GEORGES-HENRI PESCADERE
Article
publié dans la Lettre n° 329
du
19 septembre 2011
GEORGES-HENRI PESCADERE. Né à Paris
en 1915, mort en 2003, cet artiste n’a exposé qu’une seule fois
de son vivant, en 1985, et ne s’est jamais séparé de ses tableaux.
« Je ne peins pas pour vivre, je vis pour peindre » disait-il pour
se justifier. C’est donc une véritable découverte et un enchantement
de voir quelque 45 toiles exposées en ce moment à Paris. C’est une
découverte, car, qui associe son nom aux affiches et illustrations
qu’il fit pour des théâtres, des films, des restaurants (logo d’Hippopotamus) ?
C’est aussi un enchantement car ses toiles, surtout ses portraits
de femmes, souvent songeuses mais jamais tristes, et ses nus, sont
belles, colorées, agréables à voir.
« Le Georges », comme il se désigne dans ses mémoires, entre à quatorze
ans à l’Ecole Supérieure d’Arts Appliqués Germain Pilon où, pendant
quatre ans, il s’initie aux arts plastiques, à la décoration, à
l’architecture et surtout à la « réclame » comme on disait à l’époque.
Il passe ensuite deux ans à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, qu’il
trouve trop théorique et académique, avec trop d’élèves sans talent,
mais où il rencontre Brayer, Rohner et Venard. Vivant de petits
« boulots », il a l’opportunité d’assister Alexandre Trauner dans
le décor de ses films, comme Hôtel du Nord.
C’est alors que sa mère l’entraîne dans une galerie où une exposition
défraie la chronique. Le peintre et là et les accueille, Pablo Picasso
en personne. Pescadère affirmera avoir plus appris au cours de cette
matinée qu’au cours des deux années de Beaux-Arts ! Et c’est vrai
que sa peinture évoque celle du Maître, sans ses outrances ultérieures.
Véritablement, il s’est inspiré de ce qu’il y avait de meilleur
chez Picasso et sans doute chez quelques autres artistes, que ce
soit dans ses portraits (tous féminins), ses nus, ses natures mortes
ou ses paysages de Bormes les Mimosas et de Curel, près de Sisteron,
où il achète des maisons et où il se retire dans les années soixante-dix.
Homme secret et pudique (il signait et datait ses tableaux au dos),
grand résistant, ancien déporté, seul survivant sur 21 du réseau
« Corvette » mais sans haine pour ses bourreaux, initiateur au lendemain
de la guerre, avec un codétenu allemand, d’une démarche d’Europe
Unie, exempte de guerre, Pescadère consacre les dernières années
de sa vie à la peinture et à la préservation de Bormes dont il fait
les vitraux de l’église. Vraiment, une très belle exposition. La
Galerie de l’Exil, 18 avenue Matignon, 8e. Jusqu’au 31 octobre
2011. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.galerie-exil.com.
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