LE PALAIS DU PRINTEMPS
Peintures érotiques de Chine

Article publié dans la Lettre n° 254

LE PALAIS DU PRINTEMPS. Peintures érotiques de Chine. La mode est à l'érotisme extrême oriental ! Après le Grand Palais et le Musée Guimet c'est au tour du Musée Cernuschi de nous présenter, dans la scénographie somptueuse et délicate de Bruno Moinard, des peintures réalisées en Chine au cours des deux dernières dynasties, Ming et Qing (XVIe-XIXe siècle). Des explications savantes, claires, précises et lisibles jalonnent le parcours. La peinture érotique est venue après la littérature du même nom, pour illustrer les récits de ce genre. Ces peintures étaient appelées soit Images des jeux secrets (Bi xi tu), soit Peintures du palais du printemps, par allusion au gynécée des empereurs Han, cadre supposé de nombreux épisodes érotiques.
A coté des illustrations parfois fort sages de romans célèbres, on trouve aussi des poèmes qui commentent les images, montrant ainsi l'importance de celles-ci dans un pays où cette peinture était considérée comme un genre inférieur mais à laquelle se sont adonnés, sous des pseudonymes, les plus grands peintres ! Il y avait de véritables ateliers de copistes, dont on peut deviner les méthodes, pour multiplier ces peintures et faciliter leur diffusion. Le plus célèbre, à Suzhou, se réclamait du grand peintre Qiu Ying (XVIe siècle), spécialiste des peintures de belles femmes. Les scènes érotiques peuvent être soit suggestives, soit tout à fait explicites. Souvent une troisième personne observe le couple, en voyeur. Les personnages peuvent être nus ou à moitié dévêtus, ce qui offre dans ce dernier cas bien plus de possibilités expressives. On remarque aussi des scènes d'homosexualité masculine, sans doute reflet d'une tolérance de la société de l'époque. Musée Cernuschi 8e (01.53.96.21.50) jusqu'au 7 mai 2006. Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. Lien: www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=5853.

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