FRANCIS PICABIA,
singulier idéal

Article publié dans la Lettre n° 207

FRANCIS PICABIA, Singulier idéal. C'est la première rétrospective consacrée à cet artiste depuis celle de 1976, qui eu lieu elle aussi à Paris. Avec près de 200 œuvres venues du monde entier et présentées selon un parcours chronologique, cette exposition évoque les différents aspects de la création de Picabia (1879-1953) et l'abondante activité poétique et littéraire de celui-ci. Il emprunta à l'impressionnisme, au fauvisme (Adam et Eve), au cubisme, avec des œuvres qualifiées d' « orphiques » par Apollinaire (Udnie), recherchant la synthèse des impressions sensibles et du souvenir.
En 1913 c'est le seul artiste à pouvoir se rendre à New-York pour l'Armory Show. Il y représente l'avant-garde européenne. Il y retourne en 1915 et élabore en Amérique un langage plastique neuf, empruntant au dessin industriel sa précision technique. Parmi ces mécanismes pris pour sujet, les métaphores sexuelles sont nombreuses. C'est alors qu'apparaît Dada qui trouve à New-York l'une de ses origines à laquelle Picabia prend une part décisive. En 1920 ses envois très provocateurs aux salons officiels sont à chaque fois cause de scandale.
En 1921, à la surprise de tous, Picabia rompt avec Dada, mais sans jamais en renier l'esprit. Après la création du Ballet Relâche avec Eric Satie et la réalisation du film Entr'acte avec René Clair, Il quitte Paris en 1925 pour s'installer à Mougins, près de Cannes. Il y réalise des collages, entreprend sa série des « Monstres », puis les « Transparences » (1927) où il superpose de multiples références, puis les « Nus » (1940) (Cinq femmes) réalisés à partir de photos parues dans des revues légères et présentées dans l'exposition, et enfin la série des « Points » (La Terre est ronde), peintures émouvantes et dramatiques, constituant une fois encore une lecture dadaïste. Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris 16e (01.53.67.40.00) jusqu'au 16 mars 2003 (Lettre 207). Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. Lien: www.paris.fr/musees/mamvp.

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