinci, grand observateur de la nature, comme nous l’avons déjà dit, n’aurait pas renié.
La scénographie magistrale de Franck Fortecoëf, avec
ses immenses voiles de textiles imprimées d’extraits
de l’œuvre graphique de Léonard de Vinci, met
en valeur, après une introduction, les six thématiques
du parcours de l’exposition, à savoir : « Transformer
le mouvement », « Préparer la guerre »,
« S’inspirer du vivant », « Imaginer
le vol », « Améliorer la fabrication »
et « Unifier le savoir ». Cité
des sciences et de l’industrie 19e. Jusqu’au 18
août 2013. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici.
Lien : www.cite-sciences.fr.
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