VENISE
ET L'ORIENT
Article
publié dans la Lettre n° 263
VENISE ET L’ORIENT. Les relations
entre Venise et l’Orient commencent en 828 avec l’appropriation
par les Vénitiens des reliques présumées de saint Marc, dérobées
à Alexandrie ! Elles se terminent avec la fin de la République de
Venise en 1797. Condamnée à épouser la mer, Venise allait constituer
l’un des plus grands empires maritimes de la Renaissance et se hisser
au rang des puissances européennes. Très tôt elle envoie ses jeunes,
avec leurs parents, dans les pays orientaux où ils font en quelque
sorte leurs humanités en apprenant à commercer avec ces pays. Venise
est la première puissance à envoyer des ambassadeurs munis de larges
pouvoirs de négociations dans tous les pays orientaux, puis occidentaux.
Le doge était souvent choisi parmi ces plénipotentiaires. Ceux-ci
établissaient des rapports détaillés sur ces pays, qui étaient d’une
grande utilité pour leurs concitoyens. Venise inventa ainsi la diplomatie
et le renseignement modernes. Même si Venise participa aux croisades,
elle chercha toujours à privilégier la diplomatie à la guerre, offrant
de somptueux cadeaux aux princes orientaux. L’exposition illustre
ces relations avec des tableaux, tel l’Audience d’une ambassade
vénitienne dans une ville orientale (1511) ou le magnifique
portrait du Sultan Mehmet II par Gentile Bellini (1480).
La fascination pour l’orient se traduit par des peintures situées
dans ces pays avec une grande précision dans les détails, comme
on le voit, par exemple, avec La Prédication de saint Etienne
à Jérusalem (1514).
Mais en visitant ces pays, les Vénitiens découvrent surtout une
vie bien plus brillante et raffinée que la leur : villes dotées
de l’éclairage public, hôpitaux, fontaines, palais, demeures somptueuses
avec jardins intérieurs et eau courante, etc. Ils en ramènent des
récits qui font rêver et des objets d’art qu’ils peuvent revendre
en occident. Un marché prospère entre l’orient et l’occident se
développe ainsi grâce à eux. L’exposition nous présente un choix
de ces objets ramenés d’orient. Les plus beaux sont les pichets
et gobelets en verre, les céramiques, principalement celles d’Iznik,
les reliures, les livres, ceux de médecine en particulier, et bien
sûr les tapis, que l’on retrouve figurés dans certaines peintures
comme celles de Lotto qui donna son nom à un type de tapis !
Mais bien vite les Vénitiens savent utiliser à leur tour les techniques
orientales et produisent les mêmes objets. Ils s’approprient tellement
bien les techniques et la culture des pays orientaux que ceux-ci
leur commandent des produits comme, par exemple, des objets en verre
de Murano, et cela dès le XIVe siècle. L’exposition nous présente
également des exemples de ces somptueuses productions vénitiennes.
Son intérêt historique et culturel et la magnificence des quelques
200 objets offerts à nos regards font de cette exposition l’une
des plus intéressantes à voir en ce moment. Institut du Monde
Arabe 5e. Jusqu’au 18 février 2007. Pour
voir notre sélection de diapositives, cliquez ici.
Lien : www.imarabe.org
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