RODIN EN 1900 - L'exposition de l'Alma

Article publié dans la Lettre n° 185

RODIN EN 1900 - L’exposition de l’Alma. En 1900, Rodin, âgé de soixante ans, est à l’apogée de son art. En marge de l’Exposition Universelle, il fait dresser un pavillon place de l’Alma, spécialement conçu pour présenter, pour la première fois, l’ensemble de son oeuvre à Paris. Cette rétrospective va donner à l’artiste un renom international. Un siècle plus tard, le Musée du Luxembourg reconstitue fidèlement cet événement qui permet à l’amateur d’aujourd’hui de comprendre l’image que Rodin voulut offrir de lui-même.
Cette exposition donne un aperçu complet de son oeuvre, avec cent-vingt sculptures mais aussi une soixantaine de dessins et soixante-dix photographies. En marge de quelques marbres et bronzes, de petits plâtres et assemblages permettent par leur formes spontanées, de mieux considérer la qualité de son travail et ses recherches. L’exposition montre comment l’artiste, cherchant le mouvement, travaille l’expression corporelle dans des figures gémissantes de vie. Les Bourgeois de Calais apparaissent comme le meilleur exemple de cette recherche et le chef-d’oeuvre de la première partie de sa carrière de sculpteur. Cette constante recherche donne naissance à de nombreuses oeuvres où l’on retrouve toute la gaieté et l’érotisme du XVIIIe, en opposition à l’univers tragique de La Porte de l’Enfer. Le Balzac (1898), « pivot même de mon esthétique » disait Rodin, permet d’apprécier l’évolution de son oeuvre après 1890. Grand amateur de l’Antique, il atteint désormais son objectif: « dépouiller l’oeuvre d’art de tout superflu ». Iris, illustre bien cet aspect novateur. En 1900, Rodin a atteint un niveau bien au-delà des techniques traditionnelles de la sculpture et du modelage. L’Homme qui marche en est un surprenant exemple. Si le dessin a toujours tenu une place essentielle dans son oeuvre, la photographie traduit une approche très moderne de la sculpture. Le renouvellement que Rodin a introduit dans le domaine de la sculpture va ouvrir la voie aux artistes du XXe et notamment à Picasso. Musée du Luxembourg 6e. Jusqu’au 15 juillet 2001.

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