NAPOLÉON ET PARIS
Rêves d’une capitale

Article publié dans la Lettre n° 384
le 15 juin 2015

 
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NAPOLÉON ET PARIS. Rêves d’une capitale. En une quinzaine d’années, entre le coup d’Etat de Bonaparte du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) et la seconde abdication de Napoléon le 22 juin 1815, Paris a été profondément transformée par cet homme, pourtant plus souvent présent sur les champs de bataille que dans ses palais. C’est ainsi qu’en tournant son regard depuis la place de la Concorde aux quatre points cardinaux, on voit des édifices qu’il a fait édifier : l’arc de triomphe de l’Etoile, l’Assemblée nationale, l’arc de triomphe du Carrousel et l’église de la Madeleine.
Après dix années de Révolution, Napoléon a voulu remodeler Paris et cela dans tous les domaines. Sur le plan administratif, en l’absence d’élus, il nomme un préfet de police et un préfet de la Seine, deux fonctions qui existent encore aujourd’hui, qui permettent de surveiller les parisiens. Ils ont le droit de se divertir mais pas de critiquer le pouvoir ! Il crée de nouvelles institutions comme les lycées, les bibliothèques ou la Légion d’honneur. Il fait construire aux quatre coins de la capitale des édifices utiles, conçus comme des œuvres d’art : marchés, halles, fontaines telle celle de la place du Châtelet, canaux… Beaucoup ne seront pas achevés sous son règne et seront terminés par ses successeurs. Il réunit le Louvre au palais des Tuileries et en fait sa résidence tout en imaginant un Palais du roi de Rome, jamais construit, qui, édifié sur la colline de Chaillot, aurait été « l’ouvrage le plus vaste et le plus extraordinaire du siècle ». Il fait construire trois ponts sur la Seine, le pont des Arts, le pont d’Austerlitz et le pont de la Cité, confiant leur réalisation à une entreprise privée en échange des droits de péage (déjà !). Pour la première fois le fer est utilisé dans ces constructions. Autre réalisation, toujours en vigueur, la numérotation rationnelle des maisons.
Pour rendre compte de ces nombreux apports à la capitale de la France et de l’Empire, étape méconnue vers la cité haussmannienne voulue par Napoléon III, l’exposition nous présente des tableaux, des plans et des maquettes des édifices et jardins achevés ou simplement projetés, comme le Palais du roi de Rome ou la fontaine de l’éléphant, place de la Bastille, dont la maquette grandeur réelle resta en place jusqu’en 1846. Nous pouvons voir également un grand nombre de portraits, de sculptures et d’objets précieux comme le trône, la cuirasse et le nécessaire de campagne de Napoléon Ier, le serre-papiers et le bol à punch de l’impératrice Joséphine, le mobilier du duc et de la duchesse de Gaëte, des robes et des costumes d’apparat, des peignes-diadèmes, etc.
L’ensemble, mis en valeur par une scénographie agréable mais à l’étroit compte tenu de tous les articles exposés, est très intéressant et donne un aperçu complet de l’apport de Napoléon Ier à Paris. Musée Carnavalet - Histoire de Paris 3e. Jusqu’au 30 août 2015. Lien : www.carnavalet.paris.fr.


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