« TOURS 1500,
CAPITALE DES ARTS »
Article
publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n°
341
du
21 mai 2012
TOURS 1500, CAPITALE DES ARTS. En
écho à l'exposition « France 1500 » au Grand Palais
(Lettre 318), voici une manifestation qui témoigne de l'exceptionnelle
vitalité de ce qui était la principale résidence des rois de France,
de Louis XI à François Ier, soit de 1470 à 1527, année où ce dernier
décida de faire de Paris et de la région parisienne sa résidence
principale.
La présence du souverain, de sa cour, de riches édiles locaux et
d'étrangers, suscite de nombreuses commandes non seulement en faveur
des artistes tourangeaux comme Jean Fouquet (mort entre 1478 et
1481) et ses fils, mais aussi de ceux qui vinrent s'établir à Tours
comme Michel Colombe. A Tours même et dans ses environs il ne reste
que peu de choses des monuments de cette période, tant la ville
a subi de désastres durant les guerres de religion, la Révolution
et les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. La production
tourangelle a été dispersée et le Musée des Beaux-Arts de Tours
a donc fait appel, pour compléter ses trésors, à certaines des plus
grandes institutions du monde entier. Le résultat est extraordinaire
tant par la diversité des œuvres présentées, appartenant à tous
les arts (panneaux peints, manuscrits enluminés, vitraux, sculptures,
émaux, tapisseries), que par leur qualité et leur présentation.
Parmi les œuvres exposées, on admire tout particulièrement les dernières
acquisitions du musée telles le Christ bénissant et la Vierge
en oraison, deux huiles sur bois de Jean Bourdichon (vers 1457/1521)
et son atelier, la Vierge de pitié (vers 1480/1500), sculpture
provenant de l'église de Villeloin et une Vierge à l'Enfant (vers
1520), en albâtre, faisant le pendant de celle du Musée du Louvre,
en marbre, et de celle du Musée Dobrée de Nantes, en albâtre également,
exposées à coté d'elle.
En dehors de Jean Bourdichon, dont on voit aussi des feuillets des
Heures de Louis XII (vers 1498-1502) telle cette Bethsabée
au bain, Jean Poyer (actif de 1465 à 1503) et son atelier sont
très bien représentés également avec le magnifique triptyque
de la Madeleine (vers 1500-1505), le monumental retable du
Liget représentant le Portement de Croix, la Crucifixion
et la Mise au tombeau (1485) et divers dessins sur papier
et peintures sur parchemin. De ces deux artistes nous pouvons voir
des vitraux réalisés vers 1500 d'après leur modèle.
Beaucoup d'artistes sont restés anonymes et l'on ne sait pas identifier
les œuvres d'artistes réputés auprès de leurs contemporains comme
Jean d'Amboise ou Bernard et Jean de Posay. Nous voyons aussi des
œuvres d'artistes étrangers comme Andrea Solario (Portrait de
Charles d'Amboise, après 1508) ou Andrea Polastron (tenture
de la Vie de saint Saturnin, achevée en 1527).
Au final cette « première grande exposition exclusivement
consacrée à l'intense floraison artistique de la pré-renaissance
tourangelle » est un enchantement. C'est aussi l'occasion
de voir ou de revoir le très riche musée qui l'abrite dans l'ancien
palais de l'archevêché, avec ses tableaux de Mantegna, Rembrandt,
Champaigne, Boucher, Rubens, Ingres, Chassériau, Delacroix, Monet,
Degas et, plus près de nous, Calder, Denis et Olivier Debré. Musée
des Beaux-Arts, Tours 37. Jusqu'au 17 juin. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.tours.fr.
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