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VILLA FLORA
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VILLA FLORA. Les temps enchantés. Maison des collectionneurs par excellence, légataire des familles Monet et Rouart, le musée Marmottan Monet présente, avec 75 œuvres, une partie de la collection du couple suisse Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. Hedy fait l’acquisition en 1898 de la Villa Flora, située en bordure de la vieille ville de Winterthur, avec une partie de son héritage. Elle y emménage, jeune mariée, avec son époux, Arthur, ophtalmologue, qui y installe dans un premier temps sa clinique, avant de rejoindre le nouvel hôpital local. Par la suite, le couple fait agrandir et transformer la maison avec la réalisation en 1926 d’une salle à éclairage zénithale.
Intéressé avant tout par l’art, le couple fait tout d’abord l’acquisition d’œuvres des artistes suisses Giovanni Giacometti et Hodler, puis de Vallotton. Ce dernier, qui vit à Paris, leur fait découvrir les travaux de Bonnard, de Vuillard et de Maillol qui deviennent leurs amis. Ceux-ci les conseillent aussi dans la peinture de leurs ainés tels Redon, Van Gogh et Cézanne et leur font connaître les Fauves. Comme on le voit, il s’agit d’une collection composée d’œuvres des principaux artistes de l’époque, comprenant aussi des toiles de tout premier plan de certains de ces peintres.
Le parcours de l’exposition nous plonge dans l’intimité du couple Hahnloser-Bühler avec chacun de ces artistes, nous faisant passer d’une petite monographie à une autre. On commence ainsi avec Giovanni Giacometti (1868-1933), le père d’Alberto et Diego, et Ferdinand Hodler (1853-1918) dont on voit, entre autres, Le Cerisier (vers 1906), L’italienne Giulia Leonardi (1910) et Le Massif de la Jungfrau vu de Mürren (1911).
On continue avec Félix Vallotton (1865-1925), qui réalisa les deux portraits du couple exposés à l’entrée, ainsi que ceux de ses enfants. De cet artiste dont les œuvres constituent une sorte de collection à l’intérieur de la collection du couple, on voit des œuvres majeures comme La Baigneuse de face (1908), Le Chapeau violet (1907) et surtout La Blanche et la Noire (1913), qui montre le courage du couple dans ses choix. Vient ensuite Pierre Bonnard (1867-1947), autre collection à l’intérieur de la collection, avec une quinzaine de toiles d’où se détachent Les Faunes (vers 1905), Effet de glace ou Le Tub (1909), Femme enlevant (ou écartant) sa chemise (1905), Nu au couvre-pieds (1911) et Nu à la toque ou Nu au chapeau (1911). Troisième peintre dont l’œuvre abonde dans la collection, Edouard Vuillard (1868-1940) dont on voit ici six peintures dont Nu dans le salon rayé (vers 1905) et La Partie de dames à Amfréville (1906).
Dans les dernières salles sont exposées tout d’abord six tableaux d’Odilon Redon (1840-1916) aux couleurs lumineuses comme Le Rêve (vers 1908), Le Bateau rouge (vers 1910) ou Les Anémones (vers 1912) qui font suite aux dessins et estampes en noir et blanc qui ont fait la réputation de cet artiste. Viennent ensuite ce que les commissaires ont intitulé « Les grands précurseurs », à savoir Cézanne (1839-1906) avec notamment Portrait de l’artiste (1877-1878) et Plaine provençale (1883-1885), Van Gogh (1853-1890) avec Le Semeur (1888) et La Fête du 14 juillet à Paris (1886), Manet avec le majestueux Amazone (1883) et Renoir avec Bouquet de dahlias (1918).
L’exposition se termine par le groupe des Fauves, pour lesquels les Hahnloser prirent fait et cause, avec des petits bronzes et des tableaux de Matisse (1869-1954) dont Odalisque debout (1918-1919), des tableaux de Marquet (1875-1947) dont La Fête nationale au Havre (1906-1913) et de Manguin (1874-1949) dont La Sieste ou le Rocking-chair, Jeanne (1916). Une collection flamboyante et passionnée. Musée Marmottan Monet 16e. Jusqu’au 7 février 2016. Lien : www.marmottan.com.