SOUS L'EMPIRE DES CRINOLINES
(1852-1870)

Article publié dans la Lettre n° 294

SOUS L’EMPIRE DES CRINOLINES (1852-1870). Nous n’avons pas souvent l’occasion de sélectionner une exposition sur les vêtements. La dernière était consacrée à Yves Saint Laurent avec Smoking forever en 2006 (Lettre 253). Aujourd’hui nous avons la chance de voir à quoi ressemblaient réellement ces robes fabuleuses du Second Empire que l’on voit si souvent dans les films en habits de cette époque.
A l’origine la crinoline est un jupon d’étoffe raidie de crin. A partir de 1859 elle devient une cage armaturée de cerceaux métalliques dont le diamètre peut atteindre 180 cm. Sa forme évolue de ronde à projetée (volume vers l’arrière) pour se transformer en tournure ou en pouf (coussin sur les reins) dès 1867.
Héritière des robes à panier de l’époque Louis XV, considérée comme l’apothéose de la culture française, la crinoline est lancée par l’Impératrice Eugénie qui considère ses toilettes comme l’accessoire principal de son rôle. La fabrication mécanique des étoffes (sauf la soie) et des dentelles, ainsi que l’apparition de nouvelles couleurs chatoyantes et vives, permettent à nombre de femmes de porter ces robes volumineuses (jusqu’à huit mètres de diamètre de tissus) afin d’attirer sur elles les regards, qu’elles soient femme du monde, cocotte ou cocodette !
La scénographie s’attache non seulement à bien mettre en valeur les quelque 300 pièces exposées ici mais également à dégager l’esprit Second Empire. Après l’évocation d’une scène de bal où l’on peut voir quelques objets ayant appartenu à l’impératrice, le parcours se poursuit avec La Vie moderne qui présente des vêtements de ville comme de villégiature et évoque les prémices de la Haute couture (Worth), l’apparition des grands magasins (Au Louvre, Au Bon Marché, Au Printemps …) et les Expositions universelles de 1855 et 1867. Le final, avec la présentation de la Joaillerie (Meller, Morel, Cartier, Boucheron), consacre Paris dans son rôle de capitale de l’élégance et du luxe.
Même si vous n’êtes pas attirés par les « chiffons », cette exposition vous plaira. Nous en avons eu la preuve en la visitant en compagnie d’un public nombreux, de tout âge, y compris des enfants à qui des espaces sont spécialement consacrés (avec essai de crinoline !), enthousiasmé par toutes ces robes et ces nombreux accessoires. Musée Galliera 16e. Jusqu’au 26 avril 2009. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien Musée Galliera : www.paris.fr/portail/culture/portal.lut?page_id=5854.

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