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 Parcours en images et en vidéos de l'exposition
 VAN GOGH À AUVERS-SUR-OISELes derniers mois
 avec des visuels 
              mis à la disposition de la presseet nos propres prises de vue
 
 
   
               
                 
                  
                    
                      
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                        | Entrée de l'exposition. Photo Sophie Crépy. |   
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 1 - « Mon ami le Dr Gachet : l'arrivée à Auvers »
 
 
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                        | Scénographie 
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                          « Mon ami le Dr Gachet : l'arrivée à Auvers »
 Le  17 mai 1890, Van Gogh arrive à Paris, après un séjour d'un an dans un hospice  pour aliénés à Saint-Rémy-de-Provence, où il s'est fait interner volontairement  après plusieurs crises de démence.
 Il  s'installe dès le 20 mai à Auvers-sur-Oise, un village situé à une trentaine de  kilomètres au nord de Paris, où habite un médecin spécialiste de la mélancolie,  le Dr Paul Gachet.
 Pendant  70 jours, entre confiance et angoisse, il peint et dessine frénétiquement 74  tableaux et de nombreux dessins. Il produit aussi sa première gravure.
 Le  27 juillet, en pleins champs, il se tire une balle de revolver et meurt le 29,  dans sa chambre de l'auberge Ravoux.
 Cette  exposition est la toute première consacrée en propre à cette période des  derniers mois-de l'artiste.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Le Docteur Paul Gachet, vendredi 6 et samedi 7 juin 1890. Huile sur toile, 68,2  x 57 cm. Paris, musée d’Orsay. Don de Paul et Marguerite Gachet, enfants du  modèle, 1949. © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt. 
 
 
Ce  tableau est la répétition d’un premier portrait, dans lequel figurent deux  romans des frères Goncourt posés sur la table. Dans chaque version on reconnaît  un brin de digitale pourpre, une plante médicinale employée par Gachet. Le  docteur adopte la posture associée à la mélancolie, maladie dont il est un spécialiste.  Vincent le voit comme une sorte de double: «son expérience de docteur doit le  tenir lui-même en équilibre en combattant le mal nerveux duquel certes il me  paraît attaqué au moins aussi gravement que moi.». |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Autoportrait,  septembre 1889. Huile sur toile, 65,0 x 54,2 cm. Paris, musée d'Orsay. Don Paul  et Marguerite Gachet, 1949. © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice  Schmidt. 
                        
 
 
Cette toile, exécutée à Saint-Rémy, est l'avant-dernier de ses 35  autoportraits peints. Van Gogh emporte le tableau à Auvers avec quelques œuvres  qu'il montre au Dr Gachet. Le portrait fait forte impression: «M. Gachet est  absolument fanatique pour ce portrait et veut que j'en fasse un de lui si je peux,  absolument comme cela, ce que je désire faire aussi». La dominante bleue lui  confère une tonalité mélancolique, qu'accentuent les motifs tourbillonnants du  fond. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Pietà (d’après  Delacroix), septembre 1889. Huile sur toile. Amsterdam, Van Gogh Museum  (Vincent van Gogh Foundation). 
 
 
 À Saint-Rémy, Van Gogh peint d'après des  gravures d'œuvres d'artistes qu'il admire, comme Millet ou Delacroix. Ce sont  pour lui des exercices d'interprétation, au sens musical du terme, qui lui  permettent d'exprimer son sens de la couleur. À Auvers, il placera ce tableau  dans sa chambre, en pendant à une copie de L'homme  est en mer d'après Virginie Demont-Breton. Le Dr Gachet lui en demandera  vainement une copie. |  
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                        | Cartel destiné au jeune public. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Les Vaches (d'après Jordaens), 1890. Huile sur toile. Lille, palais des Beaux-Arts,  dépôt du musée d'Orsay, don de Paul Gachet, 1951. 
                        
 
 
Ce tableau est un exercice  d'interprétation d'après une gravure, comme Van Gogh aime en faire depuis son  internement à Saint-Rémy. La composition reprend une gravure de 1873 par Gachet  d'après une peinture de Jacob Jordaens (1593-1678). Van Gogh l'offre à son hôte.  Il l'exécute rapidement, conserve les maladresses de dessin de son modèle, et  lui donne des couleurs audacieuses, animées par une touche enlevée. Il y ajoute  le motif du corbeau et des fleurs. |  
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                          La vie de Van Gogh 
 30 mars 1853
 
 
 1869 – 1876
 
 
 1878 – 1880
 
 
 
 1880 – 1886
 
 
 
 
 Fév. 1886 - Fév. 1888
 
 
 
 Fév. 1888 – Mai 1889
 
 
 
 
 Mai 1889 – Mai 1890
 
 
 20 Mai – 29 Juil. 1890
 
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                            Naissance de Vincent van Gogh à Zundert (Pays-Bas), dans une famille  bourgeoise. Son père, Theodorus van Gogh, est pasteur.
 Employé chez Goupil & Cie, maison de commerce d’art, à La Haye,  Londres puis Paris.
 
 Après des études abandonnées de théologie, il devient prédicateur laïc  dans le Borinage, en Belgique, auprès d’une population de mineurs de charbon.
 
 Il décide de devenir artiste, prend des cours de peinture mais se  forme surtout en autodidacte, à La Haye, dans la Drenthe, et à Nuenen. Son  frère Theo subvient à ses besoins.
 
 Il s’installe chez Theo à Paris, côtoie Émile Bernard, Gauguin,  Toulouse-Lautrec ou Signac, et expose ses œuvres.
 
 Installation à Arles. Le 23 octobre, Gauguin le rejoint et travaille  avec lui. Le 23 décembre, après une dispute, Van Gogh se tranche l’oreille  gauche. Premières crises de démence et internement.
 
 Internement à l’asile Saint-Paul-de-Mausole, près de  Saint-Rémy-de-Provence.
 
 Installation à Auvers-sur-Oise, à l’auberge Ravoux. Mort d’un coup de  revolver dans la poitrine, tiré le 27 juillet.
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 Cabinet n°1 - Le Dr Paul Gachet, un médecin collectionneur et peintre amateur
 
 
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                        | Scénographie. Photo Sophie Crépy. |  
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                          Le  Dr Paul Gachet, un médecin collectionneur et peintre amateur
 Paul  Gachet (1828 - 1909) consacre en 1858 sa thèse de médecine à la mélancolie. En  1872. Il achète une maison à Auvers-sur-Oise où il reçoit Cezanne, Guillaumin  et Pissarro. Esprit anticonformiste, adepte de l'homéopathie, Gachet accueille  Van Gogh en ami autant qu'en patient. Le peintre déjeune chez lui d'abord tous  les dimanches. Il peint son portrait, des bouquets, des vues du jardin et,  finalement, sa fille Marguerite. En remerciements de ses soins, il lui offre  des toiles.
 Peintre  amateur et graveur sous le pseudonyme de Paul van Ryssel, Gachet fournit à Van  Gogh l'occasion de graver et d'imprimer chez lui sa première et unique  eau-forte. À la mort de Vincent, Theo lui offre de nombreuses toiles en remerciement  du soutien prodigué à son frère.
 Entre  1949 et 1954 ses enfants Paul et Marguerite Gachet donnent au Louvre 9  tableaux, des dessins, la plaque de la gravure, la palette ayant servi au  portrait de Marguerite, et des objets peints par l'artiste.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Portrait du Dr Gachet, 1890. Eau-forte en couleurs, 18,3 × 15,1 cm. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh  Foundation). Photo: © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation).  
                        
 
 
Stimulé par les gravures  que Gachet lui montre et par le matériel mis à sa disposition, Van Gogh exécute  chez le docteur son unique eau-forte. Une semaine après avoir peint le portrait  de son ami, il le représente ici fumant la pipe, tête nue. Les deux hommes  tirent eux-mêmes cette gravure sur la presse de Gachet. Fasciné par cette  technique nouvelle pour lui, il multiplie les essais avec des encres de  différentes teintes, une démarche caractéristique de sa passion pour la couleur. |  
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                        | Paul van Ryssel (Paul  Gachet). Chemin creux à Auvers (La maison  du Pendu), 1873. Eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France,  département des Estampes et de la photographie. |  | Paul van Ryssel (Paul  Gachet). Les Vaches, d'après Jordaens, 3e état, 1873. Eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France, département  des Estampes et de la photographie. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Paul van Ryssel (Paul  Gachet). Mme Gachet au piano, 1er  état aquarellé, 1873. Eau-forte, aquarelle. Paris, Bibliothèque nationale de  France, département des Estampes et de la photographie. |  | Paul van Ryssel (Paul  Gachet). Monticelli pictor. 1824-1888, 1892. Eau-forte. Paris, Bibliothèque  nationale de France, département des Estampes et de la photographie. |  
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                        | Paul Gachet. Femme de dos penchée en arrière.  Feuillet issu d'un cahier de croquis représentant des folles de la Salpêtrière,  1854. Plume et encre sur papier. Paris, musée d'Art et d'Histoire de l'hôpital  Saint-Anne. |  | Paul van Ryssel (Paul  Gachet). Hirondelle, 1886. Eau-forte.  Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la  photographie. |   
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 2 - « Auvers est gravement beau ... » (première salle)
 
 
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                        | Scénographie 
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                          « Auvers est gravement beau… »
 À son arrivée, Van Gogh se déclare charmé par le village et son environnement  : «il y a beaucoup de bien-être dans l’air.»
 Comme le lui a recommandé le Dr Gachet, il se «jette dans le travail»,  pour se «distraire», oublier son mal et la menace d’une récidive. Installé à  l’auberge Ravoux, en face de la mairie, au centre du village, il va peindre dans  un rayon limité et s’attache à toutes sortes de sujets, interprétant librement  la réalité des lieux. Il adopte une vie strictement réglée, se lève et se  couche tôt, il peint à l’extérieur le matin et retouche ses tableaux l’après-midi,  dans une salle mise à la disposition des peintres par Ravoux. Mais il évite la  fréquentation des artistes de passage, semblant rechercher la solitude et fuir  ce qui pourrait le détourner de la peinture.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). La Ferme du père  Eloi, juin 1890. Mine de plomb, plume de roseau et encre sur papier vergé. Paris, musée d'Orsay, don de Paul Gachet, 1954. |  
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                        | Cartel destiné au jeune public. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Bords de l’Oise à  Auvers-sur-Oise, après le 17 juin 1890.  Huile sur toile, 71,1 × 93,7 cm. Detroit Institute of Arts, Bequest of Robert  H. Tannahill, 70.159. Photo: © Detroit Institute of Arts. 
                        
 
 
Van Gogh s'intéresse  peu aux aspects pittoresques des bords de l'Oise. Ce sujet de loisirs, pêche et  nautisme, typiquement impressionniste, détonne, l'artiste semble guidé par le  souhait d'en faire un tableau plus facile à vendre. Curieusement, il ne  mentionne pas dans sa correspondance cette composition à plusieurs figures.  Elle retient surtout l'attention par le spectaculaire traitement des  feuillages, en hachures affirmées, très graphiques et colorées, contrastant  avec celles de l'eau. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). L'Oise à Auvers-sur-Oise,  juin 1890. Mine de plomb, plume et encre, aquarelle et huile sur papier vergé.  Londres, Tate, legs de C. Frank Stoop, 1933. |  | Cartel destiné au jeune public. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). L'église d'Auvers-sur-Oise, mercredi 4 – jeudi 5 juin  1890. Huile sur toile, 93 x 74,5 cm. Paris, musée d’Orsay. Acquis avec le  concours de Paul Gachet et d'une donation anonyme canadienne, 1951. © Musée  d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt. 
                        
 
 
Van  Gogh décrit le tableau dans une lettre du 5 juin: «j’ai  un plus grand tableau de l’église du village – un effet où le bâtiment paraît  violacé contre un ciel d’un bleu profond et simple de cobalt pur, les fenêtres  à vitraux paraissent comme des taches bleu d’outremer, le toit est violet et en  partie orangé. Sur l’avant plan un peu de verdure fleurie et du sable  ensoleillé rose. C’est encore presque la même chose que les études que je fis à  Nuenen de la vieille tour et du cimetière. Seulement à présent la couleur est probablement  plus expressive, plus somptueuse.» |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Maisons à  Auvers-sur-Oise, 9 - 10 juin 1890. Huile sur toile.  Boston, Museum of Fine Arts, legs de John T. Spaulding. |  
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                        | Cartel destiné au jeune public. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Un escalier à Auvers-sur-Oise, fin mai - mi-juin 1890. Huile sur toile.  Saint-Louis, Saint Louis Art Museum, acquis en 1935. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). La Maison du père  Pilon, 25 - 26 mai 1890. Huile sur toile. Collection particulière. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Impasse avec maisons, 1890. Mine de plomb, plume et encre sur papier vergé, 45  × 55,6 cm. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent  van Gogh Foundation). Photo: © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh  Foundation).
                        
 
 
 Parmi les œuvres réalisées  à Auvers, ce dessin très achevé est le seul à correspondre à la composition d’un  tableau. Il n'est pourtant pas certain qu'il précède la toile. Leur différence  se manifeste surtout par le traitement du ciel, auquel Van Gogh donne dans la  toile la tonalité dramatique d'un orage. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Maisons à Auvers-sur-Oise, lundi 9 ou mardi 10 juin 1890. Huile sur toile, 60 × 73 cm. Toledo Museum of  Art. © Toledo Museum of Art. 
                        
 
 
Van  Gogh apprécie à Auvers le mélange de maisons traditionnelles en chaume - qui  lui rappellent le «Nord» - et de maisons bourgeoises modernes. Il en souligne  ici l'harmonieuse cohabitation: «je trouve presqu'aussi joli les villas  modernes et les maisons de campagne bourgeoises que les vieux chaumes qui tombent  en ruines.». |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Fermes à Auvers-sur-Oise,  fin mai - début juin 1890. Huile  sur toile. Helsinki, Finnish National Gallery, Ateneum Art Museum, Antell  Collections.
 
 
Cette vue du village est  longtemps passée pour inachevée, à cause du ciel traité en larges touches bleues,  posées sur le blanc de l'apprêt de la toile, figurant les nuages. Mais, ce  traitement «inversé» du ciel est l'une des expérimentations les plus spectaculaires  de l'artiste à Auvers. Acquis en 1903, ce tableau est la première toile de Van  Gogh entrée dans une collection publique. |  
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                           À Théo et Jo Van Gogh-Bonger, vers le mercredi 21 mai 1890
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Chaumes de Cordeville à  Auvers-sur-Oise, fin mai – début juin 1890.  Huile sur toile, 73 x 92 cm. Paris, musée d'Orsay. Don Paul Gachet fils, 1954.  © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
                        
 
 
                         
                        Le 10 juin, Van Gogh  mentionne «deux études de maisons dans la verdure», un terme qui décrit bien la  dominante verte de celle-ci. Le tracé sinueux de toutes les lignes enflamme la  composition dans une vision très nerveuse de ce paysage pourtant paisible. Le  cadre original, récemment redécouvert, est exposé dans la salle de médiation.  Il a été reproduit pour encadrer cette œuvre. Sa couleur vert pâle accompagne  la tonalité d'ensemble. |  | Cartel destiné au jeune public. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Ferme, mai-Juin 1890. Huile sur toile, 38,9 cm x 46,4 cm. Amsterdam, Van Gogh Museum. Photo: © Van Gogh  Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation).
                        
 
 
 Ce tableau appartient aux «études» faites par  l'artiste à Auvers. Il lui servira de préparation à un tableau plus grand au  format double carré (présenté dans la dernière salle de l'exposition).  L'artiste était soucieux de distinguer ces toiles préparatoires de ses œuvres possiblement  montrables au public, les «tableaux» proprement dits. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Paysage avec  maisons, 1890. Mine de plomb, huile et aquarelle sur papier vergé. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). 
 
 
Cette grande feuille  mêle huile et aquarelle de plusieurs teintes. Ce mélange est rare au sein de  l'œuvre de Van Gogh, mais il montre combien la frontière entre peinture et dessin  peut être ténue dans son esprit. Il s'y livre à un éblouissant jeu graphique  d'opposition de traits droits et de volutes. La dominante bleue manifeste son  attirance pour cette couleur à Auvers. |  
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 2 - « Auvers est gravement beau ... » (seconde salle)
 
 
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Mademoiselle Gachet dans  son jardin, samedi 31 mai ou dimanche  1er juin 1890. Huile sur toile, 46,0 x 55,5 cm. Paris, musée d’Orsay. Don de  Paul Gachet fils, 1954. © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice  Schmidt. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Jardin à Auvers-sur-Oise, entre le mercredi 18 et vendredi 20 juin 1890. Huile  sur toile, 64 × 80 cm. Collection particulière. 
 
 
Le tableau représente  une vue du jardin du peintre Daubigny, auquel Van Gogh a consacré quatre  toiles. Dans cet espace clos, sans horizon, il varie sa touche de façon spectaculaire,  associant des traces de brosse en forme de points, de bâtonnets détachés ou  serrés, alignés ou tournoyants, selon les massifs, qu’il représente délimités par  des contours appuyés, dans une vision que lui inspire l’art japonais. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Vue d’Auvers-sur-Oise, mai-juin 1890. Huile sur toile, 50,2 cm x 52,5 cm. Amsterdam,  Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). Photo: © Van Gogh Museum,  Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation). |  | Cartel destiné au jeune public. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Vue  d'Auvers-sur-Oise, fin mai - mi-juin 1890. Huile sur toile. Providence,  Museum of Art, Rhode Island School of Design, offert en souvenir de Mlle  Dorothy Sturges par une amie. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champ près  d'Auvers-sur-Oise, fin mai - mi-juin 1890. Huile sur toile. Ville de  Genève, musée d'Art et d'Histoire (MAHI), ancien dépôt de la fondation Garengo,  1990.
 
 
 À Auvers, Van Gogh exécute des études rapidement brossées, dans un format  proche du carré pourtant peu propice au paysage. Elles sont parfois presque monochromes,  avec de grands premiers plans sans véritable motif et une touche toujours très  marquée. Elles témoignent de sa soif d'explorer de nouvelles propositions  expressives. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Marronniers en  fleur, fin mai 1890. Huile sur toile. Otterlo, Kröller-Müller Museum. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Dans le jardin du  Dr Gachet, 27 mai 1090. Huile sur toile. Paris, musée d'Orsay, don de Paul  Gachet, 1954. 
 
 
La toile appartient aux premières peintures d'Auvers. Exécutée  dans le jardin du Dr Gachet, elle conserve un écho de certains paysages du sud:  cyprès élancés et torturés, vue plongeante semblable à celle qu'offrait sa  chambre à Saint-Rémy. L'artiste y voit des «plantes du midi». Il confère à ce  modeste coin de jardin la dimension d'un espace complexe et vivement animé. |  
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 Cabinet n°2 - Auvers-sur-Oise, un village pittoresque
 
 
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                          Auvers-sur-Oise, un village pittoresque
 En 1890, Auvers-sur-Oise est un bourg peuplé de 2000 habitants,  réunissant différents hameaux agricoles étirés sur près de 10 km le long de  l’Oise.
 À une heure de train au nord de Paris, le village attire beaucoup de  citadins, à l’instar du Dr Gachet, qui y construisent de nouvelles résidences.  Leurs constructions modernes contrastent avec les maisons aux vieux toits de  chaume, interdits depuis un incendie en 1879, qui émeuvent Van Gogh parce  qu’ils lui rappellent son Brabant natal.
 Le village accueille également de nombreux peintres. Charles-François  Daubigny s’y installe en 1861 ; sa veuve ouvrira son jardin à Van Gogh.  Cezanne, Pissarro et une foule d’autres artistes, étrangers souvent, viennent y  chercher le pittoresque d’un paysage d’Île-de-France vallonné, baigné par  l’Oise, avec des maisons s’étageant à flanc de coteau, entre bois et champs.
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                              Cartes  postales et photographies d'Auvers-sur-Oise. Fin du XIXe siècle. Archives  départementales du Val-d'Oise, Bibliothèque nationale de France, Collections  particulières. Coproduction: ACC Artistic Creative Company / Musée d'Orsay,  2023.                             |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Diaporama |  
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                        | Ensemble de cartes postales  représentant Auvers-sur-Oise et ses environs, entre 1880 et 1910. Collections  particulières. |  
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                        | Ensemble de cartes postales  représentant Auvers-sur-Oise et ses environs, entre 1880 et 1910. Collections  particulières. |  
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                        | Plan d'Auvers-sur-Oise avec les lieux où Van Gogh a peint certains tableaux  |  
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 Cabinet n°3 - Les lettres d'Auvers
 
 
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                        | Les lettres d'Auvers (lecture)  |  
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                          Les lettres d’Auvers
 La correspondance de Van Gogh couvre une vingtaine d’années de sa vie  et comprend 820 lettres de sa main, les quatre cinquièmes étant adressées à son  frère Theo, écrites en français à partir de 1886. À Auvers-sur-Oise, Van Gogh  écrit régulièrement à Theo malgré leur proximité géographique, à sa sœur  Willemien, à sa mère et à Gauguin.
 On conserve 24 lettres de cette époque. Elles décrivent sa vie  quotidienne, ses besoins matériels, ses rencontres et, succinctement, ses  peintures.                            Elles expriment ses attentes envers Theo, son angoisse grandissante, à  demi-mot, puis plus ouvertement.
 Six n’ont pas été envoyées. Ce sont souvent  des brouillons qui révèlent les hésitations de Vincent dans cet exercice d’écriture.  Dans cet espace, sont lues sa première lettre d’Auvers et sa dernière, dans sa  version non envoyée, ainsi que d’autres extraits de cette correspondance.
 
 
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                                                            GÉNÉRIQUELes  lettres d'Auvers-sur-Oise.
 Choix  des extraits: Emmanuel Coquery.
 Production:  Musée d'Orsay / Direction du numérique.
 Production  déléguée: Opixido, Delphine Marguerite.
 Direction  artistique: Opixido, Eric Delmotte.
 Graphisme  et animation: Opixido, Orion Frossard.
 Design  sonore: Opixido, Andrea Perugini, Matthias Bourre.
 Voix:  Gauthier Jansen.
 Langue  des signes française: Langue Turquoise.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Vidéo. |  
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                          Lettre de Vincent van Gogh  à Willemien van Gogh avec croquis de L'Arlésienne  et d'Inter Artes et Naturam (Entre  art et nature) de Pierre Puvis de Chavannes, 5 juin 1890. Plume et encre  noire. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation).
 Cliquer ici ou sur l'image pour voir un agrandissement |  
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 Espace de médiation - Van Gogh, la couleur en relief
 
 
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                        | Scénographie. Photo Sophie Crépy. |  
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                        | Scénographie  |  
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                          Comment  Van Gogh associe-t-il les couleurs ?
 Van  Gogh s'intéresse aux théories sur les contrastes des couleurs, qu’il étudie  notamment dans la Grammaire des arts du  dessin de Charles Blanc (1867).
 Deux  couleurs sont dites complémentaires lorsqu'elles opposent l’une des trois  couleurs primaires (jaune, rouge et bleu) au mélange des deux autres: jaune et  violet, rouge et vert, bleu et orange. Lorsqu'on juxtapose deux couleurs  complémentaires, l'effet de contraste renforce leur intensité.
 Chez  Van Gogh, le contraste se veut aussi poétique. Il souligne l'expression de ses  sentiments: dans le Champ de blé aux  corbeaux, les associations du jaune et du bleu foncé d’une part s'opposent  à celles de l'ocre rouge et du vert d'autre part. Dans le Portrait du Docteur Gachet, il juxtapose l'orange et le bleu en  partie haute, le rouge et le vert en partie basse. Il mélange le rouge et le  bleu pour obtenir la couleur pourpre des fleurs de digitale (aujourd'hui bleues  par effet de décoloration).
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Charles Blanc, Cercle chromatique, Grammaire des arts et du dessin: architecture, sculpture, peinture, Paris, 1867. |  
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                          Pourquoi  certaines couleurs ont-elles évolué dans le temps ?
 Durant  son séjour à Arles, Van Gogh commence à utiliser la laque géranium. C’est un  rouge vif qui contient de l'éosine, un colorant synthétique apparu en 1873. Ce  pigment est très présent dans sa période d'Auvers.
 Toutefois,  la laque géranium peut se ternir rapidement sous l'effet de la lumière, surtout  quand elle est mélangée. Dans les tableaux, les roses blanchissent, tandis que  les violets deviennent bleus.
 Van  Gogh a conscience de cette décoloration, car elle apparaît rapidement. «Il faut  outrer la couleur davantage, toutes les couleurs que l'impressionnisme a mis à la  mode sont changeantes, raison de plus pour les employer hardiment, le temps ne  les adoucira que trop.»
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                        | Roses et renoncules. Zones où les pigments ont subi la décoloration. Paris, musée d'Orsay. |  | Texte du panneau didactique. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | L'Église d'Auvers-sur-Oise vue du chevet. Détail du bord de la toile: protégé de la lumière par le cadre, le fond rose n'a pas subi la décoloration. Musée d'Orsay, D.R. |  | Et si on retirait les couleurs d'un Van Gogh ? (L'Eglise d'Auvers-sur-Oise). |  
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                         Comment  évolue sa palette à Auvers-sur-Oise ?
 Après  son séjour dans le Midi, le peintre hollandais s'exclame à son arrivée à  Auvers: «je vois des violets davantage où ils sont». Dans cette région moins  ensoleillée que la Provence, il perçoit mieux les ombres. Les paysages étant  plus verdoyants, sa peinture s'oriente vers une dominante verte-bleue. Il  montre une attirance particulière pour les différentes nuances de bleu et  choisit d'ailleurs cette couleur pour certains dessins.
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                        | Panneau didactique. |  | Texte du panneau didactique. |  
                        |  |  |  Le  cadre retrouvé
 Ce  cadre a été fabriqué sur les indications de Van Gogh pour sa toile Chaumes de Cordeville à Auvers-sur-Oise (salle 2). Il a été retrouvé récemment par Wouter van der Veen dans le grenier de  la maison du Docteur Gachet.
 Le  peintre attachait une grande importance à l'encadrement de ses peintures, qu'il  évoque à de nombreuses reprises dans sa correspondance. Contrairement au cadre  doré et sculpté dans lequel le tableau a été présenté jusqu’à présent, ce cadre  d'origine présente une baguette plate et simple, d’une couleur unie, qui met en  valeur les couleurs, la touche et le relief du tableau.
 Sur  ce modèle, d’autres tableaux du musée d'Orsay provenant de la collection  Gachet, notamment L'église d'Auvers, ont été pourvus de nouveaux cadres, afin de mieux respecter les choix de  l'artiste dans la présentation de ses œuvres.
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                        | Panneau didactique. |  | Texte du panneau didactique. |   
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 3 - Bouquets et études de plantes
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Bouquets et Études de plantes
                          À Auvers-sur-Oise,  Van Gogh peint 9 natures mortes de fleurs, dans l’intention probable de les  vendre ou de les donner. Leur production s’étend de son arrivée, mi-mai, à la  mi-juin.Plusieurs sont  exécutées chez le Dr Gachet, à son intention, et dialoguent ainsi avec des  tableaux de sa collection, ceux de Cezanne notamment. La plupart sont de petite  taille, comme des exercices où la rapidité est recherchée, mais quelques-unes  ont le format ambitieux de ses natures mortes florales d’Arles ou de  Saint-Rémy.
 Tous ces bouquets  frappent par l’audace d’une touche très manifeste, une composition très simple  jouant sur la géométrie de la table et des vases, et des arrangements de fleurs  champêtres sans apprêt.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Verre avec œillets.  Première moitié de juin 1890. Huile sur toile. Collection particulière. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Branches d’acacia en fleur, 7 juin 1890. Huile sur toile. Stockholm,  Nationalmuseum. 
 
 
 Cette petite toile a été  peinte dans le jardin du Dr Gachet, juste après l'exécution de son portrait. Elle  est exceptionnelle dans l’œuvre du peintre par sa concentration sur un détail,  un morceau de nature vu sans contexte, à contre-jour, au pied de l'arbre, dans  toute la vivacité colorée que sa touche anime. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Vase aux fleurs, juin 1890. Huile sur toile, 42,2 cm x 29 cm. Amsterdam, Van Gogh Museum. Photo: © Van Gogh  Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation). |  
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                        | Vase. Japon, 19e siècle ?  Grès avec couverte céladon. Paris, musée d'Orsay, don de Paul Gachet, 1951.  Vase reproduit par Vincent van Gogh dans Roses et renoncules. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Roses et renoncules, entre le dimanche 1er et le samedi 3 juin 1890. Huile  sur toile, 51,7 x 52,0 cm. Paris, musée d’Orsay. © Musée d’Orsay, Dist.  RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt. 
 
 
Ce tableau est très révélateur du désaccord  chromatique provoqué par la décoloration de la laque rouge, à base d’éosine,  qui se dégrade à la lumière. Les renoncules bleues étaient violettes, et le  fond, plus mauve. Néanmoins, la composition sophistiquée de la toile conserve  toute sa force. Elle inscrit en effet dans un strict carré un bouillonnement de  rondeurs qui contrastent avec les diagonales fortes de la table et du vase  japonisant. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Epis de blé, vers le mardi 17 Juin 1890. Huile sur toile, 64 cm x 48 cm. Amsterdam, Van  Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). Photo:  © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation). 
 
 
Cette étude d’épis  de blés, vus en plongée de façon à former un motif sans espace, a servi de fond  à deux portraits peints par Van Gogh d'une jeune paysanne coiffée d'un chapeau  de paille, dont la robe blanc-rose offre la couleur complémentaire au vert  pâle. Le blé y forme une sorte d'arrière-plan décoratif, comme dans une  tapisserie médiévale au motif «mille fleurs». |  | Cartel destiné au jeune public. |   
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 4 - Le portrait moderne
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Le Portrait moderne
 Peindre les gens est «la seule chose en peinture qui m’émeut le plus  profondément et me fait ressentir l’infini, plus que toute autre chose».
 L’ambition de Van Gogh est d’atteindre chez ses modèles «cet éternel  indéfinissable, dont le nimbe était le symbole et que nous essayons d’atteindre  par l’éclat lui-même, par la vibration de nos couleurs». Exalter leur caractère  par la couleur, donner à ses toiles l’expressivité des passions qui les  habitent, voilà ce qui constitue «le portrait moderne».
 Mais à Auvers comme auparavant, il peine à trouver des modèles, sinon  dans son entourage immédiat : Gachet, sa fille Marguerite, la fille de son  aubergiste, Adeline Ravoux, des enfants, deux jeunes femmes non identifiées.
 Il déploie dans ces portraits des expérimentations plastiques parfois  étonnantes, par le format carré, les fonds tramés, des jeux de couleur ton sur  ton, un dessin simplifié à l’extrême.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Blanche  Derousse (1875-1911), d'après Vincent van Gogh. Portrait de Mlle Gachet au piano, 1901. Aquarelle. Paris, musée  d'Orsay, achat à Paul Gachet, 1960. |  
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                        | Palette utilisée par  Vincent Van Gogh pour Marguerite Gachet au piano en 1890. Bois, 35,0 x  27 cm. 
                        Collection musée d'Orsay - Van Gogh Museum, Amsterdam. Don de Paul Gachet,  1951. |  | Tubes de peinture Tasset  et Lhote de Van Gogh: jaune de chrome N°2 et laque géranium, 1890. 
                        Paris, musée  d'Orsay, don de Paul Gachet, 1951. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Deux fillettes,  juin - début juillet 1890. Huile sur toile. Paris, musée d'Orsay, don de Paul  Gachet, 1954. 
 
 
Ce double portrait de fillettes non identifiées existe en deux  versions, comme le Jardin de Daubigny ou Le Docteur Paul Gachet. Le tableau  s'est décoloré par la disparition du carmin laqué présent dans les chairs, une  partie des robes et les toits des maisons à l'arrière-plan. Cette toile  témoigne de l'intérêt du peintre pour le portrait d'enfant, ravivé par la  naissance de son neveu Vincent le 31 janvier. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Portrait de jeune femme, entre le mardi 24 et le dimanche 29 juin 1890. Huile  sur toile, 51,9 × 49,5 cm. Otterlo, Kröller-Müller Museum. © Rik Klein Gotink. |   
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                        | Vincent Van Gogh (1853-1890). Adeline Ravoux, 24 - 29 juin 1890. Huile  sur toile. Cleveland,  The Cleveland Museum of Art, legs de Leonard C. Hanna Jr., 1958. 
 
 
Les trois portraits que Van  Gogh a peint d'Adeline Ravoux ont en commun une dominante bleue prononcée.  Celui-ci est d'un format carré, malaisé pour un portrait; le peintre a dû  ajouter un motif de roses pour nourrir la composition. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Adeline Ravoux, vers le dimanche 22 juin 1890. Huile sur toile, 67 ×  55 cm. Collection particulière, Courtesy of Home Art. 
 
 
Van  Gogh a peint à trois reprises la fille de son aubergiste, Adeline Ravoux, âgée  de douze ans, mais elle n’a posé qu’une seule fois. Les deux variantes exposées  ici illustrent tant la difficulté de l’artiste à trouver des modèles que sa  soif d’explorer des variations sur un même thème. |   
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 5 - Études graphiques
 
 
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                         Études graphiques
 À peine arrivé à Auvers-sur-Oise, plein d’une énergie retrouvée, Van  Gogh réclame du papier à Theo. Il se lance dans des expérimentations de dessins  rehaussés au pinceau d’une huile bleue, mélangés d’aquarelle, sur des papiers  gris-bleu ou rosé. La plume et l’encre s’y mêlent à la craie noire, bleue ou  brune, ou au crayon. Il multiplie des essais, d’étonnants griffonnages et des  notations fugaces aux résultats éblouissants de vivacité.
 Neuf grandes feuilles montrent des vues du village ou des champs  alentour, tandis que 48 pages dessinées et un carnet de croquis révèlent sa  curiosité pour les gens, les animaux, saisissant des détails inattendus.
 Avec ces dessins, Van Gogh s’occupe entre deux tableaux, se change les  idées en restant actif, comme pour conjurer la peur du vide ou d’une crise  toujours menaçante.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Carnet de croquis de Paris  - Auvers-sur-Oise, 1890. 142 pages, dont 84 avec des croquis, notes et taches,  craie et crayon sur papier. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh  Foundation).
 
 
 Ce carnet de notes quadrillé, utilisé comme carnet de croquis, est  l’un des quatre subsistants, et le seul de sa période française. Plus qu'à demi  rempli de griffonnages aux sujets très divers, d'une notation fugace à une idée  de tableau, il montre mieux qu'aucune œuvre l'œil toujours en alerte du  peintre. Certaines pages, précocement détachées, sont entrées dans les collections  nationales avec la collection Gachet. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Nu masculin debout  et figure assise, d'après Charles Bargue, Cours de dessin, T. Ill, PL. 1 et 2 (recto), 1890. Mine de plomb  sur papier. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Verre, cruche en étain,  arum et autres croquis, 1890.  Crayon et craie sur papier, 44,5 × 27,4 cm. The Levett Collection. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Paysan avec une  faux (verso), 1890. Craie sur papier vergé gris-bleu. Amsterdam, Van Gogh  Museum (Vincent van Gogh Foundation). |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Paysanne  travaillant dans les champs (recto), 1890. Craie sur papier vergé.  Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Femme vêtue d’une robe rayée, carnet de croquis Paris - Auvers-sur-Oise (recto),  1890. Mine de plomb sur papier. Paris, musée d'Orsay, achat, 1951. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Marguerite Gachet au  piano, 1890. Craie sur papier vergé, 30,5 × 23,8 cm. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh  Foundation). Photo: © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation). 
 
 
 Cette étude prépare  l'important portrait de Marguerite Gachet, la fille du Dr Gachet. La toile au  format double carré, fragile, n’a pu être empruntée au Kunstmuseum de Bâle,  auquel elle l'a vendue en 1934. Selon son frère, Paul Gachet, Van Gogh avait  offert la toile à son modèle le jour même. |  
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                        | Scénographie  |  
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                           Gauguin à Vincent, vers le samedi 28 juin 1890 
 
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Paysage avec des  paysannes récoltant (verso), 1890. Craie sur papier vergé. Amsterdam, Van  Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Intérieur avec  tables et chaises et un croquis de  «La Chambre» (verso), 1890. Mine de plomb sur papier. Amsterdam, Van Gogh  Museum (Vincent van Gogh Foundation). |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Tête égyptienne (recto), 1890. Craie sur papier vergé gris-bleu. Amsterdam, Van Gogh Museum  (Vincent van Gogh Foundation). 
 
 
Van Gogh a dessiné cette tête de sphinx d'après  un moulage en terre cuite ornant la clef d’un arc en pierres surmontant une  porte de villa bourgeoise, rue Rajon. Il éprouve un vif intérêt pour l'art  égyptien, et exprima son regret de ne pouvoir visiter la maison égyptienne de  l'Exposition universelle en 1889. Il voit probablement dans ce masque la tête  d'un pharaon, un de ces rois «calmes, sages et doux, [...] éternellement des  agriculteurs adorateurs du soleil». |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Étude d'arbre (verso), 1890. Craie sur papier vergé. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh  Foundation).                         |   
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 6. 1 - De la pleine campagne caractéristique et pittoresque
 
 
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                        | Scénographie. Photo Sophie Crépy.  |  
                        | De la pleine campagnecaractéristique  et pittoresque…
 
 Sur les 74 toiles peintes à Auvers, environ 20 sont consacrées à des  paysages «naturels», sans maisons ou presque, nombre d’entre eux faits sur le  plateau au-dessus du village. La plupart sont peintes durant la seconde partie  du séjour auversois de Van Gogh. Ces vues de champs, où se juxtaposent  parcelles de céréales, choux, luzerne, betteraves ou pommes de terre, sont  rarement accompagnées de figures d’ouvriers agricoles, alors qu’ils devaient  être nombreux en cette saison. C’est probablement, chez Van Gogh, un signe du  désir d’exprimer son sentiment de solitude.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Deux femmes à travers champs, vers le 1er juillet 1890. Huile sur papier. San Antonio (Texas), The McNay  Art Museum, legs Marion Koogler McNay. 
 
 
Cette  étude de paysage est atypique dans la production d’Auvers, qui compte peu de  figures. Peinte sur une grande feuille de papier, elle mêle technique graphique  et peinture, et prépare sans doute une toile au format double carré  (format-utilisé-par Van Gogh à 13 reprises). |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champ de coquelicots, samedi 14 juin 1890. Huile sur toile, 73 × 91,5 cm. La Haye,  Kunstmuseum Den Haag. Photo: © Kunstmuseum Den Haag – long-term loan Cultural  Heritage Agency of the Netherlands.
 
 
Van  Gogh, qui semble ici revenir à ses recherches pointillistes des années 1886-87,  affirme radicalement la planéité et joue du contraste vigoureux entre deux  couleurs complémentaires, le rouge et le vert. Le traitement du ciel en touches  bâtonnets de couleurs contrastées, les stries des tiges de luzerne nettement  dessinées au milieu des coquelicots, font de cette toile un exemple  spectaculaire de ses expérimentations sur un sujet banal. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Vignes à Auvers-sur-Oise,  rue des Meulières, Chaponval, vers  le jeudi 12 juin 1890. Huile sur toile, 65,1 × 80,3 cm. Saint Louis, Saint  Louis Art Museum. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champ de blé avec  moissonneur, Auvers-sur-Oise, mi-juillet 1890. Huile sur toile. Toledo  (Ohio), Museum of Art, acquis avec les fonds de la dotation Libbey, don  d'Edward Drummond Libbey. 
 
 
Cette vue d’un champ de blé ou de foin a longtemps  été datée de la période d'Arles, à cause de sa dominante jaune, une couleur  inhabituelle à Auvers. Mais l'on reconnaît bien au fond l'horizon vu du  plateau, la silhouette de l’église et la cheminée de la fabrique. |  | Cartel destiné au jeune public. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champ de blé avec  bleuets, mi-juin 1890. Huile sur toile. Riehen/Bâle, fondation Beyeler,  collection Beyeler. |  | Cartel destiné au jeune public. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Les Champs, 11  juillet 1890. Huile sur toile. Collection particulière. 
 
 
Cette toile lumineuse,  dominée par la triade des primaires rouge-jaune-bleu, et aux couleurs inhabituellement  vives et chaudes pour la période d'Auvers, est pourtant l’un des derniers  paysages de l'artiste. Van Gogh lui donne une agitation fiévreuse par des flux  de touches aux lignes obliques et contradictoires. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Maison à  Auvers-sur-Oise, vers le 11 juin 1890. Huile sur toile. Washington, The  Phillips Collection, acquis en 1952. |   
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champ de blé avec  gerbes, 1890. Craie noire et pinceau avec encre sur papier vergé. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Paysage avec  maisons et une femme au travail, 1890. Craie noire et craie blanche, pastel  bleu, plume de roseau et pinceau avec encre sur papier vergé. Chicago, The Art  Institute of Chicago, legs de Kate L. Brewster. |   
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 6. 2 - Les formats en double carré
 
 
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                        | Scénographie 
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                        Les formats en double carré
 Parmi les 74 tableaux peints à Auvers se distinguent 13 toiles au  format «double carré» : 12 paysages et un portrait en hauteur, d’un format  allongé de 50 cm sur 1 mètre unique dans l’œuvre de Van Gogh. L’exposition rassemble  pour la première fois 11 de ces œuvres.
 Cet ensemble est d’autant plus significatif qu’il s’agit d’un format  choisi délibérément par l’artiste et non d’un format commercial, et qu’il  comprend ses trois derniers tableaux.
 Leur réalisation s’étale sur un peu plus d’un mois, entre le 20 juin et  la mort du peintre: il ne s’agit pas d’une série peinte dans un jet créatif,  mais d’une recherche pensée, reprise, approfondie. Visait-elle à former un ensemble  décoratif constituant une longue frise, ou était-ce la base d’un projet  d’exposition personnelle comme l’évoque Van Gogh le 10 juin 1890 ?
 Ces toiles révèlent assurément des explorations plastiques d’une  grande liberté, d’un artiste au seuil d’une «nouvelle peinture».
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Sous-bois avec deux  personnages, vers vendredi 20 – dimanche  22 juin 1890. Huile sur toile, 49,5 × 99,7 cm. Cincinnati, Cincinnati Art  Museum. Legs de Mary E. Johnston. Photo © Cincinnati Art Museum.
 
 
 Van  Gogh décrit ce tableau dans une lettre du 2 juillet: «Puis un sous-bois, des  troncs de peupliers violets qui perpendiculairement comme des colonnes  traversent le paysage.» Il ne mentionne pas le couple amoureux, dernière  occurrence de ce motif qui hante comme un regret l’œuvre du peintre. Ici, pas  d’horizon, l’espace est clos, chaotiquement rythmé par les peupliers. La géométrie  des troncs, soulignée par leurs contours noirs, s’oppose au bouillonnement des  herbes et des fleurs. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champ de blé aux corbeaux, mardi 8 juillet 1890. Huile sur toile, 50,5 cm x 103 cm. Amsterdam,  Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). Photo: © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh  Foundation). 
 
 
Le 10 juillet, une lettre mentionne une nouvelle série de 3  toiles: «Ce sont d'immenses étendues de blés sous des ciels troublés et je ne  me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême.»  Avec sa perspective à points de fuite multiples créée par les trois chemins, le  tableau donne à l’espace un caractère éclaté, «primitif», qu'animent vivement  les longues touches en circonflexes des corbeaux, du ciel et des blés. La  saturation chromatique poussée dans son contraste extrême rend puissamment  l'angoisse du peintre.
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champ de blé sous des  nuages d’orage, mercredi 9 juillet 1890. Huile sur toile, 50,4 cm x 101,3 cm. Amsterdam,  Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). Photo: © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh  Foundation). 
 
 
Cette toile offre la composition la plus dépouillée, dans son  opposition simple de la terre et du ciel, du vert et du bleu, de ces formats en  double carré. C’est le trouble du ciel qui prend ici une place prépondérante,  avec un horizon bas comme ceux des paysages hollandais du 17e siècle, admirés  par Van Gogh. |  | Cartel destiné au jeune public. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Paysage au crépuscule, vers vendredi 20 – dimanche 22 juin 1890. Huile sur toile, 50,2 cm x 101 cm. Amsterdam,  Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). Photo: © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh  Foundation). 
 
 
Van Gogh mentionne le tableau dans une lettre du 24 juin «Enfin un  effet de soir - deux poiriers tout noirs contre ciel jaunissant. Avec des blés  et dans le fond violet le château encaissé dans la verdure sombre.» Le point de  vue inhabituellement à hauteur d'homme divise terre et ciel en deux moitiés  contrastantes, ce qui en fait la composition la plus stable de la série. La  touche courte mais orientée en tous sens contribue à l'effet recherché de  crépuscule frémissant.  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champs aux meules  de blé, juillet 1890. Huile sur toile. Riehen/Bâle, collection Beyeler. 
 
 
Van  Gogh rabat des grandes masses sur le plan de la toile, qu'il anime en les liant  par une touche en fer à cheval ou en bâtonnets. L'œuvre semble empreinte du  souvenir des paysages à la manière de Rubens peints par Delacroix: «J'ose  t'engager à croire que dans le paysage on continuera à chercher à masser les  choses par le moyen d'un dessin qui cherche à exprimer l’enchevêtrement des  masses. Ainsi te rappelles-tu le paysage de Delacroix, la lutte de Jacob avec  l'ange [en l’église Saint-Sulpice]?» |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Gerbes de blé,  mi-juillet 1890. Huile sur toile. Dallas, Dallas Museum of Art, Wendy  and Emery Reves Collection. 
 
 
Ce tableau, qui se rattache par son sujet aux champs  de blé éclatants d'Arles et de Saint-Rémy, est ici traité d'une façon  entièrement nouvelle par son cadrage resserré un peu en surplomb, à la façon  d'une nature morte. Dans cet espace bouché, étiré, sans horizon, Van Gogh anime  rythmiquement sa composition par la répétition du motif, le jeu des diagonales  croisées et l'opposition entre couleurs complémentaires: le jaune de la paille  et le violet des ombres (devenu bleu par sa dégradation). |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Champs de blé près d'Auvers-sur-Oise, 20 - 22 juin 1890.  Huile sur toile. Vienne, musée du Belvédère. 
 
 
Le tableau frappe par l'absence de  toute figure humaine, mais surtout par son espace profond, à la fuite  artificiellement exagérée, organisée par les lignes zigzagantes des champs.  Conscient d'un effet d'écrasement qui accentue cette fuite, Van Gogh en parle  comme d'une toile «longue d'un mètre sur 50 centimètres seulement de hauteur».  L'horizon haut n'offre qu'une fine bande d'un ciel dont la couleur verte se  fond avec celle des champs, accentuant l'illusion d'un espace infini. |  | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Pluie -  Auvers-sur-Oise, 14 juillet 1990. Huile sur toile. Cardiff, Amgueddfa Cymru  - National Museum Wales, Davies Sisters collection.
 
 
Point de vue en surplomb,  horizon très haut, resserrement chromatique aux seuls bleu-violet et jaune,  masses rabattues sur le plan de la toile et lignes très graphiques de la pluie:  le tableau tend vers la simplicité d'une estampe japonaise. Ce motif de pluie,  déjà traité par Van Gogh dans une toile d'après Hiroshige, semble étroitement  lié à son idée de l'art japonais et perdure, à Auvers, comme  une  référence esthétique importante. |  
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                        | Vincent Van Gogh (1853-1890). Le Jardin de Daubigny, vers le 10 juillet 1890.  Huile sur toile. Collection Rudolf Staechelin. 
 
 
Van Gogh évoque ce tableau dans  une lettre du 10 juillet: «la troisième toile est le jardin de Daubigny,  tableau que je méditais depuis que je suis ici». C'est de fait la composition  la plus complexe de la série, la seule à porter un titre, comme un hommage au  peintre admiré. Il en peint dix jours plus tard une autre version: «une de mes  toiles les plus voulues», pour l'offrir à la veuve du peintre. Le motif est  recomposé car le véritable point de vue ne peut associer à la fois la maison et  l'église.  |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Racines d’arbres, dimanche 27 juillet 1890. Huile sur toile, 50,3 cm x 100,1 cm. Amsterdam,  Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation). Photo: © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh  Foundation). 
 
 
Andries  Bonger, beau-frère de Theo, mentionne ce tableau comme le dernier de Van Gogh.  Cet entrelacs de racines dénudées, cadré très près comme un gros plan de  photographe, présente une composition presque abstraite. Paradoxalement, c’est  aussi l’image que l’on peut associer le plus directement à un motif réel  récemment identifié. Ce sujet, peint le jour même du suicide, porte de toute  évidence une charge symbolique: «ma vie à moi aussi est attaquée à la racine  même», écrivait-il le 10 juillet. |  | Cartel destiné au jeune public. |  
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                        | Vincent  Van Gogh (1853-1890). Fermes près  d'Auvers-sur-Oise, 25 - 26 juillet 1890. Huile sur toile. Londres, Tate,  legs de C. Frank Stoop, 1933. 
 
 
Le tableau est daté de la toute fin de la période  auversoise grâce à une note d'Andries Bonger, beau-frère de Theo, qui en parle  comme d'une «dernière esquisse». La touche parfois sommaire, des aplats sans  touche apparente et le ciel non travaillé indiquent qu'il n'a pas été achevé. Cas  unique dans cet ensemble de doubles carrés, il en existe deux études de petits  formats montrant que le peintre est parti de motifs réels, puis a recomposé  l'ensemble en le situant dans un paysage dégagé.  |   
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 Cabinet n°4 - Une reconnaissance rapide et éclatante
 
 
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                        |  |   
                        | Scénographie 
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                          La  mort de Van Gogh
 Le  dimanche 27 juillet au soir, Van Gogh se tire une balle dans la poitrine, sur  les hauteurs d'Auvers. Blessé mais conscient, il parvient à redescendre à  l'auberge Ravoux. Le médecin local, le Dr Mazery puis le Dr Gachet, appelés à  son chevet le déclarent intransportable et inopérable. Ils font appeler Theo,  qui arrive le lendemain. Van Gogh meurt le 29 vers 1h30 du matin.
 Il  est enterré le 30 juillet, entourée de villageois, de quelques amis peintres  venus de Paris, comme Émile Bernard, Charles Laval, Lucien Pissarro, et Julien  Tanguy, ainsi que de Theo et de son beau-frère Andries Bonger.
 Van  Gogh, qui a connu sept ou huit crises de démence au cours des 18 mois  précédents, a tenté de s'empoisonner plusieurs fois au cours de celles-ci, et  avait entre ces épisodes des pensées suicidaires. Il n'en connaît aucune à  Auvers, mais vit dans l'angoisse de leur retour.
 Van  Gogh souffrait d'un état dépressif ancien - de "mélancolie" -, accentué  par l'échec de son projet de communauté d'artistes, suite au départ de Gauguin  d'Arles, fin décembre 1888. La Naissance de son neveu Vincent, comme le désir  de Theo de s'établir à son compte, l'ont fait se sentir un fardeau pour son  frère. Il est aussi possible qu'il ait eu conscience de la syphilis de Theo, et  de la fin inéluctable de son soutien.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Faire-part de décès de  Vincent van Gogh, 30 juillet 1890. Document imprimé. Amsterdam, Van Gogh Museum  (Vincent van Gogh Foundation). |  
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                        | 
                          Lettre de Paul Gauguin et  Meijer de Haan à Theo van Gogh, 2 août 1890. Plume et encre sur papier. Amsterdam,  Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation).
                          
                           |  | Lettre d'Henri de  Toulouse-Lautrec à Theo van Gogh, 31 juillet 1890. Plume et encre sur papier.  Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation).
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                        |  |  
                        |  Une reconnaissance rapide et éclatante
 À la nouvelle de la mort de Van Gogh, le 29 juillet 1890, les lettres  de condoléances des peintres amis des deux frères affluent vers Theo. Loin du  mythe de l’artiste maudit, elles montrent que Vincent est un peintre reconnu de  ses pairs, célébré par quelques critiques, fort de plusieurs expositions et qui  a vendu en février une première toile.
 Theo monte aussitôt une première exposition dans son appartement,  tandis que Gachet, très affecté, projette une monographie illustrée et commande  à son élève Blanche Derousse des gravures de reproduction. Émile Bernard, sans  doute l’ami le plus proche, publie dès 1893 les lettres que Van Gogh lui a  adressées.
 À la mort de Theo, atteint de la syphilis, six mois après la mort de  son frère, en février 1891, sa veuve Johanna (1862-1925) s’emploie à faire  publier et connaître les tableaux et les lettres de son beau-frère, dont elle a  hérité. Son fils Vincent (1890-1978) fondera le musée Van Gogh d’Amsterdam en  1973, mais il est certain qu’au moment de la Première Guerre mondiale, Van Gogh  est déjà clairement reconnu comme un protagoniste de l’art moderne.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Émile Bernard.  Feuille-catalogue pour l'exposition Van Gogh organisée en avril 1892 à la  Galerie Le Barc de Boutteville, 1892. Gravure sur bois, rehauts d'aquarelle  bleue. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de  la photographie. |  
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                        | Lettres de Vincent van Gogh  à Émile Bernard. Paris, Ambroise Vollard, 1911. Paris, bibliothèque du musée  d'Orsay. |  | Vincent van Gogh, Brieven aan zijn broeder, Armsterdam, 1914. Première édition de la correspondance de Van Gogh, par  Johanna van Gogh-Bonger. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh  Foundation). |  
                        |  |  |  |  
                        | Lettre de Paul Gachet à  Theo van Gogh et enveloppe, 27 juillet 1890. Plume et encre sur papier. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation).
                         |  | Francis, «Exposition Van  Gogh». La Vie moderne, 24 avril 1892.  Imprimé. Paris, Bibliothèque nationale de France. - Bibliothèque-musée de  l'Opéra. |   
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                          Van  Gogh à Auvers-sur-Oise et le cinéma
 La  littérature s'est emparée de la vie de Van Gogh dès 1934, mais c'est le cinéma  qui a été l'agent le plus puissant de la transformation en mythe de la figure  de l'artiste.
 Le  7e art s’est particulièrement intéressé à la dernière période d'Auvers-sur-Oise,  sur laquelle plane l'élément dramatique par excellence, le suicide du peintre.  Vincente Minnelli tire d’un best-seller d'Irving Stone, Lust for life (1936), la matière du premier film de fiction sur le  peintre, incarné par Kirk Douglas, dont le titre français est La vie passionnée de Vincent Van Gogh (1956).
 Mais  c'est un cinéaste peintre de formation, Maurice Pialat, qui a fait de la  période d'Auvers la matière de tout un film, pourtant sobrement intitulé Van Gogh (1991), comme si tout le  peintre s'y résumait.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Paul van Ryssel (Paul  Gachet). Vincent van Gogh à son lit de  mort, 9e état, 1890. Eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France,  département des Estampes et de la photographie. |  |