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 Parcours en images et en vidéos de l'exposition
 SURRÉALISME avec des visuels 
              mis à la disposition de la presseet nos propres prises de vue
 
 
 Légendes en cours de finition. Merci de revenir plus tard.
 
 
 
 
                 
                  
                    
                      
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                        | Titre de l'exposition  |  
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                        | Entrée de l'exposition  |  
                        |    Metteur en scène attitré  des expositions surréalistes, Marcel Duchamp donne à celle de 1947 la forme d’un  labyrinthe. L’étymologie du mot provient du grec labrys désignant une double  hache dont chaque côté représente l’été et l’hiver. Le labyrinthe renferme un  secret: il héberge le Minotaure, être double, mi-homme mi-animal. Au sein du  labyrinthe «la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur,  le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus  contradictoirement» (André Breton). Rien d’étonnant à ce que le labyrinthe soit  devenu l’emblème du surréalisme qui, de sa création en 1924 jusqu’à sa  dissolution à la fin des années 1960, revendique cette réconciliation des  contraires. Vous, qui vous apprêtez à  y entrez, laissez à sa porte toutes les idées claires que vous dicte la raison.  Entre ses murs, la nature «dévore le progrès», la nuit fusionne avec le jour,  le rêve se mêle à la réalité.  |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | André Breton. Autoportrait dans un photomaton, vers  1929. Centre Pompidou. |  
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                        | Scénographie (entrée du labyrinthe) |  
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                        | Jean Aurenche, Marie-Berthe  Aurenche et Max Ernst. Autoportrait dans  un photomaton, vers 1929. Centre Pompidou. |  | René Magritte. Autoportrait dans un photomaton, vers  1929. Centre Pompidou. |  
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                          Scénographie avec projection d'une vidéo à 360°. Projection multimédia. Durée: 6 min 10 s.  Commissariat associé : Thierry Dufrène, professeur d'histoire de l'art à  l'Université Paris Nanterre, avec la participation de Cédric Plessiet,  professeur à l'université Paris 8, en collaboration avec l'École Universitaire  de Recherche ArTeC. Direction artistique et graphisme: Nicolas Lichtlé. Produit  par la Service de la Production audiovisuelle du centre Pompidou, en  collaboration avec l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique  (Ircam), 2024. Avec les voix d'Élodie Huber, Hugues Jourdain et Gabriel Dufay.  Simone Breton, inventaire du Bureau des  recherches surréalistes, 1924. André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924. Louis Aragon, Une vasgue de rêves, 1924; Le  paysan de Paris, 1926.
 
 
 
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                        | Citation  |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Scénographie: détail. |  |  |  
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                        | André  Breton. Manifeste du surréalisme,  1924. Manuscrit original Bibliothèque nationale de France. Achat, 2021.  Manuscrit classé Trésor national en 2017. Ph © BnF, Paris. © Adagp, Paris, 2024. |  | 
                          André  Breton. Manifeste du surréalisme,  1924. Manuscrit original Bibliothèque nationale de France. Achat, 2021.  Manuscrit classé Trésor national en 2017. Ph © BnF, Paris. © Adagp, Paris, 2024. |   
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 1 - ENTRÉE DES MEDIUMS
 
 
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                        | Scénographie 
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                        Le surréalisme a fait du poète un «voyant», capable de  faire résonner son âme au diapason de l’univers, de retrouver l’accord antique  de la poésie et de la divination. Giorgio de Chirico ouvre la voie en 1914 en  peignant un portrait de Guillaume Apollinaire marqu é d’une cible à  l’endroit où le poète sera blessé, deux ans plus tard, par un éclat d’obus. En  novembre 1922, l’article «Entrée des médiums», que publie André Breton publie  dans la revue Littérature , rend  compte des séances de sommeil hypnotique auxquelles se livrent les futurs  surréalistes. Cette plongée dans l’inconscient, ce «dérèglement de tous les  sens» trouvent un écho dans les œuvres des artistes médiumniques et les propos  des malades psychotiques. En 1919, André Breton et Philippe Soupault  l’appliquent à l’écriture automatique des Champs  magnétiques , écrits à quatre mains. Dès 1925, cette méthode trouve sa  traduction plastique dans les frottages de Max Ernst ou dans les peintures de  sable d’André Masson.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Marcel Jean (1900-1993). Le Spectre du Gardénia, 1936/1972.  Flocage sur plâtre, fermeture éclair, pellicule de film et daim. Centre  Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Achat, 2009. |  
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                        | Victor Brauner (1903-1966). Le Surréaliste, 1er janvier 1947.  Huile sur toile. Peggy  Guggenheim Collection, Venise (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York). |  | Hector Hyppolite  (1894-1948). Ogou Ferraille, vers  1947. Huile sur masonite. Courtesy of The Museum of Everything. 
 
 
En  1945, alors qu'il voyage à Port-au-Prince en Haïti, André Breton fait la  connaissance d'Hector Hyppolite, peintre, prêtre vaudou et fondateur du groupe  des artistes naïfs d'Haïti. Fasciné par sa peinture qui, par bien des aspects,  s'apparente au surréalisme, le poète acquiert plusieurs peintures, dont ce  portrait d'Ogou Feray, patron des forgerons dans le culte vaudou. Il y  reconnaît la figure du bateleur, personnage essentiel du tarot de Marseille,  reconnaissable à son bâton, sa coupe, son épée et ses deniers. Le tarot, par  ses qualités divinatoires, ne pouvait qu'intéresser les surréalistes. En 1947,  c'est encore sous les traits d'un bateleur que Victor Brauner brosse le  portrait de Breton. |  
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                        | Giorgio De Chirico  (1888-1978). Portrait [prémonitoire] de  Guillaume Apollinaire, printemps 1914. Huile et fusain sur toile. Centre  Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Achat, 1975.
 
 
 Arrivé à Paris en  1911. Giorgio de Chirico ne tarde pas à se rapprocher du groupe d'artistes  formé autour de Guillaume Apollinaire. En 1914, il réalise un portrait de  l'écrivain qu'il dote des attributs d'Orphée, poète et musicien de la  mythologie grecque: un buste antique et une lyre, symbolisée par un coquillage.  La paire de lunettes noires évoque la «voyance» du regard poétique, sa capacité  à percevoir le monde au-delà de ses apparences concrètes. À l'arrière-plan, la  silhouette du poète est marquée d’une cible blanche désignant précisément l'emplacement  où Apollinaire sera frappé par un éclat d'obus deux ans plus tard. Ce pouvoir  de prémonition fascinera les surréalistes qui accueilleront longtemps Chirico  comme l'un des leurs avant leur rupture en 1929. |  | Giorgio De Chirico (1888-  1978). Le Cerveau de l'enfant, 1914.  Huile sur toile. Moderna Museet, Stockholm. 
 
 
En 1916, alors qu'il voyage à bord  d'un autobus. André Breton descend en marche, irrésistiblement attiré par un  tableau accroché dans la vitrine de la galerie Paul Guillaume. Le poète finira  par acquérir cette œuvre «chargée de magie quotidienne» et douée d'un «pouvoir  de choc exceptionnel», qu'il conservera presque toute sa vie. Rebaptisée Le Cerveau de l'enfant par Louis Aragon,  reproduite dans la revue Littérature, l'œuvre qui montre un personnage aux yeux  clos, devient pour les futurs surréalistes le symbole du monde intérieur, la  métaphore de procès fait au monde sensible, à la réalité. Lorsque Yves Tanguy  relatera être lui aussi descendu d'une voiture en marche pour admirer cette  peinture, l'œuvre rejoindra les nombreux exemples surréalistes de «hasard  objectif». |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Max Ernst (1891-1976). L'Armée céleste, vers 1925-1926. Huile  sur toile. Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles. Acquis de M.  Jacques Bolle, Bruxelles, 1965. 
 
 
Dans le Manifeste  du surréalisme, André Breton définit l'écriture automatique comme la voie  d'accès privilégiée à l'inconscient. Les images que Max Ernst fait naître en  frottant à la craie une feuille de papier posée sur les lattes d’un vieux  parquet, en constituent l'une des premières réponses plastiques. Transposant ce  principe à la peinture, l'artiste met au point la technique du grattage, consistant  à révéler la présence d'objets posés sous une toile peinte. Ces œuvres, qui  manifestent un désir d'expression immédiate, non préméditée, trouvent un écho  dans les peintures de sable d'André Masson commencées à l'automne 1926.  Préalablement enduite de colle, la toile retient le sable en un dessin  aléatoire ensuite rehaussé de couleur. |  | Óscar Dom¡nquez  (1906-1957). Lion-Bicyclette, 1937.  Décalcomanie, gouache au pochoir sur papier. Centre Pompidou, Musée national  d'art moderne, Paris. Achat, 1975. 
 
 
Entré dans le groupe surréaliste en 1934,  Óscar Dominquez l'enrichit de la technique de la décalcomanie qui s'ajoute aux  pratiques automatiques du frottage, du grattage et du fumage consistant à  utiliser les traces de suie laissées par la fumée d'une bougie. Dans un article  publié dans Minotaure, Breton salue  ce principe «à la portée de tous », déjà utilisé par Victor Hugo: «Étendez au  moyen d'un gros pinceau de la gouache noire, sur une feuille de papier blanc  que vous recouvrez aussitôt d'une feuille sur laquelle vous exercez du revers  de la main une pression moyenne; soulevez sans hâte.» De nombreux artistes  développeront ce procédé, notamment le poète et artiste japonais Shüzo  Takiguchi, organisateur de la première «Exposition internationale du  surréalisme» au Japon en 1937. |  
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                        | Man Ray (1890-1976). Rayogramme, vers 1926. Centre Pompidou,  Musée national d'art moderne, Paris. Achat, 1988. 
 
 
En 1922, peu de temps après  son arrivée à Paris, Man Ray redécouvre le photogramme, un procédé  photographique ancien, consistant à disposer des objets sur une surface  préalablement sensibilisée puis exposée à la lumière. À l'issue de l'opération,  seuls les contours des objets subsistent générant des compositions  énigmatiques, sources de projections poétiques inédites. Man Ray, qui pratique assidûment  le photogramme tout au long de sa carrière, confie: «C'est la lumière qui créé.  Je m'assieds devant ma feuille de papier sensible et je pense». Le hasard ainsi  que le caractère magique de la technique fascinent ses camarades surréalistes  qui voient dans le photogramme une traduction parfaite du concept d'écriture  automatique, au même titre que la décalcomanie. |  | Edith Rimmington  (1902-1986). Museum, 1951. Plume,  encre, gouache et aquarelle sur papier, 32 x 23,5 cm. The  Murray Family Collection (UK & USA). |  
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                        | Françoise Fondrillon (vers  1830-?). Dessin médianimique, 1909.  Graphite et crayon de couleur sur papier. Collection particulière. Courtoisie  Galerie 1900-2000. |  | Salvador Dali (1904-1989). Le Rêve, 1931. Huile sur toile. The Cleveland Museum of Art, John L. Severance  Fund. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Matta (1911-2002). Le Poète (Un poète de notre connaissance),  1945. Huile sur toile. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Achat grâce au mécénat de Tilder, 2016. 
 
 
Le jeune Chilien Roberto Matta fait la  connaissance des surréalistes en 1937: «J'étais très jeune, tout à fait  inexpérimenté [...] ils regardèrent mes dessins et ils me dirent: Tu es  surréaliste? Je ne savais même pas ce que cela voulait dire.» Exilé aux  États-Unis pendant la guerre, l'artiste peint cette figure totémique pointant  son revolver vers le spectateur. Portrait crypté d'André Breton, cette figure  nue, brutale et hallucinatoire symbolise à elle seule la poétique révolutionnaire  du surréalisme. |  | Odilon Redon (1840-1916). Les Yeux clos, 1890. Huile sur toile  marouflée sur carton. Musée d'Orsay, Paris. 
 
 
En 1957, Breton publie L'Art magique, un musée imaginaire de la  préhistoire à l'art moderne, revisité par la pensée surréaliste. Le peintre  symboliste Odilon Redon y figure en bonne place. Le titre de son premier  recueil lithographique, Le Rêve,  publié en 1878, donnait déjà la clé de sa peinture onirique qui anticipe les  préoccupations du mouvement surréaliste. En témoigne ce probable portrait de  son épouse Camille Falte, les yeux clos, dans lequel l'extrême dilution de la  peinture rend le sujet presque immatériel, flottant dans un espace vaporeux. |  
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                        | Fleury Joseph Crépin (1875  - 1948). Temple, 11 octobre 1941.  Huile sur toile. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne. Paris. Don de  Mme Jacqueline Victor Brauner, 1973. 
 
 
En 1933, André Breton publie dans la revue  Minotaure un texte intitulé «Le Message automatique», dans lequel il reconnaît  l'importance artistique des créations des artistes spirites. Illustré par une  gravure de Victorien Sardou, La Maison de Mozart, l'article établit un lien  entre les réalisations médiumniques et l'écriture automatique: «la main de  Sardou entraînée par une force occulte, fait suivre au burin la marche la plus  irrégulière avec une rapidité inouïe». Les œuvres d'Augustin Lesage, de Fleury  Joseph Crépin ou encore de Françoise Fondrillon, dictées, selon leurs auteurs,  par des esprits ou des voix extérieures, seront attentivement regardées par les  surréalistes. |  | Jean-Claude Silbermann (né  en 1935). La Voyante, 1961. Huile sur  toile. Collection Jean-Jacques Plaisance. Les Yeux Fertiles, Paris. |   
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 2 - TRAJECTOIRE DU RÊVE
 
 
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                          Étudiant en médecine, André Breton se  passionne pour l'ouvrage d'Albert Maury, Le  sommeil et les rêves (1861) qui pose les prémisses de l'étude neurologique  du rêve. En 1916, assistant au centre neuropsychiatrique de Saint-Dizier, il  découvre les méthodes d'interprétation des rêves de malades psychotiques à des  fins curatives, préconisées par Sigmund Freud. Transposant les méthodes de la  psychanalyse à la poésie, les surréalistes publient leurs «récits de rêve», cherchent  à reproduire l'émerveillement des images qui s'offrent à l'esprit, à la lisière  du sommeil. Dans Les Vases communicants,  publié en 1932, Paul Éluard et André Breton s'appliquent à confondre le monde  réel et celui du rêve. «Le rêve ne peut-il être appliqué à la résolution des  questions fondamentales de la vie ?», s'interrogeait déjà Breton dans le Manifeste du surréalisme. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Salvador Dalí. Rêve causé par le vol d’une  abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil, 1944. Huile sur bois, 51 x  41 cm. Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid. Ph © As per the  specifications of the heirs of the Copyright owner or the  managing society. Provenance: Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid. ©  Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dali / Adagp, Paris 2024. |  
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                        | Joan Miró (1893-1983). La Sieste, juillet-septembre 1925. Huile  sur toile. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Achat, 1977. |  | 
                          Alfred  Hitchcock (1899 - 1980). La Maison du  docteur Edwardes (Spellbound),  1945. Film 35 mm numérisé noir et blanc, sonore (extrait), 1h 51 min. Disney /  ABC Home Entertainment and Television Distribution.  
                          Au milieu des années 1940,  alors que les théories freudiennes suscitent l'engouement aux États-Unis,  Alfred Hitchcock réalise un film qui prend pour sujet la psychanalyse. Le  maître du Suspense y mêle une intrigue inspirée de La Maison du docteur  Edwardes, un roman de Francis Beeding publié en 1927. Dans un établissement  psychiatrique, le nouveau directeur, accusé d'avoir fait disparaître le véritable  Edwardes pour usurper son identité, s'avère souffrir d'amnésie. Le réalisateur  confie à Salvador Dali le décor d'une scène centrale dans laquelle le malade  fait le récit rétrospectif d'un rêve à des fins thérapeutiques. |  
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                        | Dora Maar. Sans titre [Main-coquillage], 1934. Épreuve  gélatino-argentique, 40,1 x 28,9 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art  moderne, Paris. Achat, 1991. Ph © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Jacques Faujour / Dist.  RMN-GP. ©  Adagp, Paris, 2024.
 
 
 La  photographe Dora Maar se rapproche du groupe surréaliste vers 1933. Les  photomontages qu'elle réalise alors traduisent des préoccupations communes -  l'érotisme, le sommeil, l'œil, l'univers maritime, l'inconscient ou encore  l'irrationnel. Dora Maar se distingue de l'héritage du collage dadaïste encore prégnant  chez les surréalistes. Elle applique pour ses photomontages la méthode destinée  à son travail commercial, se servant de ses propres photographies ou de clichés  trouvés qu'elle collectionne. Ses compositions témoignent d'un souci d'échelle  et d'un respect de la perspective donnant l'illusion de visions réalistes. |  | Valentine Hugo (1887-1968). Rêve du 21 décembre 1929. Mine de  plomb sur papier. Collection Mony Vibescu.
 
 
 Musicienne, danseuse, costumière des  ballets russes et peintre, Valentine Gross grandit au sein d'une famille  éclairée et épouse Jean Hugo, arrière-petit-fils du poète Victor Hugo. En 1926,  elle rejoint les surréalistes, dont elle réalise plusieurs portraits d'un  académisme très sûr et d'une grande sophistication. Ses illustrations de rêve  qui allient ce même maniérisme à un goût pour la féerie figureront, comme ses  cadavres exquis sur fond noir, parmi les apports déterminants au mouvement  surréaliste. |  
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                        | Georges Hugnet (1906-1974). Sans titre, vers 1935; Sans titre, vers 1936; Sans titre, vers 1935. Centre Pompidou,  Musée national d'art moderne, Paris. Achat grâce au mécénat de Yves Rocher,  2011. Ancienne collection Christian Bouqueret. 
 
 
Héritier de dada, Georges Hugnet  réalise des collages pleins de fantaisie et d'humour à partir de photographies  de Jean Moral entre autres, qu'il découpe dans des magazines de charme tel  Sex-Appeal ou Paris magazine. Les surréalistes sont fascinés par les images de  la culture de masse qu'ils réinvestissent de manière subversive. Télescopages  incongrus de mots et d'images, ces œuvres manifestent leur goût pour le collage  que Breton définissait comme «l'accouplement de deux réalités en apparence  inaccouplables sur un plan qui en apparence ne leur convient pas» (sic).  |  
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                        | Dora Maar (1907-1997). 29 rue d'Astorg, vers 1936. Épreuve  gélatino-argentique rehaussée de couleurs. Centre Pompidou, Musée national  d'art moderne, Paris. Achat, 1990. |  | Grete Stern (1904-1999). Sueño N° 17: ¿quién sera?, 1949.  Épreuve gélatino-argentique. Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid. |   
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 3 - PARAPLUIES ET MACHINES À COUDRE
 
 
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                        | Scénographie 
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                          En 1914, dans la revue Vers et Prose, paraît  le texte d'un auteur oublié, mort en 1870 à l'âge de vingt-et-un ans: Isidore  Ducasse, alias le Comte de Lautréamont. «Cette lecture a changé le cours de ma  vie» dira Philippe Soupault, qui transmet une édition des Chants de Maldoror (1863) à Breton qui partage à son tour sa  découverte avec Aragon. Un mythe littéraire vient de naître. Les Chants ressemblent à la confession  d'un génie malade. Le texte est un défi à toute construction logique, en  appelle à la violence et à la destruction. Pour les jeunes surréalistes, il  répond à la faillite du monde qui les a conduits à la boucherie des tranchées.  Faisant de la beauté «la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une  machine à coudre et d’un parapluie !», Lautréamont lègue au surréalisme une  définition qui vaut aussi comme principe, celui d'une esthétique du collage,  qui ne doit rien aux lois de la logique et de l'harmonie. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Giorgio De Chirico. Le  chant d’amour, 1914. Huile sur toile, 73 × 59,1 cm. The  Museum of Modern Art, New York. Nelson A. Rockefeller Bequest, 1979. Ph ©  Digital image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence. © Adagp, Paris, 2024. 
 
 
Rapprochant  le moulage d'une tête d'Apollon antique et un gant de caoutchouc, Le Chant d'amour porte à son plus haut  accomplissement la définition de la beauté que le surréalisme emprunte à  Lautréamont: «Beau comme la rencontre fortuite Sur une table de dissection  d'une machine à coudre et d’un parapluie !». La découverte du Chant d'amour par René Magritte a pour  lui valeur de révélation: «Lorsque j'ai vu pour la première fois la  reproduction du tableau de Chirico, ce fut un des moments les plus émouvants de  ma vie: mes yeux ont vu la pensée pour la première fois.» |  
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                        | Man Ray (1890-1976). Beau comme la rencontre fortuite d'une  machine à coudre et d'un parapluie sur une table de dissection, 1932-1933.  Collage, dessin et épreuve gélatino-argentique. Birger Raben-Skov, Copenhague. |  | Pierre Roy (1880-1950).  L'Été  de la Saint-Michel, 1932. Huile sur toile. Centre Pompidou, Musée national  d'art moderne, Paris. Achat de l'État, 1947. Attribution, 1947. |  
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                        | René Magritte (1898-1967). La Durée poignardée, 1938. Huile sur toile. The Art Institute of Chicago,  Joseph Winterbotham Collection.
 
 
 Marqué  par Le Chant d'amour de Giorgio de Chirico, René Magritte fait sienne  l'esthétique du collage. Dès 1936 pourtant, il la remet brutalement en  question: «Une nuit, je m'éveillais dans une chambre où l'on avait placé une  cage et son oiseau endormi. Une magnifique erreur me fit voir dans la cage  l'oiseau disparu et remplacé par un œuf. Je tenais là un nouveau secret  poétique étonnant: le choc que je ressentis était provoqué précisément par  l'affinité de deux objets alors que précédemment ce choc était provoqué par la  rencontre d'objets étrangers entre eux.» Dès lors, les associations ne sont  plus fortuites mais dictées par de stricts principes dialectiques, comme un  foyer de cheminée et une locomotive, intrinsèquement liés par la fumée. |  | Wolfgang Paalen  (1905-1959). Nuage articulé,  1937/2023. Éponges naturelles, tissu, métal, bois (parapluie). Collection  particulière, Berlin, courtesy The Wolfgang Paalen Society, e.V. |  
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                        | Salvador Dali (1904-1989). Le Téléphone aphrodisiaque, 1938. Plastique, métal. Minneapolis Institute of Art,  The William Hood Dunwoody Fund. |  | Konrad  Klapheck (1935-2023). Die Gekrankter  Braut, 1957. Collection Klapheck.
 
 
 Konrad Klapheck découvre le surréalisme à  l'occasion d'un séjour à Paris, au milieu des années 1950. De Marcel Duchamp,  il retient l'attention portée aux objets du quotidien et à leur charge  poétique, de René Magritte, la facture lisse et impersonnelle. Les artistes du  groupe réserveront un accueil enthousiaste à ses objets monumentaux et  luisants, en particulier André Breton qui préface le catalogue de l'exposition  de l'artiste à la galerie Sonnabend en 1965 et lui consacre un texte dans Le Surréalisme et la peinture (1964). |  
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                        | Max Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes: Crime ou miracle: un  homme complet, 1929. Gravures découpées et collées sur papier collé sur carton.  Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Don de M. Carlo Perrone,  1999. 
 
 
Au printemps 1929, alors qu'il séjourne en Ardèche, Max Ernst collecte  des illustrations de revues du 19e siècle qui suscitent chez lui un état de «grande excitation visuelle». Il réalise  pas moins de cent cinquante collages en quinze jours. Sans structure narrative  et cohérence visuelle, La Femme 100 têtes remet en question la forme romanesque et s'impose, un an après Nadja d'André Breton, comme l'autre  «antiroman surréaliste». Multipliant les lieux, les personnages et les actions,  jouant de la polysémie du titre («La femme cent têtes», «La femme sans tête»,  «La femme sang tête», «La femme s'entête»), Ernst redouble d'incohérence. S'y  retrouvent néanmoins les grands sujets surréalistes, notamment  l'anticléricalisme, l'érotisme, le rêve et la folie. L'extraordinaire minutie  avec laquelle sont réalisées les planches aura un grand impact sur l'esthétique  surréaliste qui en 1929, année de la publication du Second Manifeste du surréalisme, entre dans sa phase raisonnante.  |  
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                        | Aube Elléouët-Breton (née  en 1935). Elseneur, 1979. Collage sur papier. RAW (Rediscovering  Art by Women). |  | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  
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                        | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  
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                        | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  | Alberto Giacometti  (1901-1966). Table, 1933. Plâtre. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Don du vicomte Charles de  Noailles, 1951.
 
 
 Présenté dans l’« Exposition surréaliste » à la galerie Pierre  Colle en 1933, ce plâtre est une étude pour une table imaginée pour la villa  moderniste de Charles et Marie-Laure de Noailles, à Hyères. Mobilier, cet objet  étonnant tient pourtant davantage de la sculpture avec ses pieds disparates,  son buste à moitié voilé et ses objets hétéroclites: une réplique plus petite  de sa sculpture Cube, un mortier  d'alchimiste et une main coupée qui ajoute au sentiment d'«inquiétante  étrangeté». En février 1935, désireux de revenir à la figure humaine et de  travailler d'après modèle, Alberto Giacometti sera exclu du groupe surréaliste.  Il n'en restera pas moins un ami cher, comme lui écrit Breton: «Tu sais bien  que tu es le personnage qui me manque le plus. Quand tu n'es pas là, il n'y a  plus ni jeunesse, ni clarté, ni jeu, ni certitude sur le plan intellectuel sans  compter que si ce n'est pas toi qu'on attend le soir au café, c'est peut-être  bien qu'on n'attend personne.» |  
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                        | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  
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                        | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |   
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                        | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |  | Max  Ernst (1891-1976). La Femme 100 têtes:  Crime ou miracle: un homme complet, 1929 (détail). Gravures découpées et collées sur  papier collé sur carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.  Don de M. Carlo Perrone, 1999. |   
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 4 - CHIMÈRES
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Dans l'Iliade, Homère décrit la Chimère :  «lion par-devant, serpent par-derrière, chèvre au milieu». La fascination  durable qu'exerce l'animal fabuleux sur l'imaginaire surréaliste tient à sa forme  composite et illogique issue du collage. Appliquant l'appel de Lautréamont à  une «poésie [faite] par tous, non par un», les surréalistes inventent en 1925  le jeu du cadavre exquis. D'abord assemblage de mots, à l'origine de son nom  («Le cadavre - exquis - boira - le vin - nouveau»), le jeu s'applique bientôt à  l'image. Ces créatures «inimaginables par un seul cerveau» seront jusqu'à la  fin des années 1960 l'emblème de l'activité collective surréaliste. Fille de  Gaïa, Chimère, qui appartient à un monde chaotique, dépourvu des lois de la  raison, s'impose comme l'animal totémique du surréalisme. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Max Walter Svanberg  (1912-1994). Himlens Ljusbla orkidé och  stärnans tiohöbdade atra, 1969. Aquarelle et gouache sur papier. Collection  Bo Alveryd. |  
                        |  |  |  |  
                        | André Breton, Marcel  Duhamel, Max Morise, Yves Tanguy. Cadavre  exquis, 1928. Crayon sur papier. Collection particulière. |  | Victor Brauner, André Breton, Óscar Domínguez,  Wifredo Lam, anonyme, Jacques Hérold, Jacqueline Lamba. Dessin collectif, 1940-1941. Encre et crayon de couleur sur papier,  29,8 × 23,9 cm. Musée Cantini, Marseille. Don de Mmes Aube Elléouët-Breton et  Oona Elléouët en 2008 en hommage à Varian Fry. Ph © Ville de Marseille, Dist. RMN-Grand Palais  / Jean Bernard. © Adagp, Paris, 2024. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Max Ernst (1891-1976). Chimère, 1928. Huile sur toile. Centre  Pompidou, Musée national d'art moderne. Paris. Achat, 1983. |  | Victor Brauner (1903-1966). Loup-Table, 1939/1947. Bois et  éléments de renard naturalisé. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne,  Paris. Don de Mme Jacqueline Victor Brauner en 1974. En 1938, l'artiste roumain  Victor Brauner quitte définitivement Bucarest pour rejoindre Paris. Le climat  de troubles qui règne alors, les difficultés liées à l'exil, la lecture des  romantiques allemands et le souvenir du folklore roumain, favorisent  l'exaltation d'une iconographie fantastique hantée par des créatures hybrides.  Le motif du loup-table, imaginé dès 1933, réapparaît alors dans plusieurs  peintures. En 1947, à l'occasion de l'«Exposition internationale du  surréalisme» à la galerie Maeght, Brauner traduit ce sujet en trois dimensions  en fixant la gueule hurlante et la queue d'un loup empaillé sur une table dont  l'un des pieds semble s'être métamorphosé. |  
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                        | Dorothea Tanning. Birthday, 1942. Huile sur  toile, 102,2 × 64,8 cm. Philadelphia Museum of Art. A 125th Anniversary  Acquisition. Purchased with funds contributed by C. K. Williams, II, 1999. Ph ©  The Philadelphia Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image Philadelphia  Museum of Art. ©  Adagp, Paris, 2024. En  1942, Dorothea Tanning fait la connaissance des surréalistes grâce à son ami,  le galeriste Julien Levy. Quelques semaines plus tard, signe de sa conversion  au mouvement, elle peint Birthday qui  en adopte la facture virtuose et l'iconographie fantastique. Devant une  succession de portes qui semblent s'ouvrir à l'infini. L'artiste se représente  à demie-nue, vêtue d'une veste en racines anthropomorphes. À ses pieds, une  petite créature chimérique symbolise la coexistence du rêve et de la réalité. |  | Suzanne Van Damme  (1901-1986). Couple d'oiseaux  anthropomorphes, 1944. Huile sur toile. RAW (Rediscovering Art by Women). |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Kurt  Seligmann (1900-1962). Magnetic Mountain,  1948. Huile sur toile. The Art Institute of Chicago, Mary and Earle Ludgin  Collection. Kurt Seligmann et son  épouse Arlette Paraf sont les premiers surréalistes à atteindre New York après  la déclaration de querre. Aux États-Unis, le peintre continue à développer son  iconographie initiée depuis son adhésion au mouvement en 1934: des compositions  complexes où évoluent des figures chimériques, nées de son intérêt pour  l'héraldique (science des blasons) et l'ésotérisme. Après-guerre, les souvenirs  du carnaval de sa Bâle natale se transforment en danses macabres et rituels  occultes. Cette même année 1948, Seligmann publie un important ouvrage  d'ésotérisme, largement diffusé, Le  Miroir de la Magie. |  | Friedrich  Schröder-Sonnenstern (1892-1982). Der  Zauberfisch, 1954. Crayon de couleur sur  carton. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Donation de M.  Daniel Cordier, 1989. En dépôt aux Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse.  Accusé de vagabondage et d'escroquerie, Friedrich Schröder-Sonnenstern est  interné en 1912 dans un hôpital psychiatrique à Neustadt en Allemagne, où il  commence à dessiner. Libéré, il développe un univers fantastique empli de  créatures chimériques, mi-humaines, mi-animales, dont le style naïf ne saurait  dissimuler son ironie à l'encontre de la société bourgeoise. Ces scènes fantaisistes,  souvent grivoises, suscitent l'attention des surréalistes qui exposent son  œuvre dans plusieurs manifestations, notamment dans l'«Exposition inteRnatiOnal  du Surréalisme (EROS)», à la galerie Cordier à Paris en 1959. |   
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 5 - ALICE
 
 
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                        | Scénographie 
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                          «C'est peut-être l'enfance qui approche le  plus de la vraie vie» écrit André Breton dans le Manifeste. La gloire surréaliste d'Alice au pays des merveilles (1865) est celle de cette enfance rêvée.  Alice entre au panthéon surréaliste grâce à Aragon qui rédige en 1931 un article  sur Lewis Caroll dans Le Surréalisme au  service de la révolution, et traduit son roman La Chasse au Snark. Incarnation du merveilleux, de l'illogisme et  de l'humour, Alice subvertit les fondements rationnels de la réalité.  L'imaginaire dont elle est porteuse conduit Breton à compter Caroll parmi les  ancêtres du surréalisme et à l'intégrer à son Anthologie de l'humour noir (1940): «Tous ceux qui gardent le sens  de la révolte reconnaîtront en Lewis Carroll leur premier maître d'école buissonnière».  Après Arthur Rimbaud et Lautréamont, une jeune poétesse, Gisèle Prassinos, incarne  le génie poétique que le surréalisme attribue à l'enfance. Ses poèmes, préfacés  par Paul Éluard, sont publiés en 1934 dans la revue Minotaure. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
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                        | Leonora Carrington.  Green Tea, 1942. Huile  sur toile, 61 × 76,2 cm. The Museum of Modern Art, New York. Gift of the  Drue Heinz Trust (by exchange), 2019. © Adagp, Paris, 2024. Héritière de Lewis Carroll, Leonora Carrington retient de l'auteur  l'univers merveilleux, peuplé d'un bestiaire fantastique doué de parole. Son  œuvre peinte et littéraire est peuplée de hyènes, de chiens ou de juments, alter-ego de l'artiste. Dans Green Tea, peint en 1942 lors d'un bref  séjour à New York avant de rejoindre définitivement le Mexique, elle se  représente debout, vêtue d'une étrange camisole de force, accompagnée  d'animaux, également entravés. Souvenir douloureux de son séjour à la clinique  psychiatrique de Santander, en Espagne, où l'a menée un épisode dépressif,  cette œuvre est également la promesse de la vie retrouvée, symbolisée par la  luxuriance de la campagne anglaise. |  | Légende. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Légende. |  | Légende. |  
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                        | Claude Cahun (Lucy Schwob, dite). Le Cœur de Pic, 1936. Epreuve  gélatino-argentique, 15 x 19,8 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art  moderne, Paris. Achat, 1995. Ph © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges  Meguerditchian/Dist. RMN-GP. Droits réservés. La photographe  et poète Claude Cahun collabore avec l'écrivaine Lise Deharme pour l'édition du Cœur de Pic, un ouvrage poétique  illustré destiné à la jeunesse. Décrivant les aventures du jeune Pic, Deharme  compose des poèmes à la fois énigmatiques et teintés d'humour auxquels  répondent les «tableaux photographiques» de Cahun. Cette dernière collecte des  objets hétéroclites qu'elle assemble en de merveilleux tableaux pour les  photographier. Cahun invite à redécouvrir le pouvoir des objets «pour apprécier  la valeur particulière ou générale de ceux que nous avons sous les yeux». Au  seuil du réel, les théâtres d'objets du Cœur  de Pic traduisent l'univers onirique et irrationnel de l'enfance, cher au  mouvement. |  | Légende. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | René Magritte. Les valeurs  personnelles, 1952. Huile sur toile, 80 x  100 cm. San  Francisco Museum of Modern Art. Purchase through a gift of Phyllis C. Wattis.  Ph © San Francisco Museum of Modern Art/Photograph Katherine Du Tiel. © Adagp, Paris, 2024. |  | Légende. |  
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                        | Légende. |  | Légende. |  
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                        | Scénographie. Au centre ... |  
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                        | Suzanne van Damme. Composition surréaliste, 1943. Huile sur toile. 90 × 100 cm. RAW  (Rediscovering Art by Women). Ph © Collection RAW (Rediscovering Art by Women).  Droits  réservés. |  | Légende. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Légende. |  | Légende. |   
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 6 - MONSTRES POLITIQUES
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Le surréalisme souhaite répondre à la double  injonction de Karl Marx («transformer le monde») et d'Arthur Rimbaud («changer la vie»). Premier acte de leur engagement politique, les surréalistes se  rapprochent des jeunes communistes du groupe Clarté avec lesquels ils signent  en 1925 un manifeste dénonçant la guerre coloniale menée par la France au  Maroc. Dans le contexte des années 1930 qui voit la montée des fascismes en  Europe, nombre d'artistes reconsidèrent la séparation entre création poétique  et engagement politique prônée jusqu'alors. Le surréalisme enfante des monstres  qui font écho à la montée des totalitarismes. En 1933, l'année de l'avènement  d'Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne, le mouvement se dote d'une nouvelle revue  qui adopte comme emblème la figure bestiale du Minotaure. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
                        |  |  |  |  
                        | Légende. |  | Légende. |  
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                        | Max Ernst. L'ange du foyer (Le Triomphe du  surréalisme), 1937.  Huile sur toile, 117,5 x 149,8 cm. Collection  particulière. Ph ©  Vincent Everarts Photographie. © Adagp, Paris, 2024. Max  Ernst peint L'Ange du Foyer en 1937,  dans une Europe en proie aux soulèvements fasciste, franquiste et nazi. Cette  montée de la terreur, inarrêtable, sourde aux appels à la raison, s'incarne  dans cette créature aussi monstrueuse que grotesque. Le titre et le sous-titre  disent ironiquement le désarroi de l'artiste face à cette menace inéluctable:  «c'était l'impression que j'avais à l'époque, de ce qui allait bien pouvoir  arriver dans le monde». Funeste prémonition: en septembre 1939, arrêté comme  «étranger ennemi», auteur d'une peinture qualifiée de «dégénérée», Ernst est  interné au Camp des Milles, près d'Aix-en-Provence. Évadé, il parvient à  rejoindre New York en 1941. |  | Légende. |  
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 7 - LE ROYAUME DES MÈRES
 
 
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                          Les «Mères», décrites par Johann Wolfgang von  Goethe dans le second Faust (1832), constituent le mythe poétique le plus  profond du surréalisme. André Breton en réactive le souvenir dans un texte  qu'il consacre à Yves Tanguy en 1942: «Le premier à avoir pénétré visuellement  dans le royaume des Mères, c'est Yves Tanguy. Des Mères, c'est-à-dire des  matrices et des moules [...] où toute chose peut être instantanément métamorphosée  en toute autre». Les «Mères» deviennent pour le surréalisme le creuset des formes  en proie au vertige des métamorphoses. Elles sont les matrices où prennent  forme le monde embryonnaire de la neuro-chirurgienne anglaise Grace Pailthorpe  et le monde organique des artistes Jane Graverol et Salvador Dali.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
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                          Jean Painlevé (1902 - 1989). L'Œuf d'épinoche, 1927. Film 35 mm  numérisé, noir et blanc, muet [extrait], 26 min. 18 sec. Les Documents  Cinématographiques / Archives Jean Painlevé. 
                           Biologiste de formation, Jean  Painlevé réalise son premier film, L'œuf d'Épinoche, en 1925. Il y filme  l'évolution d'un œuf de la fécondation à l'éclosion, observée au microscope. En  dépit de leur caractère scientifique, les films de Painlevé dépassent l'usage  savant et connaissent un vif succès dans les cinémas d'avant-garde. Le réalisme  fantastique et poétique de ses images, son refus délibéré de toute narration,  suscitent l'intérêt des surréalistes, notamment Pierre Prévert, Pierre Naville,  Jacques-André Boiffard ou encore Eli Lotar, qui deviendra son assistant en 1929. |   
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                        | Grace Pailthorpe. May  16, 1941, 1941. Huile sur toile montée sur carton, 38,1 × 48,3 cm. Tate.  Purchased, 2018. Ph © Tate. Droits réservés. Chirurgienne  pendant la Première Guerre mondiale, spécialiste en neurologie, Grace Pailthorpe  étudie l'automatisme dès 1935 et expose avec le groupe surréaliste anglais  l'année suivante. Convaincue de la fonction thérapeutique de l'art, elle  attribue au surréalisme et à la psychanalyse le rôle commun de «libérer  l'individu de ses conflits internes afin qu'il puisse fonctionner librement».  Au printemps 1938, elle initie une série de toiles autour du «traumatisme de la  naissance» d'après les théories développées par Freud et le psychologue Otto  Rank. Avec l'humour qui caractérise l'ensemble de son œuvre, Pailthorpe peint  une forme embryonnaire profitant, béate, des avantages de la vie intra-utérine. |  | Légende. |  
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                        | Scénographie. Au centre ... |  
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 8 - MÉLUSINE
 
 
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                          La légende de Mélusine prend forme dans les  récits médiévaux qui décrivent une créature hybride, mi-femme, mi-serpent.  André Breton en ressuscite le mythe dans Arcane  17 (1944) qu'il rédige pendant son exil américain. L'immensité des espaces  qu'il découvre au Nouveau Mexique puis dans l'est du Canada, en Gaspésie, lui  inspire le sentiment de fusion avec la nature qui innerve son texte. Si Arcane 17 doit beaucoup à la nature  américaine, le texte est aussi redevable aux temps d'un après-guerre qui  exigent une réinvention du monde et de ses valeurs. La technique, la puissance  machiniste, ont une fois encore démontré leur potentiel de destruction. Breton  veut croire à un âge qui, sous l'égide de Mélusine, serait «en communication providentielle  avec les forces élémentaires de la nature». Sa rencontre avec les civilisations  autochtones, en terre Hopi, le conduit à imaginer un autre modèle pour lequel  nature et humanité, à l'image de Mélusine, ne feraient qu'un. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
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                        | Légende. |  | Ithell Colquhoun. Scylla, 1938. Huile sur panneau, 91,4 × 61 cm. Tate.  Purchased, 1977. Ph ©  Tate. © Noise Abatement Society, Samaritans et Spire Healthcare. Née en  Inde, élevée en Angleterre, Ithell Colquhoun hérite d'une double culture,  hindouiste et celte. En 1939, elle intègre le groupe surréaliste anglais, mais  elle en est exclue un an plus tard en raison de sa pratique de l'alchimie et de  son refus de quitter les sociétés occultes. L'artiste trouve dans l'alchimie la  réconciliation des genres, de l'humain et de la nature, évoquée dans ses  paysages et végétaux, comparables à des corps féminins: «Il nous faut la  liberté. Plus de tyrans ni de victimes, plus de renvois fiévreux à ce  démon-étoile qui présida à la naissance du marquis de Sade et de Sacher-Masoch;  mais l'hermaphrodite, les contraires réunis dans une étreinte apaisante par le  fil du ver à soie.» |  
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 9 - FORÊTS
 
 
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                          «Temple où de vivants piliers laissent  parfois sortir des paroles confuses», la forêt était pour Charles Baudelaire le  cadre où se tissaient les fils de ses «correspondances», où se nouaient les  relations voilées entre les êtres et les choses. Après la psychanalyse  jungienne, qui associe la crainte de la forêt aux révélations de l'inconscient,  la forêt devient pour les surréalistes le théâtre du merveilleux, une forme  possible du labyrinthe, le lieu d'un parcours initiatique. Héritier du  romantisme allemand, qui choisit la nuit contre les «lumières» et du philosophe  et poète Novalis qui réaffirme la dimension sacrée de la nature, Max Ernst fait  de la forêt l’un de ses sujets de prédilection. Lorsqu'en 1941, le peintre  cubain Wifredo Lam retrouve son pays natal, ses peintures de jungles célèbrent  cette nature primitive, vierge du saccage colonial. C'est cette forêt  émancipatrice que Benjamin Péret décrit dans Minotaure en 1937, en publiant la photographie d'une végétation qui  prend possession d'une locomotive abandonnée, qui dévore le progrès et le  dépasse. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
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                        | Légende. |  | Max Ernst. Nature dans la lumière de l’aube, 1936. Huile sur toile, 25  x 35 cm. Städel Museum, Francfort-sur-le-Main. Ph © BPK, Berlin, Dist.  RMN-Grand Palais / Image Städel Museum. © Adagp, Paris, 2024. |  
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 10 - LA PIERRE PHILOSOPHALE
 
 
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                        |    «Les recherches surréalistes présentent, avec  les recherches alchimiques, une remarquable analogie de but» écrit Breton dans  le Second Manifeste du surréalisme en  1929. Dès 1923, les alchimistes Hermès Trismégiste et Nicolas Flamel figuraient  déjà en bonne place dans la liste des personnalités inspirant le surréalisme,  publiée dans Littérature.  L'occultisme jalonne l'histoire du mouvement, des textes de L'Amour fou et d'Arcane 17 d'André Breton, d'Aurora de Michel Leiris aux peintures d'Ithell Colquhoun, de Remedios Varo et Jorge  Camacho. Les surréalistes trouvent dans l'alchimie la voie d'une coexistence de  la connaissance et de l'intuition, de la science et de la poésie. Bernard  Roger, alchimiste et membre du groupe, y voit une «science d'Amour, fondée sur  la loi naturelle d’analogie par laquelle tous les règnes et tous les niveaux  d'existence communiquent». Paraphrasant les adeptes de l'athanor alchimique, Breton  se donne pour épitaphe «Je cherche l'or du temps». |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
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                        | Légende. |  | Remedios Varo. Papilla estelar / Celestial Pablum, 1958. Huile sur masonite, 91,5 × 60,7 cm. Colección  FEMSA.Ph © FEMSA Collection. © Adagp, Paris, 2024. |  
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                        | Scénographie  |  
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 11 - HYMNES À LA NUIT
 
 
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                          Aux temps du romantisme, dans ses Hymnes à la nuit, Novalis louait  «l'ineffable, la sainte, la mystérieuse nuit». Pour la génération symboliste,  c'est Victor Hugo qui avait fait le choix de l'obscurité : «L'homme qui ne  médite pas vit dans l'aveuglement, l'homme qui médite vit dans l'obscurité.  Nous n'avons que le choix du noir». Dans son récit Aurélia (1855), sous-titré «le Rêve et la vie», Gérard de Nerval  annonçait la nuit surréaliste. Cette coïncidence des contraires que favorise la  nuit inspire à André Breton le titre paradoxal La Nuit du tournesol et à René Magritte la série L'Empire des lumières. Dans son recueil Paris de nuit (1933), le photographe  roumain Brassaï prouve sa puissance de métamorphose, sa capacité à transformer  la ville moderne en un labyrinthe archaïque, ouvert au merveilleux.  Noctambules, disciples de Nosferatu et de Fantômas, les surréalistes  plongent dans l'obscurité «l'Exposition internationale du surréalisme» qu'ils  organisent en 1938 à la Galerie des Beaux-Arts, à Paris.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
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                        | Scénographie  |  
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                          Scénographie avec une vidéo...   |  
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                        | Légende. |  | René Magritte. L’Empire des lumières, 1954. Huile sur toile,  146 x 114 cm. Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles.   |   
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 12 - LES LARMES D'ÉROS
 
 
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                        | Scénographie 
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                          «Ce qui, dans leur ensemble, caractérise et  qualifie les œuvres surréalistes, ce sont, au premier chef, leurs implications  érotiques». En plaçant l'érotisme au cœur du projet surréaliste, Breton rend  l'«Amour fou» à son sens littéral: une passion capable de provoquer la folie.  L'amour surréaliste se mue en un sentiment révolutionnaire et scandaleux. Dans  cette recherche d'une liberté absolue, le Marquis de Sade a ouvert la voie. Il  inspire à Alberto Giacometti son Objet  désagréable, à Hans Bellmer sa Poupée,  à Joyce Mansour ses Objets méchants et sa poésie incandescente. Trois ans après que la publication des écrits de  Sade vaut à son éditeur Jean-Jacques Pauvert d'être poursuivi en justice, la  huitième «Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme (EROS)» organisée en 1959 à  la galerie Daniel Cordier à Paris est tout entière vouée à l'érotisme. |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Légende. |  
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                        | Légende. |  | Citation |  
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                        | Salvador Dali. Visage du grand masturbateur, 1929. Huile sur toile,  110 × 150 cm. Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid Legado Salvador  Dalí, 1990. © Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dali /  Adagp, Paris 2024. |  | Légende. |  
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                          1) Man  Ray (1890 - 1976). Le Retour à la raison, 5 juillet 1923. Film 35 mm numérisé noir et blanc,  muet (extrait). 2 min. 51 sec. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne,  Paris. Don de l'artiste, 1975. 
                          2) Luis Buñuel (1900 - 1983). L'Age d'or, 1930. Film 35 mm numérisé  noir et blanc, sonore (extrait), 1h 3 min. Centre Pompidou, Musée national  d'art moderne, Paris. Dation, 1989. 
 
                            Après le scandale suscité par son film Un Chien andalou en 1929, Luis Buñuel  récidive l'année suivante en présentant au public un film «anticlérical et  antibourgeois», L‘Âge d'Or. Hymne à  l'amour fou et à la subversion, le film superpose des scènes inspirées de l'Évangile et des 120 journées de Sodome du marquis de Sade. Produit par les mécènes  Charles et Marie-Laure de Noailles, le film est projeté au Studio 28 en novembre  1930 et suscite la colère des foules qui attaquent la salle et lacèrent  plusieurs œuvres surréalistes exposées.
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                        | Joyce Mansour. Untitled (Objet méchant), 1965-1969. Métal, 13 ×  20 × 20 cm (objet de gauche). Collection particulière.  |  | Légende. |   
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 13 - COSMOS
 
 
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                          Dans les «Prolégomènes à un troisième  Manifeste, ou non» (1942), André Breton reconsidère la place de l'homme au sein  du cosmos: «L'homme n'est peut-être pas le centre, le point de mire de l'univers». Loin de la posture moderne d'un homme  coupé d'une nature dont il se veut le possesseur, le surréalisme emprunte au  Moyen Âge son principe d'une continuité entre microcosme (le corps humain comme  image réduite de l'univers) et macrocosme (l'univers tout entier). La visite  d'André Breton en territoires Hopi et celle d'Antonin Artaud chez les Indiens Tarahumaras  confirment leur intuition qu'une autre relation au monde est encore possible. La  planche gravée, que publie André Masson en 1943, intitulée «Unité du cosmos»,  ne dit pas autre chose: «Il n'y a rien d'inanimé dans le monde, une  correspondance existe entre les vertus des minéraux, des végétaux, des astres  et des corps animaux». |  |  |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Joan Miró. Femmes encerclées par le vol d’un  oiseau, 1941. Gouache et lavis à  l’huile sur papier, 46 × 38 cm. Collection particulière. Courtesy Galerie  1900-2000, Paris. Ph © Galerie 1900-2000, Paris.  © Successió Miró / Adagp, Paris, 2024. En  janvier 1940, dans son atelier de Varangeville-sur-Mer, Joan Miró entreprend  une série de petites gouaches colorées sur lesquelles se déploient d'intenses  signes noirs. Cette nouvelle écriture fixe durablement le vocabulaire  idéographique de l'artiste. En 1959, les vingt-quatre Constellations sont rassemblées dans un recueil de fac-similés  préfacé par André Breton: «Dans une heure d'extrême trouble [...] il semble que  Miró ait voulu déployer le plein registre de sa voix. N'importe où hors du  monde et, de plus, hors du temps, mais pour mieux retenir partout et toujours,  jaillit alors cette voix au timbre de si loin discernable, qui s'élève à  l'unisson des plus hautes voix inspirées.» |  
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                        | Légende. |  | Légende. |  
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                          Michel Zimbacca, Jean-Louis  Bédouin. L'invention du monde, 1953. Film 35 mm numérisé noir et blanc, sonore  (extrait),  24 min. 35 sec. Distribution  Francis Lecomte / Luna Park Films. L'invention du monde © 1952, L'âge du  cinéma.  
                          Montage d'images ethnographiques porté par un commentaire du poète  Benjamin Péret, L'Invention du monde poursuit le décentrement de l'Occident initié par les surréalistes dès les  années 1920. Le réalisateur Michel Zimbacca et le poète Jean-Louis Bédouin y  proposent une expérience poétique résolument nouvelle, à la croisée du cinéma,  de l'art et de l'anthropologie. Des photographies d'objets aztèques, hopis,  navajos, incas, canaques ou encore papous, s'y succèdent sans hiérarchie,  exaltant l'unité de la création humaine et l'universalité des mythes  fondateurs. Deux ans plus tôt, tout juste entré en surréalisme, Bédouin  plaidait déjà pour la destruction de cette «muraille [entre les peuples] élevée  par des siècles de progrès».
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 CHRONOLOGIE
 
 
 
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                          Chronologie 1931 - 1937 |   
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