PICASSO INGRES

Article publié dans la Lettre n° 228

PICASSO INGRES. Cette exposition n’attirera sans doute pas la foule mais c’est l’une des plus intéressantes que l’on puisse voir en ce moment à Paris. Elle réalise une confrontation entre deux peintres que tout semble opposer. D’un coté un artiste réputé conservateur, classique, académique et dogmatique, Ingres, mort en 1867 à l’âge de 87 ans. De l’autre coté un peintre qui n’a jamais cessé d’être considéré comme un novateur et un révolutionnaire patentés, Picasso, né en 1881. Avec le temps, et à mesure que se sont multipliées les études sur ces deux artistes majeurs, parmi les plus grands de leur siècle respectif, on a fini par comprendre et apprécier les « bizarreries » d’Ingres, son sens de l’organisation spatiale, son obsession de la perfection. De même mesure-t-on mieux aujourd’hui tout ce que l’œuvre de Picasso doit à la tradition ainsi qu’à une certaine forme de classicisme.
Sa vie durant, Picasso a conservé en mémoire l’exemple d’Ingres. Mieux, il l’a suivi, interprété, copié parfois et a connu une période dite « ingresque » (1915-1925). L’exposition met en évidence l’infinie variété avec laquelle Picasso a su appréhender l’originalité d’Ingres. Le Bain turc (1865) a inspiré Le Harem (1906), le Portrait de Mme Rivière (1805) celui d’Olga dans un fauteuil rouge (1917). A la fin de sa vie Picasso a même parodié Ingres : Jupiter et Thétis, Raphaël et la Fornarina, etc. Musée national Picasso 3e (01.42.71.25.21) jusqu’au 21 juin 2004. Ensuite, en partie, au Musée Ingres de Montauban du 9 juillet au 3 octobre 2004. Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. Lien: www.rmn.fr

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