RENE LALIQUE
Bijoux d'exception 1890-1912

Article publié dans la Lettre n° 272


RENE LALIQUE. Bijoux d’exception 1890-1912. Ce sont plus de 300 pièces (bijoux, dessins, modèles, affiches, verrerie, etc.), souvent inédites, provenant de musées et de collections privées du monde entier, que nous pouvons admirer en ce moment au musée du Luxembourg. Elles illustrent le travail spectaculaire et profondément novateur de ce spécialiste du verre, René Lalique (1860-1945) qui commença sa carrière dans le dessin de bijoux. A seize ans il griffonne déjà des modèles aux sujets très originaux et suit des cours du soir à l’Ecole des arts décoratifs. Plus tard, malgré la mise en garde d’un de ses parents où il est employé comme dessinateur : « Tu veux faire des dessins de bijoux, mais cela ne mène à rien ! » il s’installe à son compte et fournit un grand nombre de fabricants et de marchands bijoutiers tout en suivant des cours de modelage et en faisant des gravures à l’eau forte. En 1884, ses dessins, présentés à l’Exposition national des arts industriels, sont remarqués par Alphonse Fouquet : « Je ne connaissais pas de dessinateur en bijou, enfin, en voici un ». L’année suivante, il reprend un atelier de joaillerie à Paris et s’adonne à la joaillerie pure. En 1988 il réalise ses premiers bijoux en or ciselé, à décors inspirés de l’Antiquité et du Japon et en 1889 il participe à l’Exposition universelle en tant que collaborateur anonyme de Vever et Boucheron. Enfin, en 1890 il déménage son atelier, qui emploie une trentaine d’ouvriers. Il en dessine le mobilier et le décor des murs, des plafonds, etc.
L’exposition commence à cette date. René Lalique a en main tous les atouts pour concevoir des bijoux que l’on n’aurait jamais vus. Il travaille alors sans relâche, dessinant, modelant, faisant des essais techniques en tous genres. Ses sujets favoris sont inspirés de la femme, qu’il métamorphose en libellule, en insecte, en paon, du monde floral et animal. Il recherche au jardin des plantes des fleurs et des plantes exotiques. Délaissant les matériaux traditionnels (platine, diamants, pierres précieuses serties) il leur préfère l’or ciselé, l’émail, l’opale et la pierre de lune, la corne, l’ivoire et enfin le verre. Cette palette lui permet de restituer les couleurs de la nature, en particulier celles des fleurs.
Peu à peu le verre, dont il maîtrise progressivement les techniques prend une place prépondérante dans sa production. Il réalise pour son ami François Coty des flacons en verre qui valent bien plus que ce qu’ils contiennent. Peu à peu la verrerie, sous toutes ses formes, prend la place de la bijouterie dont il sera, en ce début du XXe siècle, l’un des deux plus grands artisans avec Gallé.
L’exposition présente ces magnifiques bijoux dans un décor évoquant des écrins. La première salle est consacrée à ses débuts et à ses principales sources d’inspiration (Egypte, Moyen Age, Renaissance, Japonisme …). La deuxième salle nous montre l’univers sensuel et onirique de René Lalique, sa fascination pour la femme, ses méthodes de travail. La galerie principale enfin présente les premiers travaux de Lalique sur le verre, qui deviendra son matériau de prédilection. Une exposition exceptionnelle, bien documentée, à ne pas manquer. Musée du Luxembourg 6e. Jusqu’au 29 juillet 2007.
Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.museeduluxembourg.fr.


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