SAINTE RUSSIE
L'art russe des origines à Pierre le Grand

Article publié dans la Lettre n° 311


SAINTE RUSSIE. L’art russe des origines à Pierre le Grand. Le Louvre ouvre ses portes aussi bien à d’heureuses initiatives contemporaines (plafond de Cy Twombly pour la salle des bronzes) qu’à des expositions d’une incomparable richesse comme celle-ci.
Plus de quatre cents œuvres jamais réunies en France, provenant essentiellement des musées et bibliothèques russes nous font découvrir l’histoire de la Russie chrétienne du IXe au XVIIIe siècle. Le parcours de l’exposition, dont les panneaux explicatifs et les cartels sont très lisibles, suit son histoire de salle en salle : L’épopée de la conversion (vers le Xe siècle) ; Le premier âge d’or (XIe siècle) ; Le temps des mongols (1223-1304) ; Les grands centres de la Russie médiévale : Novgorod, Pskov, Tver ; L’émergence de Moscou (XIVe-XVe siècles) avec Andrei Roublev et l’art du livre ; Le « Siècle d’Ivan le Terrible » (1505-1598), Moscou « Troisième Rome », avec la chronique enluminée d’Ivan le Terrible et son superbe casque ; Le « Temps des troubles » (1598-1613) avec les dons au Monastère de la Trinité Saint Serge et enfin, de Michel Ier Romanov à Pierre le Grand (1613-1725) avec l’architecture, le renouveau des arts et les réformes au XVIIe siècle et leurs conséquences.
Les icônes, très anciennes, sont une forme expressive originale de la culture russe. Parmi les plus remarquables, citons la Vierge de la Tolga (fin du XIIIe siècle), Les saints Boris et Gleb (Novgorod, XIVe siècle) ou encore Saint Jean Baptiste (1408, attribuée à Daniel et André Roublev). Des peintures de plus grandes dimensions et surtout l’imposante Iconostase de la Dormition du monastère Saint-Cyrille du lac Blanc, quasiment présentée dans son intégralité, complètent les œuvres picturales. Les pièces uniques d’orfèvrerie et de techniques diverses abondent : Evangéliaire d’Ostromir (1056-1057) ; « Missel » de Barlaam de Khoutyn (XIIe-XIIIe siècles) ; « Porte d’or » de la cathédrale la Nativité de la Vierge à Souzdal (XIIIe siècle) ; Calice à deux anses, en argent fondu et repoussé, ciselé et doré et nielle (Novgorod, XIe siècle) ; Panaghiarion (patène qui reçoit un morceau de pain offert symboliquement à la Mère de Dieu) de Novgorod (1435), etc. Des représentations de ces objets sont sur le site Internet de la Lettre. Ces centaines de pièces d’un grand art nous émeuvent tandis que des témoignages de découvertes archéologiques affirment le très haut niveau de développement de la Rous’ ancienne et ses hautes valeurs humaines.
L’exposition se termine sur la comparaison saisissante entre deux portraits distants seulement de douze années : celui du tsar Féodor III, mort à 21 ans en 1682, en caftan russe, l’image de la Sainte Face au-dessus de lui, et le portrait à la Van Dyck de Pierre le Grand son demi-frère, rasé avec la moustache occidentale, en armure et manteau d’hermine comme Louis XIV: plus la moindre petite référence à la culture russe ! Une richesse pour l’œil et l’âme. À ne pas manquer. Musée du Louvre 1er. Jusqu’au 24 mai 2010. L.D. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.louvre.fr.


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