LOUIS
COMFORT TIFFANY
Couleurs et lumière
Article
publié dans la Lettre n° 305
LOUIS COMFORT TIFFANY. Couleurs et lumière.
Cet artiste (1848-1933), fils de Charles Lewis Tiffany, fondateur
de la célèbre maison Tiffany & Co, à New York, figure incontestablement
parmi les plus talentueux créateurs américains de tous les temps.
Son regard de peintre, en matière de couleurs et de composition,
sa passion pour l’exotisme et ses innovations dans le domaine du
verre, font de lui, dès 1900, un chef de file du design américain,
dont la réputation gagne les capitales européennes où il rivalise
avec les plus grands verriers de la fin du XIXe siècle.
L’exposition rassemble environ 160 œuvres (vitraux, vases, luminaires,
objets, bijoux et mosaïques, aquarelles, dessins et photographies)
qui révèlent la contribution majeure de ce créateur, tant à l’industrie
du verre qu’à l’ensemble des arts décoratifs.
Divisée en six thèmes, l’exposition aborde les débuts de la carrière
de Tiffany, ses séjours en Europe et en particulier à Paris où il
étudie la peinture dans l’atelier de Léon-Charles Bailly, puis son
intérêt croissant pour l’art du verre, son travail de décorateur
d’intérieur, les vitraux - aspect essentiel et peu connu de sa production
-, les vases en verre Favrile (sur lequel nous reviendrons)
et enfin l’expansion de l’entreprise Tiffany. Celle-ci repose, entre
autres, sur le commerce des lampes et objets décoratifs qui ont
fait sa popularité, objets habités de lumière et de couleurs profondes
et translucides propres à la pâte de verre, dont on nous montre
la malléabilité et les innombrables possibilités de façonnage, y
compris dans l’épaisseur, notamment dans le travail du vitrail.
L’importante sélection de vitraux montre, entre autres, un ensemble
exceptionnellement démonté, étudié, restauré et transporté depuis
le Musée des Beaux Arts de Montréal, un autre du Musée de l’Ermitage
de Saint Pétersbourg, plus de trente pièces du Metropolitan Museum
of Art de New York, une collection du Virginian Museum of Fine Art
de Richmond et un vitrail créé par Tiffany d’après un dessin de
Toulouse-Lautrec, conservé au Musée d’Orsay, Papa Chrysanthème.
Parallèlement à la production de vitraux, les ateliers Tiffany expérimentent
le verre en fusion, le travaillent, l’étirent, le soufflent, pour
obtenir des vases de formes organiques aux spectaculaires contrastes
de couleurs, que Tiffany commercialise sous le nom de « Favrile »,
du latin « fabriles », « fait à la main ».
Tiffany sait enfin tirer partie de la nouvelle technologie de l’éclairage
électrique pour mettre en valeur l’éclat et la transparence de ses
abat-jours de verre sertis de plomb et montés sur pied de bronze.
Ces célèbres lampes aux décors floraux nous font littéralement pénétrer
dans la lumière colorée : rouges profonds des pivoines, blancs laiteux
des magnolias …
Une exposition admirablement servie par la scénographie d’Hubert
le Gall, qui porte « l’artisanat » au plus haut degré du goût, de
la recherche et du savoir-faire. Une féerie pour l’œil. Musée
du Luxembourg 6e. Jusqu’au 17 janvier 2010. L.D. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.museeduluxembourg.fr.
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