RENOIR
AU XXe SIECLE
Article
publié dans la Lettre n° 305
RENOIR AU XXe SIECLE. « Je commence
à savoir peindre. Il m’a fallu plus de cinquante ans de travail
pour parvenir à ce résultat, bien incomplet encore », déclare le
peintre Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) en 1913, à l’âge de 72
ans. Admirable modestie de celui qui fut, non seulement une figure
emblématique des années 1870, mais une référence pour de jeunes
générations d’artistes en sa dernière manière, au XXe siècle. C’est
à l’exploration de ces dernières années, fécondes, que l’exposition
est dédiée.
Vers 1880, Renoir remet en cause les préceptes du mouvement impressionniste
au profit du dessin et du travail en atelier. Après 1890, il se
voue à un art classique et décoratif. Il devient « peintre de figures »,
nus féminins surtout, portraits, études en atelier ou en plein air.
L’artiste reste, à la fin de sa vie, en perpétuelle recherche.
L’exposition doit sa richesse à la collaboration du Musée d’Orsay,
du Los Angeles County Museum of Art et du Philadelphia Museum of
Art qui la présenteront à leur tour. Une exceptionnelle profusion
d’œuvres montre la recherche de l’artiste, au fil des salles.
Les premières nous font admirer le Renoir reconnu du public classique
qui achetait à Paul Durand-Ruel ses Jeunes Filles au piano,
Danse à la ville, Danse à la campagne, scènes d’élégance
et de douceur dans l’esprit du XVIIIe siècle.
Puis viennent ses premiers essais de sculpture et une salle documentaire
où un ensemble de photographies des années 1895-1897 nous permet
de mieux comprendre son cadre de vie et ce que sa maladie articulaire
a pu occasionner de souffrances à l’artiste, aux doigts déformés,
qui continuait, assisté d’amis, à peindre inlassablement.
La suite du parcours montre un grand nombre de nus et de portraits
de femmes, notamment Gabrielle, nourrice de son fils Jean, dans
des occupations quotidiennes : coiffure, lecture, couture, soins
attendris pour l’enfant ...
Après 1890, le nu est roi dans un cadre atemporel : baigneuses,
sources, longues chevelures et plénitude charnelle aux tons de pêche.
A partir de 1895, ces nus gagnent en ampleur et occupent la toile
entière, inspirés du Titien, monumentaux et archaïques. Les dernières
salles sont consacrées au « rêve méditerranéen », paysages de soleil
que sa maladie fait découvrir à Renoir. Il peint alors la terre
embellie, « Paradis des dieux », sorte d’Arcadie peuplée de baigneuses,
lavandières et bergers sensuels aux chairs épanouies. Il s’adonne
aussi à la sculpture, aidé du jeune artiste catalan Richard Guino.
Une exposition « incontournable », qui nous laisse le cœur joyeux,
empli des couleurs chaudes, optimistes, de ce vieil homme au cœur
jeune qui disait en clin d’œil : « Je considère une paire de fesses
terminée quand j’ai envie de la toucher ». Et quelle merveilleuse
« touche » que celle de Renoir. Grand Palais 8e. Jusqu’au
4 janvier 2010. L.D. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.rmn.fr.
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