RODIN, LE REVE JAPONAIS

Article publié dans la Lettre n° 272

RODIN, LE REVE JAPONAIS. Cette exposition s’interroge sur la relation qui existe, pour Rodin, entre l’art japonais et la conception graphique et plastique qu’il applique à son œuvre. Nous savons tout l’intérêt que Rodin, comme la plupart des artistes et intellectuels de la fin du XIXe siècle (Edmond de Goncourt, Monet, Pissaro, Mirbeau, Clemenceau, Bastien-Lepage, Cernuschi, Kahn …) portait à l’art japonais et en particulier à l’estampe. A l’exposition universelle de 1900 Rodin assiste à une représentation de la pièce La Geisha et le Chevalier et, en 1906, à Marseille, il va voir le spectacle de la danseuse Hanako. Rodin possédait un grand nombre d’œuvres d’art japonaises, parfois faites spécialement pour l’exportation. Il utilisa aussi les services d’un ébéniste japonais, Kichizo Inagaki, pour la réalisation de socles et d’encadrement de ses œuvres et de sa collection. En 1900, lors de la première présentation de ses œuvres au pavillon de l’Alma, Rodin déclare qu’il va montrer « des instantanés d’un genre variant entre le grec et le japonais », formule qu’il reprendra plus tard. La critique de l’époque n’hésite pas à faire des comparaisons entre l’art grec et l’art japonais, trouvant dans les deux « un amour de la nature vivante ». Rodin est certainement inspiré par ces idées quand il utilise des titres tels que « Vase japonais », « Petite Japonaise », etc., alors que les œuvres en question sont totalement étrangères au style japonais.
L’exposition nous présente donc des objets d’origine japonaise ayant appartenu à la collection personnelle de l’artiste, dont un étonnant « Daruma à une chaussure » qui évoque assurément, par son attitude, le Balzac tant contesté de l’artiste, mais antérieur à l’entrée de ce cadeau dans sa collection, et surtout un ensemble de 26 dessins et de 26 sculptures en terre, plâtre et bronze de la danseuse Hanako, qui accepta de poser pour lui. Une exposition très intéressante mais plutôt destinée à un public de chercheurs et de curieux. Musée Rodin 7e. Jusqu’au 9 septembre 2007. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.musee-rodin.fr.

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